#été2023 #4bis | Tant pis

Est-on passé par la même journée ? Pas tout à fait. A côté des journées laissées ouvertes, d’autres restaient des années volets fermés. Des vieilles maisons abandonnées dans une rue morne. Elles restaient fixes, accumulant poussières, rongeurs et pigeons. Les pièces étaient vides, dans le noir. Chacun y passait quelques jours dans l’année, pas forcément le jour où l’on visitait Continuer la lecture#été2023 #4bis | Tant pis

#été2023 #04 bis | Nuits de samedi à dimanche

1. Dans la nuit de samedi à dimanche le téléphone sonne tout à coup. Pépé qui est aussi mon grand-père, le père de mon père est mort, – « Robert est mort dans son sommeil » a dit ma grand-mère à ma mère. C’est toujours elle qui décrochait, un combiné téléphonique de couleur noire posé sur une petite nappe en dentelle blanche, Continuer la lecture#été2023 #04 bis | Nuits de samedi à dimanche

#été2023 #4bis | le bac

On est multidirectionnels. On est tellement nombreux. On parle toujours de plusieurs endroits à la fois. On est aussi hors champ, dans le hors champ. On l’appelle. Ce n’est pas qu’il faut le laisser advenir. Il est déjà là quand tu ouvres la fenêtre. Sinon tu rabâches et tu rabâches. Dans rabâcher y’a formater. Mais y’a aussi mâcher. Tu mâches Continuer la lecture#été2023 #4bis | le bac

#été2023 #03bis I Sur le parvis de l’école

extrait du journal pris dans le cahier 2005 Je sais que je suis dans les temps quand je vois ces quatre femmes devant le portail de l’école maternelle Germaine Coty. Il est alors 8h45. L’école maternelle est fermée, les enfants en classe. Elles se retrouvent là tous les matins. Il y a celle du 18 rue Germaine Tillion, celle du Continuer la lecture#été2023 #03bis I Sur le parvis de l’école

#été2023 #04 | l’abr à ca…

Roule. Roule. Roule encore. Au retour vent arrière, tes jambes nues endurcies aux allers vent debout; dans le pays de sel le vent ne s’assied pas ( un vent de terre et d’eau comme une terre à Golem) : de boue ? debout ? c’est lequel quand l’eau bout ? Matins soirs : deux fois vingt kilomètres. Passer le marais en jachère; passer Continuer la lecture#été2023 #04 | l’abr à ca…

#été2023 #03bis | Quatre ou peut-être cinq…

Ils sont quatre ce matin dans le grand hall de l’hôtel quand elle descend et se rend à la réception pour prolonger son séjour. Quatre, le réceptionniste, elle-même et ce couple, elle cette jeune femme d’environ vingt-cinq ans, peut-être un peu plus, taille moyenne, jean et baskets, chemise légère, cela lui fait bizarre, à elle, cette jeune femme, d’être à Continuer la lecture#été2023 #03bis | Quatre ou peut-être cinq…

#été2023 #04 | Poser le temps

Il est bien trop tôt pour prendre le bus et aller au musée avec les quinze élèves de CM1. Pourtant Julie a mobilisé un car Transbeauce dès le premier jour de la rentrée. Elle voulait aller au muséum d’histoire naturelle d’Aurelcastel. C’est un déplacement de dix kilomètres et les enfants sont sages à l’aller. Ils ne savent pas à quoi Continuer la lecture#été2023 #04 | Poser le temps

#été2023 #03 | mélancolie

Enfermée dans la petite cuisine carrée, Maman est là, mais s’est absentée. Son corps est bien ici, posé sur la chaise, les coudes sur la table, le regard dans le vide. Elle fume. Maman ne sait plus trop ce qu’il y a à faire aujourd’hui. Peut-être bien des courses, peut-être le ménage ou le dîner, elle ne se souvient pas Continuer la lecture#été2023 #03 | mélancolie

#été2023 #04 | Je ne suis pas tombée

J’ai toujours aimé les transports en commun. Tous ces gens étrangers à eux même, embarqués ensemble dans cette machine qui berce jusqu’à vous endormir parfois. Dans un moment suspendu entre un lieu et un autre, une vie et une autre, il y a tellement de portraits, des morceaux de vie. Une femme et ses enfants. Un vieux monsieur qui compte Continuer la lecture#été2023 #04 | Je ne suis pas tombée

#été2023 #04| Superposer le temps

Tu remontes la rue du Pont-Neuf. Tu en connais tous les détails. Les minuscules fleurs aux pétales délicatement ciselés fragiles comme du papier de soie pourpre. Leurs effluves de souffre que l’on dit mortelles. Ces fleurs se sont données le droit de pousser entre les fissures qui strient le bitume anthracite. Les arbres aux branches dendritiques s’élèvent au-dessus de toi. Continuer la lecture#été2023 #04| Superposer le temps