#été2023 #04 | Autoroute

La lanière glisse sur le torse, le fermoir claque doucement dans la nuit bleu pétrole, le jour attend. Deux billes, la pupille fixe, regard vers l’intérieur, enclos de rêves récursifs et morbides, la boucle sur la boucle, la nuit, cette nuit a-t-elle une destination, un ailleurs ? En sont-ils un jour sortis ? Les corps se confondent dans l’habitable, chair et tôle, Continuer la lecture#été2023 #04 | Autoroute

#été2023 #04 |Maulnes

Il conduit, ne fume pas ; débarrassé de l’addiction pendant son service militaire ; nuit fraîche, sortir de Paris, par Créteil ; Nationale 19, traversée de tous villages, petites villes briardes jusqu’à Troyes. Il pense que chaque voyage sera pareil, qu’il se rappellera son père faisant cette remarque il y a longtemps, c’était devenu un moyen mnémotechnique, une manière de raccourcir les trois Continuer la lecture#été2023 #04 |Maulnes

#été2023 #04 | réceptions

Sa première pige : se munir d’un petit appareil compact, d’un carnet et d’un beau stylo, pour rendre compte du raout donné dans ce jardin par Monsieur Yang avec son nouvel associé pour l’ouverture de son nouveau magasin (et ses nouveaux bureaux dédiés à des services divers), Monsieur Yang était un tenant de la nouveauté. Quitter le macadam pour s’engager sur Continuer la lecture#été2023 #04 | réceptions

#été2023 #04 | Hier c’est demain

Quand on a quarante-sept ans on est trop sérieux, la féerie de l’enfance, nous échappe, on tâtonne à s’en rompre la mémoire ; lui me retrouve en un tremblement de terre, il m’entraîne dans ce tourbillon métropolitain au milieu de la foule des wagons surpeuplés, collés l’un à l’autre nous ne cherchons plus les mots, nos corps seuls s’emmêlent, s’en mêlent, Continuer la lecture#été2023 #04 | Hier c’est demain

#été2023 #01bis | Reprise

Il ne peut plus écrire deux lignes sans tout effacer. Rien ne va. Sans se concerter, il décide de faire une pause, et il la fait durer. Il est certain qu’il n’écrira plus. Personne ne l’attend de toute façon. Il n’a jamais rien publié et personne ne le lit. Un matin qu’il n’attend pas, il ouvre un texte qu’il a Continuer la lecture#été2023 #01bis | Reprise

#été2023 #02 | 113 rue Marius Lacroix

Elle marche sans bruit sur un carrelage ancien qu’elle distingue à peine.Ses bras se lèvent et s’abaissent, imitant le vol d’un oiseau.Sur les murs, des tableaux ont laissé leur trace sur la tapisserie jaunie par les années. Ont-ils été volés ? Vendus ? Peintures ou portraits de famille ?Sur sa gauche, une porte est entrouverte.Un rai de lumière se faufile entre les planches Continuer la lecture#été2023 #02 | 113 rue Marius Lacroix

#été2023 #04 | Avant aujourd’hui

On nous annonce le matin que l’on va faire un piquenique au bord de la rivière. On part vers midi, les bras chargés de paniers, de nappes et de serviettes de bain. Ceux qui savent nager prennent leur maillot. Le portail jaune s’ouvre comme par magie et nous marchons tous derrière Marguerite et Daniel. Deux surveillantes suivent le groupe. Elles Continuer la lecture#été2023 #04 | Avant aujourd’hui

#été2023 #01bis | un bureau

Sans fenêtre un bureau entre l’ennui des missions qui n’ont que le nom des rendez-vous manqués et l’attente un cahier pose la défense des humiliés veut cracher leur sang sans savoir comment un texte-là qui ne dit pas encore comme veut mais qui pousse au dedans pour émanciper le regard créatif.Dans le désœuvrement d’un bureau glauque une main dépose la Continuer la lecture#été2023 #01bis | un bureau

#été2023 #04 | superposer les temps

Près de la maison blottie au creux du vallon, l’air est dense et léger à la fois. On pourrait le toucher du doigt, la respiration se fait plus précise. À l’écoute de cette étrange sensation qui virevolte entre les frênes et le vieux pêcher, elle avance jusqu’au muret d’enceinte, épiant les frissons, l’onde ténue du souvenir qui monte doucement en Continuer la lecture#été2023 #04 | superposer les temps

#été2023 #04 | il fera beau un jour prochain

Tu te retrouves à genoux devant le portail, tu cherches d’une main à tirer sur la goupille, mais le déclic mécanique résiste. Tu es là, tu voudrais entrer, mais tu n’es plus l’enfant insouciant qui grimpait le muret de la maison. Tu te relèves. Et simultanément, derrière toi, ton prénom dans les airs, elle te surprend, une voix suraiguë légèrement Continuer la lecture#été2023 #04 | il fera beau un jour prochain