#été2023 #01 | Inventer l’auteur

Il regarde par la fenêtre, cherche la mouche qui vole dans les grandes étendues devant lui: champs devant arbres à droite en choux fleur, au coeur d’un amas d’arbres, un immense et aux feuilles grasses, rappel d’un arbre d’amazonie. C’est un parc qu’il a devant lui. Au loin, la vue est bouchée aujourd’hui par des nuages grisonnants. C’est son cadre Continuer la lecture#été2023 #01 | Inventer l’auteur

#été2023 #02 | d’un hors lieu

De la fenêtre obscure, minuscule, bardée de grilles… – perdue dans le parc veiné d’allées goudronnées – reptation lente et morne, tentacules de plus en plus épuisées de pavillon en pavillon – avec le temps l’architecture à géométrie simple, devenue désuète, aux intérieurs délabrés des années 70 : exigus – sales – ternis – carreaux manquants, parois écaillées – les salles Continuer la lecture#été2023 #02 | d’un hors lieu

#été2023 #02 | À l’école

Septembre 2008. Le Perche. On est dans une salle de classe en Algecco. L’école des Trois petits cochons sera livrée en janvier 2009. La salle de classe provisoire est sombre. Il y a très peu de fenêtres. Elle se trouve dans la cour de l’école avec trois autres structures du même type. Les classes en Algecco ont mangé la cour Continuer la lecture#été2023 #02 | À l’école

#été2023 #02 | et le soleil s’efface du présent

Souvent elle s’est projetée dans cet espace et ne sait plus très bien aujourd’hui comment le définir, le nommer, l’habiter. Il est à la fois présence et absence, souvenir et réalité. C’est un lieu traversé qui ne ressemble en rien au souvenir censé le représenter. Il faut l’imaginer, le recréer, se l’apprivoiser encore et encore. Bien sûr, elle le reconnait Continuer la lecture#été2023 #02 | et le soleil s’efface du présent

#été2023 # 02 (2) | la pluie d’ici

C’est le troisième couvercle en fer, sa poignée minuscule en fer elle aussi comme un accessoire de poupée, les bords cabossés, la rouille blanche et le salpêtre des murs ; entre chaque assiette un dépôt de sable comme un reste de dinette. Trois tasses, une porcelaine translucide : dragon et fleurs de Chine, toutes ébréchées; et ce coquetier peint à la Continuer la lecture#été2023 # 02 (2) | la pluie d’ici

# été 2023 #02 | attaché court

Bien soulagé de quitter l’odeur de fiente qui envahit la cour, il grimpe un petit perron pour entrer dans la cuisine, centre névralgique de la maison, y flotte une odeur de couches sales et de lait aigre, en avançant sur les tommettes sang de bœuf il fait face à une table couverte de toile cirée au décor blanchi par l’usure Continuer la lecture# été 2023 #02 | attaché court

#été 2023 #01 bis / Cap Juby

Les mots tombent sur le carnet rouge, sur la page ouverte papillon. Je me sens pousser des ailes. Comme des nuages chargés d’eau les mots tombent à grosses gouttes, à perles échappées de mes songes sur la page brunie. Le papier se gorge d’encre. Je me gorge de mots. La ligne est là en face. L’horizon. Je la contemple incrédule. Continuer la lecture#été 2023 #01 bis / Cap Juby

#été2023 #02 | molasse et terre battue

Dedans, c’est presque nuit. Molasse et terre battue. Un feu dont il ne reste que des braises. De temps en temps, une flamme renaît puis meurt. Ça dessine des ombres sur le mur qui s’effrite, un mur où sont creusées des niches où sont posés des cailloux peints, des os rongés, un vieux quignon de pain. On pénètre plus profond, Continuer la lecture#été2023 #02 | molasse et terre battue

#été2023 | #00, prologue | d’où sourd le désir

Tout part du ventre. C’est là qu’il s’est installé en toi. Tu le comprends aujourd’hui. C’est au collège que tu l’as lu pour la première fois. Ton professeur de français l’avait choisi. Alors ce n’était pas rien. Tu l’as donc lu et relu cette année-là – tu étais en troisième – et puis pas plus après, ou bien par fragments, Continuer la lecture#été2023 | #00, prologue | d’où sourd le désir

### été 2023 # 01 bis Le jour où j’ai eu 20/20

Ai-je jamais vécu une scène originelle de l’écriture ? Je ne crois pas. Si, bon élève, je collectionne au Collège Saint Paul, les bonnes notes en  » français » et inscrit régulièrement mon nom au tableau d’honneur, ça ne prouve rien. Aucun signe de l’éveil d’une quelconque vocation pour l’écriture. Une bonne « rédac » ne suscite pas d’émoi. Tout change en classe Continuer la lecture### été 2023 # 01 bis Le jour où j’ai eu 20/20