#été2023 #01bis | un instant inscrit hors du temps

Ainsi, les mots ont jailli hors de la page. Étourdis, livrés à eux-mêmes tels des survivants d’un autre temps, des guerriers en route vers une quête aux apparences insurmontables, ils prennent corps peu à peu, s’installent dans une temporalité encore inconnue, fragile, mais qui deviendra rassurante. C’était un jour vaporeux, impossible à définir, à dater. C’était un instant inscrit hors Continuer la lecture#été2023 #01bis | un instant inscrit hors du temps

#été2023 #01bis | Pas de commencement

Il n’y a pas eu de première fois. Des textes produits dans l’enfance, toute une préhistoire de petite fille à moitié douée à moitié cassée trop vite assagie.Puis beaucoup plus tard des proses portées longtemps rythmées comme quelques berceuses intimes qui étonnent par leur insistance. Les écrire une fois formées. Sur des feuilles blanches. Au stylo. L’abandon à ce qui Continuer la lecture#été2023 #01bis | Pas de commencement

#été2023 #01bis | une scène originelle de l’écriture

Je suis dans la voiture, garée dans l’entrée de terrain. Je voulais voir la maison, enfin ce qu’elle va devenir, le chantier est bien avancé. Les essuie-glaces continuent leur ballet, tout est brouillé par les gouttes dehors, la buée au-dedans, et mes larmes pareil, dedans, dehors, font un rideau opaque. Une mauvaise nuit, un matin difficile, une journée tendue, la Continuer la lecture#été2023 #01bis | une scène originelle de l’écriture

#été2023 #01bis | Né adulte

Plus de clavier, plus de bruit de touches, plus d’écran trop lumineux ou pas assez, plus de doigts, plus de mains, plus de bras, plus de toi. Juste le texte, qui avance, qui grossit, qui enfle. Tout seul. Pour t’emmener où tu ne serais jamais allée. Alors tu continues. Plus de froid alors que le soleil est parti, plus de Continuer la lecture#été2023 #01bis | Né adulte

#été2023 #01 bis | Première nouvelle.

C’est un petit village de Haute-Garonne, une modeste maison du début du vingtième siècle avec un petit jardin, donnant sur la route. Nous avons quitté Paris et nos chambres de bonne pour écrire au calme. Nous nous connaissons bien, nous sommes amis depuis longtemps. Guillaume veut finir son roman, son premier, d’une grande importance à ses yeux. Il y travaille Continuer la lecture#été2023 #01 bis | Première nouvelle.

#été2023 #01bis | Danse contre l’angoisse

Danse contre l’angoisse. Fais la danse contre l’angoisse. Tu me regardes et en deux secondes tu as blêmis, tu rigoles ouvertement tu dis « mais comment ça « blêmi », tu plaisantes ou quoi ? » mais non c’est simplement l’observation d’une tension qui d’un coup tend les traits, les embrume, les fantomise et attaque les lèvres, leur fraîcheur rondeur devient sinusoïde de peur, dentale Continuer la lecture#été2023 #01bis | Danse contre l’angoisse

#été2023 #01bis | Une scène originelle de l’écriture

Y es-tu, y es-tu au bout de cette corde, car tu n’y as pas toujours été, et puis parfois tu l’as forcée, chamaillée, emmêlée, et puis voilà cette fois-ci, pour la première des fois, le moment s’ouvre en deux, tu sens que la corde ne se déroule pas comme là à chaque fois, tu le sens, mais tu n’oses pas Continuer la lecture#été2023 #01bis | Une scène originelle de l’écriture

#été2023 #01bis | une nouvelle musique…

Tentation. Envie. Défi. Désir d’écrire. Bonheur d’avoir écrit. Une belle langue, des phrases bien tournées, des mots justes, choisis, réfléchis, images, descriptions, poèmes, nouvelles. Et puis, dans un été trop tranquille, un atelier dense, une consigne par semaine d’été, contrainte, attente, réflexion, doute, urgence, obsession, crayon et papier à portée de main, nuit et jour, écrire en bloc, sans virgules, Continuer la lecture#été2023 #01bis | une nouvelle musique…

#été2023 #01bis I Franchir le pas

La première fois qu’il avait franchi le pas, il avait choisi dans sa sacoche une lettre à l’enveloppe élégante. Un papier épais d’une blancheur éclatante. L’adresse était écrite à l’encre bleu-marine, le graphisme fait de pleins et de déliés légèrement penchés vers la droite. Le timbre représentait une fleur qui lui était inconnue. Il avait passé l’enveloppe à la vapeur Continuer la lecture#été2023 #01bis I Franchir le pas

#été2023 #01bis | le foulard vert

Ils ne voulaient pas qu’elle soit dépositaire de l’horreur, pas un livre pas une écriture à porter de regard, ses parents auraient eu peur d’y lire leur histoire celle d’une guerre, une guerre qui n’était pas la leur, une langue étrangère.  La paralysie asphyxie son cerveau d’enfant. Comment parler en toute invisibilité, comme eux, elle doit se cacher, ne pas commettre Continuer la lecture#été2023 #01bis | le foulard vert