#été2023 #01 | Annie Dillard.

Eté 2023.#01. Annie Dillard. J’ai toujours écrit, mais parfois tourné en rond. Depuis six ans, ça commence à s’organiser. On était avec mon compagnon dans un tout petit studio, une cuisine et une chambre, ma table de travail était vraiment petite, un ordinateur et quelques feuillets, le reste par terre ou sur une chaise, lui plus près de la fenêtre Continuer la lecture#été2023 #01 | Annie Dillard.

#été2023 #01 | Inventer l’auteur

À défaut de bureau, évoquons un rituel. S’attabler. Comme avant d’aller courir. On enfile un maillot, un short, une chaussette, l’autre en prenant garde à respecter la marque cousue sur l’orteil, les chaussures enfin. Et avant que la pensée ne se formalise pour nous empêcher, on sort le corps et on court. Il en est de même ici. Avec cette Continuer la lecture#été2023 #01 | Inventer l’auteur

#été2023 #01 | Elle écrit

Elle aura bientôt un nom. Elle habitera ces pages en personnage autorisé. Elle écrit. Non pas sur un bureau, il n’y en a pas dans l’appartement et il y en aurait-il un elle lui préfèrerait la table. La grande en bois qui connait le mouvement régulier des passages. Dresser débarrasser, essuyer, poser un plat chaud, pas n’importe où, sur le Continuer la lecture#été2023 #01 | Elle écrit

#été2023 #01 | ligne de mots

La fenêtre entrouverte laisse circuler l’air frais du matin et se glisser les échanges entre les oiseaux du jardin. Face à celle qui tente d’écrire, des dizaines de post-it accrochés avec une pâte agrippante pendent sur la bordure des deux étagères où sont posés livres dont on peut se saisir rapidement, photos rassurantes faisant office de gri-gri, et pots à Continuer la lecture#été2023 #01 | ligne de mots

#été2023 #01 | Annie Dillard, commencer par inventer l’auteur

Incipit : premiers mots d’un livreTu veux tout comprendre, tout expliquer et finalement tu ne comprends rien et tu n’expliques pas grand-chose. Tu veux écrire. C’est inévitable. Cet incipit vaut bien un autre. Tu dis qu’il n’y a pas plus de raison de commencer un livre par le début que par la fin. Tu ne sais pas si cette histoire à Continuer la lecture#été2023 #01 | Annie Dillard, commencer par inventer l’auteur

#été2023 #01 | Pizzeria La Gondole, Gennevilliers

L’église est une pizzeria. Une église désacralisée faute de croyants. C’est dans les années 60 que monsieur P. l’a achetée. Monsieur P. venait de Dimitrovgrad en Yougoslavie, les poches pleines. Monsieur P. avait besoin d’un endroit peinard où gagner quelques sous, recevoir les amis et, comme il le dit lui-même, « composer un ouvrage ». L’église se trouvait sur son chemin, à Continuer la lecture#été2023 #01 | Pizzeria La Gondole, Gennevilliers

#été2023 #01 | rien n’est droit

Elle a longtemps hésité et puis finalement elle l’a achetée la petite maison au bout de ses pas au milieu d’un pâturage près de la forêt. La porte grince, s’ouvre sur une seule pièce éclairée d’une seule petite fenêtre. Sur l’étagère au-dessus de l’évier en pierre, elle a mis des bougies, une réserve de bougies et de boîtes d’allumettes. Dehors, Continuer la lecture#été2023 #01 | rien n’est droit

#été2023 #01 | Ce n’est pas le moment

Elle avait toujours aimé écrire. Dans le tramway, dans le train, dans les moments d’attentes. Entre deux mondes. En marchant dans les rues, en chantant dans sa tête. Le temps lui appartenait. Elle aime toujours écrire, mais le temps s’est éparpillé. Elle a tout dans sa tête, les mots, les images, les sensations, la mélodie. Mais elle n’arrive pas à Continuer la lecture#été2023 #01 | Ce n’est pas le moment

#été2023 #01 | don des mots

La guérite, accessible en monte-charge, suspendue comme une baraque dans les arbres ; en suspension, c’est ça, elle est en suspension ou plus exactement suspendue aux lèvres de l’inspiration, surveillée par un imaginaire qui fait le guet pour témoigner d’un processus de création. C’est aussi la baraque aménagée pour abriter un(e) travailleur (euse) expression chère à Arlette, et son bureau de Continuer la lecture#été2023 #01 | don des mots

#été2023 #01 | t’embarquer

Tout y est encore. On monte sur le pont en se tenant aux haubans, on rejoint le cockpit une main sur la filière, winchs, taquets, tout, même les drisses verdies de mousse par l’eau douce Dans le cockpit il manque le rail d’écoute de grand-voile. La bôme avec sa voile ferlée n’y est plus non plus. Plus confortable pour les Continuer la lecture#été2023 #01 | t’embarquer