#été2023 #02 | blanc cassé

Un pavillon de banlieue standard le crépi blanchâtre sale seules les traineries aux abords disent la maison n’occupe pas les mêmes habitants peut être que c’était l’idée des architectes lissé l’humain, lissé la rue, lissé les vies standards interchangeables invisibles. Les pièces ne s’accordent pas à ceux qui y vivent le même ordre la même vacuité. Elle disait on a Continuer la lecture#été2023 #02 | blanc cassé

#été2023 #03 | En comité

A chaque réunion, Pelle craint le possible raidissement de Svante. Ah, Svante… De tout le groupe, il assurément le plus féru de littérature classique, il est capable d’en parler de façon admirable. Il en connaît les lignes de faille comme on peut connaître les craquelures des accoudoirs de l’arrière-salle lorsqu’on y laisse constamment traîner ses doigts. Mais il a gardé Continuer la lecture#été2023 #03 | En comité

#été2023 #03 | Prunes café et goyaves vertes

Comme je le disais, ma mère nous laissait quasi nues ma sœur et moi. Les enfants jouaient, garçons en slip et fillettes en culotte, dans la campagne de Bergette, encore au milieu des années 70. Ils couraient dans les chemins en tuf pour cueillir des goyaves et des mangues quand c’était la saison. Ils n’avaient pas peur des bœufs qui Continuer la lecture#été2023 #03 | Prunes café et goyaves vertes

Protégé : #été2023 #03 | comme je l’avais dit, Gertrude Stein

Cette publication est protégée par un mot de passe. Pour la voir, veuillez saisir votre mot de passe ci-dessous :

#été2023 #03 | autour d’elle

codicille : Je dépose ce texte qui se présente à part, pour passer au suivant. Pas certain de son devenir… Comme je l’ai dit, son visage est parcouru de traits juvéniles, un visage ouvert d’une belle candeur qui obombre la finesse de son cou, ses bras enveloppés d’une peau claire, elle doit avoir quatorze ans. Elle porte des baskets roses, Continuer la lecture#été2023 #03 | autour d’elle

#été2023 #03 | Comme je le disais, il était là

Comme je le disais, il était là, presque aussi immuable que les petites boites en fer dont on ne devinait même plus l’étiquette. La paix, avoir la paix, pouvoir fumer sans entendre Georges tu nous enfumes avec ton cigare- c’était même pas un cigare façon Al Capone, même pas un petit cigarillos, non c’était un Gitane, sa Gitane, mais elle Continuer la lecture#été2023 #03 | Comme je le disais, il était là

#été2023 #02 | petits pendus et boites à cendres.

Trois saucissons sèchent encore, petits pendus qui attendent qu’on les décroche-trois, oui comme les petits cochons, le conte, les saucisses, étrange trinité de bas étage- trois  rescapés des banquets sans fin, comme dans l’histoire, pas pris par les bouches lupines dévorantes.  Sûrement là depuis longtemps, bien faits, on imagine sans effort le goût rance, presque acre, de cette charcutaille d’un autre temps. Continuer la lecture#été2023 #02 | petits pendus et boites à cendres.

#été2023 #02bis | l’abeille et les taiseux

L’abeille est rentrée dans la manche, comment a-t-elle fait son compte. Tournant de travers, sa petite promenade pique le dos de la chemise, on entend ses pattes duveteuses et souples, rayées de soleil. C’est notre peur, notre peur à nous, peuple de la pluie, gadoue fichée dans les bottes. On ne peut les admettre, ces volantes et promenardes. Leur bourdon Continuer la lecture#été2023 #02bis | l’abeille et les taiseux

#été2023 #02bis | Campagne 

On est à la campagne à une dizaine de kilomètres de la ville principale du département un accès difficile si on ne possède pas de véhicule ou des jambes entrainées un GR passe à proximité. La départementale, entre champs près bâtiments agricoles et industriels ronds-points non illustrés, il n’y a rien de notable à figurer, campagne à faible densité de populaire Continuer la lecture#été2023 #02bis | Campagne