#été2023 #08 | Dépliage

Elle se lève, trébuche dans sa longue robe et s’approche de l’étagère située en face du fauteuil vert. Juste en-dessous de l’étagère, sur une petite table ronde se trouve une multitude de petits Schtroumpfs qui regardent vers la mappemonde au-dessus d’eux et semblent rêver qu’on les emmène quelque part. Son visage rayonne, elle adore les faire vivre en leur donnant Continuer la lecture#été2023 #08 | Dépliage

#été2023 #08 | Jicky 81

La pellicule de votre vie brûle. Je suis là pour inhaler ses vapeurs de celluloïd. Sur votre coiffeuse, le coffret Guerlain — l’écrin de Jicky. Sa composition a changé tant et tant de fois mais l’essentiel demeure : Jicky est le premier parfum abstrait, le premier qui s’affranchit de la Cologne et du soliflore. Jicky, 1889. 20 ans avant votre naissance, Continuer la lecture#été2023 #08 | Jicky 81

#été2023 #08 | matière bois sombre

Bien des éléments de la topographie des lieux et de la géographie de la maison m’échappent à ce moment précis où je la vois assise. Je ne sais pas encore situer les pièces sur un plan. Je ne sais pas estimer la surface de la cuisine ni dire combien de pas il faudrait pour la traverser. Je ne sais pas Continuer la lecture#été2023 #08 | matière bois sombre

#été 2023 # 8 | Le mur

Il faut obéir, je suis ici pour obéir, si j’obéis, tout ira bien. Le règlement est clair. Aucun problème ne m’arrivera si je me plie aux ordres que l’on me donne. J’ai accumulé trop de désobéissances et c’est pour cela que ma main tremble encore et mes jambes parfois cessent de sentir la terre ferme. On commence par une toute Continuer la lecture#été 2023 # 8 | Le mur

Du petit papier à l’univers / Eté 2023, le roman #08

Sous les gros coussins avachis il peut y avoir des petits bouts de papier écrits, l’espoir revient qu’ils soient lus en révélant la poésie des listes de courses, des contacts sommairement établis et pourtant prometteurs à leur point de départ. Le rayon de soleil de dix heures, celui qui passe entre les branches du grand érable et s’infiltre par le Continuer la lectureDu petit papier à l’univers / Eté 2023, le roman #08

## été 2023 #08 | et voilà le tableau

Un portail couleur rouille se découpe sur fond sombre.Le contraste provient de la clarté des deux morceaux du mur de part et d’autre attenant et qui borde côté route la propriété. Des tubulures des tiges métalliques recouvertes d’une couche de peinture verte pelée à de nombreux endroits. Sur celles-ci attaché par des agrafes d’un métal ductile un grillage à maillage Continuer la lecture## été 2023 #08 | et voilà le tableau

été2023 #08 | le pied nu de Balzac (et un peu de Claude Simon aussi)

Take care or you’ll end up in my novel… Alexandre Nous étions en plein service, tout se passait bien. Les clients étaient accueillis les uns après les autres, chaque un à l’heure tour. Personne n’avait été refusé ce jour-là. Les commandes étaient délivrées en bonne intelligence. La serveuse, chercheuse, trouveuse de petits bouts de machins et entasseuse pour plus tard, Continuer la lectureété2023 #08 | le pied nu de Balzac (et un peu de Claude Simon aussi)

#été2023 #08 | Parquet

Dans le salon, sont un parquet et une petite lampe d’albâtre posée sur l’étagère de la bibliothèque. Les lattes cloutées selon un agencement en quinconce, laissent apparaître en leurs interstices les lambourdes, comme une peau mince et fine révèle les veines et l’ossature du squelette. Divers objets s’y amoncellent – perles, aiguilles, clous, épingles à cheveux. Autrefois, des ficelles et Continuer la lecture#été2023 #08 | Parquet

#été2023 #08 | Le vaisselier

Il est né à Paris ou à Montévidéo au milieu des années soixante ; il croit, il ne peut pas être sûr, il n’a pas assisté à sa naissance, ni vous à la votre. Vous, vous croyez ce qui est écrit sur vos papiers, enfant naïf. Il garde quelques souvenirs de son enfance, il va pour une fois raconter un peu Continuer la lecture#été2023 #08 | Le vaisselier

#été2023 #08 | Le couvre-lit,

Des vagues de bourrelets pelucheux, figées, sagement alignées sur toute la longueur du couvre-lit. Sur la largeur, leurs ondulations immobiles sinuent vers un infini bordé par le galon de frange de lingots qui ourle le tissu. L’espace entre chaque vague est plus étroit que les bourrelets eux-même, il délimite les canyons sans fin dans lesquels des fourmis égarées se perdraient. Continuer la lecture#été2023 #08 | Le couvre-lit,