#été2023 #01 | Crépuscule

Il tourne en rond. La nuit tombe. C’est le crépuscule dont parle Marguerite Duras, celui de l’été quand il ne faut pas allumer la lumière à l’intérieur. Silence. La lampe est éteinte sur la table de la salle à manger. Manger, celle-ci sert exclusivement à prendre des repas, la table recouverte de papiers, de livres, de marque page, d’objets plus Continuer la lecture#été2023 #01 | Crépuscule

#été2023 #01 | Elle écrit

Elle écrit allongée, allongée sur la couette de son lit, allongée sur une serviette de plage sur les graviers de la cour, allongée sur le carrelage de la terrasse. Elle écrit parfois assise sur un des fauteuils de cette terrasse. L’hiver, elle s’assoit de temps en temps sur la plage pour écrire face à la mer. Elle écrit depuis longtemps Continuer la lecture#été2023 #01 | Elle écrit

#été2023 #01 | Grand calme

Tu voudrais écrire assise à un bureau presque vide tu voudrais sentir l’odeur du bois brut sentir la brise sentir le rideau frémir l’étoffe légère qui se soulève et laisse entrevoir la Méditerranée tu voudrais écrire dans cette ambiance de mauvais téléfilm où un auteur frénétique cherche l’inspiration et la trouve dans un grand calme au coeur d’un décors sublime Continuer la lecture#été2023 #01 | Grand calme

#été2023 #01 | la barque

Effet tornade sur le bureau, papiers éparpillés chiffonnés, pot à stylos renversé, capharnaüm, petit espace vide devant l’écran, clavier posé sur un tapis noir gris et blanc imagé d’un planisphère, décollage imminent papiers froissés jetés dans la poubelle proche, reprise en main d’un territoire familier encombré, métamorphose soutenue par la lumière extérieure vivifiante réchauffant la respiration un peu forte, pieds Continuer la lecture#été2023 #01 | la barque

#été2023 #01 | écrivant

S’installant au bureau avec un thé, un vieux bureau de pharmacie dont le centre a été dégagé pour l’ordinateur en train de démarrer. Repoussés à la périphérie, des livres, des cahiers, des carnets, un dictionnaire, des cartes routières, des pots de crayons attendent leur heure pour regagner du terrain. Continuer la lecture#été2023 #01 | écrivant

été2023 #01bis | « on »a jamais autant aimé « nos » mort.e.s

Mathilde a écrit avant même sa naissance. Elle en est persuadée. Il est donc impossible qu’elle puisse se représenter la scène qu’on appellera même pas primitive, en référence à l’ image fantôme d’un engendrement extérieur à sa perception sensorielle. Elle ne pourra qu’inventer la scène originaire de son goût pour l’écriture. C’est l’unique point d’appui de son illusion d’autoengendrement dont Continuer la lectureété2023 #01bis | « on »a jamais autant aimé « nos » mort.e.s

#été2023 #01 | Portrait d’un bureau en auteur.

C’est une pièce de vingt cinq mètres carrés, à l’étage, tout au bout de la maison, donnant sur une véranda qui reçoit l’ombre de l’immense et bicentenaire cèdre qui fut planté là, comme c’était la tradition dans les campagnes, lorsque la maison fut construite, aux environs de 1790. Pour l’été, j’ai installé un fauteuil et une table basse sur cette Continuer la lecture#été2023 #01 | Portrait d’un bureau en auteur.

#été2023 #01 | chambre

J’écris ceci dans une chambre au plancher en bois de châtaignier, lattes de 70 ajustées à l’ancienne il y a un siècle et demi. Quand je m’y déplace ça craque sous le pied. Toujours aux mêmes endroits. Je finis par les repérer. Il y a tout ce qu’il faut pour écrire, crayons, papier brouillon, carnets, ordinateur, mais j’ai du mal Continuer la lecture#été2023 #01 | chambre

#été2023 #01 | Allez hop

Menton enfoui dans l’oreiller, colonne vertébrale arquée vers le haut à faire craquer de toute urgence, aaaaahhhhh, la gravité pesant, chargée de son énergie nocturne. Il est cinq heures sur l’écran noir et blanc qui clignote, le téléphone est encore en mode sommeil lui aussi, toutes notifications sonores éteintes afin de ne pas réveiller les autres. Enthousiasmés par la journée Continuer la lecture#été2023 #01 | Allez hop

#été2023 #01 | Premières vagues

Sorte de néant. Il en était sorti. De ce début de rien. Ce commencement. Une tentative. Traçant des morceaux d’images. Mots qui hésitent. Noir d’encre. Mots à tâtons. Et le papier qui gratte. Horizon lacéré. Début de rien emmêlé. Et déjà, c’est quelque chose. Quelque chose qui s’élève. Quelque chose qui retombe. Amas de matière en ébullition. Sans direction. Avant Continuer la lecture#été2023 #01 | Premières vagues