Archives de la catégorie : #04, superposer le temps
#été2023 #04 | retour à la grotte
Florida a un peu de peine à marcher. Il faut éviter les racines et les ronces, lever la jambe un peu haut pour son âge, éviter de tomber. Le journaliste l’aide un peu mais il a sur lui tout un barda. Puis tout à coup, c’est là : l’entrée de la grotte, les deux entrées, les kannè à Dzolyè, et Florida Continuer la lecture#été2023 #04 | retour à la grotte
#été2023 #04 I il faut souffrir pour être belle
Maman brosse énergiquement la masse noire qui double de volume sous la brosse. Elle défait les nœuds avant de passer sur ma tête le pommeau d’eau tiède. J’ai la nuque endolorie par ma position de pénitente, à genoux devant elle. Inclinée sur le rebord de la baignoire, je demande pardon d’avoir autant de cheveux. Maman gronde. Elle coiffe avec une Continuer la lecture#été2023 #04 I il faut souffrir pour être belle
#été2023 #04 | des gens intéressants
la voiture longe maintenant les quais. le fleuve a pris la couleur du long ruban de béton qui le borde et l’enserre, il est à peine visible de ce côté de la route à quatre bandes. on a quitté le quartier qui s’est étiré tant qu’il pouvait jusqu’aux berges, pour finir par se dissoudre dans le zoning industriel. mais celui-ci Continuer la lecture#été2023 #04 | des gens intéressants
#été2023 #04 I les vacances
Les vacances. Depuis Bastia on prend la route de la Lagune, on passe le hameau de Pineto, on se gare sous les arbres. Dans l’air l’odeur des pins et des eucalyptus, de sable tiède. On déplie la table et les chaises de camping à l’ombre de la pinède. Une radio diffuse une chanson de Claude François, Petra se déhanche, chante, Continuer la lecture#été2023 #04 I les vacances
#été2023 #04 I Rose et Alexandre
Le long du trottoir, devant la lourde porte en bois peinte en gris anthracite en marron sont alignées cinq voitures aux couleurs métallisées, deux Toyota dont celle de Rose, une Clio, une 308 Peugeot et une Hyundai, sont garées une 4L Renault vert d’eau, une CX Citroen marron et une Lancia jaune. C’est le soir. Les habitants sont rentrés. Le Continuer la lecture#été2023 #04 I Rose et Alexandre
#été2023 #04 | l’abr à ca…
Roule. Roule. Roule encore. Au retour vent arrière, tes jambes nues endurcies aux allers vent debout; dans le pays de sel le vent ne s’assied pas ( un vent de terre et d’eau comme une terre à Golem) : de boue ? debout ? c’est lequel quand l’eau bout ? Matins soirs : deux fois vingt kilomètres. Passer le marais en jachère; passer Continuer la lecture#été2023 #04 | l’abr à ca…
#été2023 #04 | Poser le temps
Il est bien trop tôt pour prendre le bus et aller au musée avec les quinze élèves de CM1. Pourtant Julie a mobilisé un car Transbeauce dès le premier jour de la rentrée. Elle voulait aller au muséum d’histoire naturelle d’Aurelcastel. C’est un déplacement de dix kilomètres et les enfants sont sages à l’aller. Ils ne savent pas à quoi Continuer la lecture#été2023 #04 | Poser le temps
#été2023 #04 | Je ne suis pas tombée
J’ai toujours aimé les transports en commun. Tous ces gens étrangers à eux même, embarqués ensemble dans cette machine qui berce jusqu’à vous endormir parfois. Dans un moment suspendu entre un lieu et un autre, une vie et une autre, il y a tellement de portraits, des morceaux de vie. Une femme et ses enfants. Un vieux monsieur qui compte Continuer la lecture#été2023 #04 | Je ne suis pas tombée
#été2023 #04| Superposer le temps
Tu remontes la rue du Pont-Neuf. Tu en connais tous les détails. Les minuscules fleurs aux pétales délicatement ciselés fragiles comme du papier de soie pourpre. Leurs effluves de souffre que l’on dit mortelles. Ces fleurs se sont données le droit de pousser entre les fissures qui strient le bitume anthracite. Les arbres aux branches dendritiques s’élèvent au-dessus de toi. Continuer la lecture#été2023 #04| Superposer le temps