#été2023 #02 | molasse et terre battue

Dedans, c’est presque nuit. Molasse et terre battue. Un feu dont il ne reste que des braises. De temps en temps, une flamme renaît puis meurt. Ça dessine des ombres sur le mur qui s’effrite, un mur où sont creusées des niches où sont posés des cailloux peints, des os rongés, un vieux quignon de pain. On pénètre plus profond, Continuer la lecture#été2023 #02 | molasse et terre battue

#été2023 | #00, prologue | d’où sourd le désir

Tout part du ventre. C’est là qu’il s’est installé en toi. Tu le comprends aujourd’hui. C’est au collège que tu l’as lu pour la première fois. Ton professeur de français l’avait choisi. Alors ce n’était pas rien. Tu l’as donc lu et relu cette année-là – tu étais en troisième – et puis pas plus après, ou bien par fragments, Continuer la lecture#été2023 | #00, prologue | d’où sourd le désir

### été 2023 # 01 bis Le jour où j’ai eu 20/20

Ai-je jamais vécu une scène originelle de l’écriture ? Je ne crois pas. Si, bon élève, je collectionne au Collège Saint Paul, les bonnes notes en  » français » et inscrit régulièrement mon nom au tableau d’honneur, ça ne prouve rien. Aucun signe de l’éveil d’une quelconque vocation pour l’écriture. Une bonne « rédac » ne suscite pas d’émoi. Tout change en classe Continuer la lecture### été 2023 # 01 bis Le jour où j’ai eu 20/20

#été2023 #02 | Au cinq de la rue Niki de St Phalle

Troisième et dernier étage d’un vieil immeuble sans ascenseur. Au bout du couloir une porte grenat, close. Elle cache, elle enferme, elle retient du récit. Au-dessus du judas, un numéro, le trois, en laiton. Sur le seuil rien ne transpire. Ni le moindre rai de lumière, ni la moindre odeur de soupe ou autre plat fumant pour le souper, ni Continuer la lecture#été2023 #02 | Au cinq de la rue Niki de St Phalle

été2023 #02 | on dirait un tableau

Depuis la chambre à usage de bureau, accéder à d’autres espaces déserts ou habités, le frottement des pas contre le sol — sol déjà décrit, plancher se laissant volontiers ranimer au gré des déplacements, ce qui me donne l’idée de commencer à répertorier les zones de grincements couinements et autres bruits émis par le bois, un genre de cartographie —, les trappes Continuer la lectureété2023 #02 | on dirait un tableau

#été2023 #02 | Du lieu au personnage, l’Eden

C’est désormais un centre commercial flambant neuf. Il ne reste rien de L’Eden. Pas un carreau, pas une pierre. L’immeuble a été détruit, il y a… 12, 15 ans ? Comment se situer dans une temporalité qui n’est pas la mienne. Quand ils ont commencé à l’abattre, j’étais encore dedans, tout comme quelques personnes vivant là depuis toujours. J’erre dans Continuer la lecture#été2023 #02 | Du lieu au personnage, l’Eden

#été2023 #02| du lieu au personnage

Heureusement que Pierre avait une échelle de meunier. Il n’y avait pas d’escalier pour atteindre l’étage. Tout juste l’espace pour passer un petit corps avait-il été fait, inexpréssement, par le propriétaire précédent, tout le long de l’étage par l’abaissement du niveau supérieur. Pour gagner de la hauteur dans le grenier. Les murs en gardaient les traces. A quoi bon enlever Continuer la lecture#été2023 #02| du lieu au personnage

###été2023#02 La maison.

La maison, imposante, de l’autre côté de la rue, séparée d’une autre maison, beaucoup plus modeste par « le jardin du père Saint Paul ». Un jardin que vient cultiver presque chaque semaine un habitant du quartier Saint Paul. A nos yeux, un endroit lointain, au-delà de nos frontières habituelles. Pour quelle raison cet homme vient il de si loin à bicyclette Continuer la lecture###été2023#02 La maison.

#été2023 #02 | en deux temps : à blanc

Blanc. Impression de vide. Vide ou seulement rien de visible encore (hôpital, banquise ) manque l’odeur de soupe désaffectée. Blanc comme rage de dent. N’y voir que blancheur  : surexposition à peine supportable. Être aveuglé. Blanc.  Croire qu’il n’y a rien qu’un vide blanc. Avec une lumière rasante on verrait que ce n’est pas vide. Lumière scialytique? D’où provient la source. Continuer la lecture#été2023 #02 | en deux temps : à blanc

#été 2023 #02 | chez elle

J’avais commencé avant de savoir ce qui s’écrirait et ça faisait Ce n’est qu’après le deuxième café que les choses commencent à se mettre en place. Il manque un « vraiment » il me semble à présent que je relis; je regarde l’heure, six et demi – quatre et quart – quelque chose à voir avec l’Honoré (ce breuvage, oui) (il y a Continuer la lecture#été 2023 #02 | chez elle