#été2023 #02 | Bords de route

Je retrouve la route en direction du centre du village. Lorsque j’étais enfant, le centre, c’est à dire l’école, devenait incertain à mesure qu’on s’approchait de la colline avec son bois au sommet. Je sais l’avoir gravi tellement de fois sur mon vélo mi-course pour rejoindre l’école communale. Je dépasse le large chemin blanc sur ma droite qui rejoint cinq Continuer la lecture#été2023 #02 | Bords de route

#été2023 #02 | l’oeil de l’écrivain

L’écrivain est assis à sa table de travail devant une feuille blanche et ferme les yeux. Son oeil cherche le chemin du souvenir et il explore. Il a pris ce train tous les jours pendant de si longues années. Il s’en rappelle quelques détails, comme les boutons au dessus de son siège pour allumer une lumière individuelle ou pour ouvrir Continuer la lecture#été2023 #02 | l’oeil de l’écrivain

#été2023 #02 | Canaux

Ce qui est certain, c’est la Scarpe, l’Escaut, les canaux, et l’entrée par cette veine dorée un soir à Oudenaarde, une fois la péniche hélée : le marinier avait tendu la perche aux deux filles de dix-huit ans près de l’écluse de Saint-Amand et à partir de là, les rives avaient glissé lentement de chaque côté, à tel point qu’il Continuer la lecture#été2023 #02 | Canaux

#été2023 #02 | Jane Sautière

Il est impossible de rejoindre l’intérieur. La petite maison — qui bien avant mes souvenirs fut un bistrot — se love au bord de la départementale dans le creux d’un virage. D’autres y ont investi les lieux. Le grand sapin qui donnait un peu d’ombre au jardin a été coupé. Ses cendres reposent au fond de l’ancien potager recouvert d’herbe Continuer la lecture#été2023 #02 | Jane Sautière

#été 2023 #02 | un monde hors-sol

Vous êtes-vous déjà demandé en vous perdant dans un lotissement dont les noms de rue n’indiquent rien d’autre que la pauvreté d’imagination des promoteurs ce qu’il y avait là avant ? Rue des mimosas, des acacias, rue Mozart, impasse des écureuils, rond-point du château, rue de la chapelle. Avant vous, avant ces maisons qui se ressemblent en tous points (regardez mieux, Continuer la lecture#été 2023 #02 | un monde hors-sol

#été2023 #02 | Déambulations de lieu en lieu, d’idée en idée, de phrase en phrase.

Le ressort se compresse se compresse se compresse puis ilse détend, le diable rouge sort de la boite. C’est un dispositif. C’estpeut-être le seul dont je dispose, que je dispose. A moins que ce soitl’inverse : un dispositif inconscient dispose de moi. Béance. On part ainsi avec l’idée d’un roman et, en cours de route, on s’aperçoit qu’on en écrit Continuer la lecture#été2023 #02 | Déambulations de lieu en lieu, d’idée en idée, de phrase en phrase.

#été2023 #02 | Portes ouvertes

Je monte les marches une à une sur le chemin qui mène à la vieille maison. Je connais chaque détail de chaque échelon : ici une pierre borde la terre durcie par les passages, ici une herbe folle (dite « curiau »), ici une mousse. À droite un mur lancé vers le ciel qui limite un vide de pissenlits, à gauche le potager Continuer la lecture#été2023 #02 | Portes ouvertes

#été2023 #02 | où nous nous étonnions du silence

C’est le dernier endroit où ma mère a vécu. De tous les lieux où elle a vécu celui que j’ai trouvé le plus beau, avec ses plafonds hauts, ses murs blancs, ses tommettes et ses carreaux mouchetés. Ce lieu il m’importe de m’en souvenir, et au moment même de l’écrire je me rends compte à quel point tout est flou. Continuer la lecture#été2023 #02 | où nous nous étonnions du silence

#été2023 #02 | perdue dans le labyrinthe

J’étais en train d’écrire, comme tous les matins, après avoir bu mon café, dans la salle du rez de chaussée de ma maison correzienne.Cherchant l’inspiration, mon regard se posa sur l’horloge. C’était une horloge rustique, grande, en bois, et le mouvement de son balancier m’hypnotisa. Je me retrouvais alors dans une autre pièce, étrange car elle ne m’évoquait rien.. Un Continuer la lecture#été2023 #02 | perdue dans le labyrinthe