#été2023 #05 | Ce qui échappe.

L’arbre est tombé et personne ne l’a entendu. Mais est-on vraiment certain que personne ne l’ait entendu ? La route goudronnée n’a t’elle pas ressenti le poids, la chute, le choc ? Le ciel n’a t’il pas entendu l’écho de la terre percutée ? Elle qui dormait et rêvait dans son lit cette nuit-là, n’a t’elle pas perçu, la vibration, Continuer la lecture#été2023 #05 | Ce qui échappe.

#été2023 #05 | Les grimper ou les monter

Pierre ignore absolument qui est l’instigateur de ce rendez-vous. Les mots écrits sur le papier trouvé dans sa boîte aux lettres étaient sans équivoque et sans signature. La maison n’a pas vraiment changé il n’y pensait plus très souvent à cette maison, il l’avait rayée de sa vie. La garder en mémoire était devenu selon l’expression à la mode contre-productif. Continuer la lecture#été2023 #05 | Les grimper ou les monter

#été2023 #05 | L’insolation

Une note du 17 juillet 1900, envoyée au ministère de la Guerre, rappelle expressément que dès leur arrivée dans le canal de Suez, les hommes vont devoir subir des chaleurs extrêmes, or celles-ci se révèlent déjà pénibles dans le confinement d’un navire-transport si bien aménagé qu’il soit-il. Les températures vont devenir absolument excessives dans la Mer Rouge ; aussi est-il jugé nécessaire Continuer la lecture#été2023 #05 | L’insolation

#été2023 #05 | Fleurs séchées…

enfanticisme J’ai vu Charly alors que j’étais enfant, dans la zone de sept ou huit ans, neuf peut-être. Pas moins, ou alors par accident. Plus, je ne sais pas mais j’en doute. L’ai-je visionné à plusieurs reprises ? Aucun indice. J’en garde juste des bouffées de flous souvenirs, des émotions intenses, invoquées lorsque le monde pèse les jours depuis et à Continuer la lecture#été2023 #05 | Fleurs séchées…

#été2023 #05 | la veillée

Douna – Ce n’est pas vrai, ce n’est pas possible. Ça n’a pas pu arriver, pas maintenant, pas encore ! C’était trop tôt dans notre relation, elle n’a pas pu partir alors que nous n’en étions qu’au début, et lorsqu’elle est venue à l’appartement à sa demande, la conversation avait glissé fluide, tendre, agréable, elle me laissait évoluer à l’aise Continuer la lecture#été2023 #05 | la veillée

#été2023 #05 | pas eux

Quand je l’ai vu soulever la pierre, me suis dit ça recommence, sont d’un chiant les Titi-Pierrot, morve au nez et pierre en main à longueur de jours, ou si pas pierre, bâton, si pas bâton, loir crevé, les parisiens, les loirs crevés les font hurler et galoper jusqu’au bout du patelin… c’est des durs les Lorgne, des vrais casse-couilles, Continuer la lecture#été2023 #05 | pas eux

#été2023 #05 | Ecluser

 Balayer devant sa porte, c’est sûr. De ça, les gens devraient s’inspirer. En nous regardant. Tout simplement. Moi, c’est balayeur de voirie, éboueur et poète. Je ne suis pas le seul. Si tu ne me crois pas, tant pis pour toi : comme beaucoup, tu passeras à côté. Ce n’est pas parce qu’on est techniciens dits de surface qu’on n’accède pas Continuer la lecture#été2023 #05 | Ecluser

#été2023 #05 #05bis | rideau peut-être

Je suis devant l’hôtel entièrement vitré. Ce n’est pas comme une gare ou un carrefour, et pourtant c’est comme une gare ou un carrefour, je suis dans un hôtel entièrement vitré, je suis à l’extérieur de cet hôtel, parfois j’y entre, les murs sont facilement friables, humides, l’année précédente les fondations n’étaient qu’un trou dans le sable entouré de parpaings Continuer la lecture#été2023 #05 #05bis | rideau peut-être

#été2023 #05 | en bas, près des rizières

— La musique, ça touche tout le monde, je vois tant de gens, toutes générations, couleurs de peau, celles qui ont un oeil vers l’avenir, ceux qui ont une oreille sur la musique de leur enfance, celles curieuses d’autres mondes, celui qui me demande de la musique mapuche parce que ça lui rappelle quand il travaillait dans une hacienda au Continuer la lecture#été2023 #05 | en bas, près des rizières

#été2023 #05 | le petit corps

Il toussait, c’était une toux profonde, mieux valait, sous la couverture, être à l’autre bout, mais Gaspard ne manquait pas de le toucher, et quand il le touchait c’était très chaud puis soudain froid, parce qu’il avait de la fièvre puis il grelottait, et Gaspard avait peur que ça se transmette mais il n’a plus cette peur-là : il ne tousse Continuer la lecture#été2023 #05 | le petit corps