#été2023 #02 | le ferry

J’ai besoin d’être épaulée. J’ai besoin de retrouver des images, des informations, des détails, car mon cerveau seul ne peut pas reprendre, reprendre comme on reprend un tissu pour lui donner la forme du vêtement que l’on désire. Je couds très mal. Reprendre une coupe, un ourlet, une pince, suppose qu’on a prévu d’arriver quelque part, que l’on veut arriver Continuer la lecture#été2023 #02 | le ferry

#été2023 #02 | Bords de route

Je retrouve la route en direction du centre du village. Lorsque j’étais enfant, le centre, c’est à dire l’école, devenait incertain à mesure qu’on s’approchait de la colline avec son bois au sommet. Je sais l’avoir gravi tellement de fois sur mon vélo mi-course pour rejoindre l’école communale. Je dépasse le large chemin blanc sur ma droite qui rejoint cinq Continuer la lecture#été2023 #02 | Bords de route

#été2023 #01bis | retours à la ligne

De la chambre voisine résonne sans discontinuer la même ligne mécanique de doubles triples croches de son métallique. Il y a l’odeur âcre du tabac qui plane. Tintement des retours à la ligne, cliquetis de la barre d’espacement, bruit de râpe de la molette du chariot en retirant le paquet de feuilles blanches et de papier carbone. Les cent pas Continuer la lecture#été2023 #01bis | retours à la ligne

#été2023 #01 | Des virtuoses du procès-verbal

Sa compagne range le matériel d’entretien dans une sorte de réduit aux murs couleur rose jambon industriel. Progressivement dans la cellule érémitique, il fait entrer une table, une chaise. Puis il monte deux étagères de part et d’autre afin de libérer des livres qui dorment dans des cartons de déménagement. Au plafond une ampoule d’une éclatante luminosité jette sur l’espace Continuer la lecture#été2023 #01 | Des virtuoses du procès-verbal

#été2023 #00 | Une autre chambre

Je ne me rappelle pas, mais il est possible que ce soit par contrainte scolaire que j’aie glissé dans mes bagages ce format poche à la couverture lisse. Vers midi je suis encore en route pour l’Italie, seul passager d’un break, les sièges arrière rabattus pour un bloc qui empêche toute visibilité arrière. Nous partons tôt ce samedi matin de Continuer la lecture#été2023 #00 | Une autre chambre

#été2023 #01 | écrivain tout court

L’ardoise tient par une ficelle, la ficelle par un clou : écrivain public tracé à la craie. A 6 heures, Fortune retourne l’ardoise, écrivain tout court. Elle n’est plus là pour personne. Pas la peine d’attendre devant l’entrée de la salle qui sert de bureau de direction à l’école Sainte Raïssa et accessoirement d’officine à l’écrivain public. Rebrousse ton chemin, reviens Continuer la lecture#été2023 #01 | écrivain tout court

#été2023 #02 | l’oeil de l’écrivain

L’écrivain est assis à sa table de travail devant une feuille blanche et ferme les yeux. Son oeil cherche le chemin du souvenir et il explore. Il a pris ce train tous les jours pendant de si longues années. Il s’en rappelle quelques détails, comme les boutons au dessus de son siège pour allumer une lumière individuelle ou pour ouvrir Continuer la lecture#été2023 #02 | l’oeil de l’écrivain

#été2023 #01 | intérieurs

Je dois me construire une citadelle intérieure imprenable car une chambre à moi, je n’en ai pas. J’ai du temps et deux vues qui me portent hors des murs de l’appartement familial, vers les grands arbres du cimetière parisien d’un côté et la banlieue bigarrée de l’autre. En préambule de cet atelier, je dois encore choisir la place depuis laquelle Continuer la lecture#été2023 #01 | intérieurs

#été2023 #lire&dire | Lire les autres

Lapsus, acte manqué, un exercice semble m’avoir totalement échappé parmi ceux de ces derniers jours : lire les autres. Je ne retrouve pas la proposition dans le foisonnement. Quelle part de moi ne désire pas la retrouver, la responsabilité me tanne comme toujours. Le sentiment de ne jamais assez ou assez bien lire ce qu’écrivent les autres remonte bien sûr Continuer la lecture#été2023 #lire&dire | Lire les autres