#été2023 #01 | l’urgence de se dire

mes lieux s’encombrent mes lieux s’entassent je finis par me poser ou le corps trouve grâce mon esprit surnombre et nage dans les méandres d’un cerveau qui ne stop pas sa marche s’éparpille au bruit vogue au sens  saute de mirage en mixage je ne sais plus ou je dois alors je pause et tente les mots dépôt les idées Continuer la lecture#été2023 #01 | l’urgence de se dire

#été2023 #01 | la souche

Une anamorphose est une déformation réversible d’une image à l’aide d’un système optique, et c’est exactement là où j’en suis. Je passe beaucoup de temps à ne pas écrire. Mon emploi du temps se déforme. Les toits s’étalent dans une sorte d’empiècement inconnu, car même si ce sont les toits proches des immeubles proches de ma propre rue, je ne les reconnais Continuer la lecture#été2023 #01 | la souche

#été2023 #01 | Annie Dillard, le roman commence par en inventer l’auteur

Décrire l’auteur écrivant Il est 5h00. Du matin. Déjà un café et deux cigarettes de fumées. Dans le jardin de la maison. Un jardin « anglais » comme on dit pudiquement. Comme tous les matins à la même heure. Il est temps. Il est l’heure. Elle se lève pour rejoindre le premier bureau, ça fait au moins un an qu’elle n’a plus Continuer la lecture#été2023 #01 | Annie Dillard, le roman commence par en inventer l’auteur

#été2023 #01 | élucider le monde et chercher un éditeur

J’écris dans mon bureau, j’ai la chance d’en avoir un rien qu’à moi, au cœur de la maison. Difficile de me souvenir du temps où je n’en avais pas, où j’écrivais dans mon lit, dans les trains. Il faut que mon bureau serve de chambre d’appoint, rarement, pour que je me rappelle combien il est important et combien il me Continuer la lecture#été2023 #01 | élucider le monde et chercher un éditeur

#été2023 #01 | En route

Dès qu’elle a su pourquoi, elle a su comment : elle a bougé, elle a changé. Changé d’endroit. C’est comme changer d’identité. A chaque fois. Pas le choix ? Tu croyais qu’on avait toujours le choix, quelque part. Non, pas elle. Dans son sac-à-dos elle a logé le minimum. Dans le minimum, il y a un stylo et le carnet vert. Quand Continuer la lecture#été2023 #01 | En route

#été2023 #01| Presser la plume comme on presse un furoncle.

Ce qu’il lui faut c’est un coin pour presser la plume. Être acculée à l’écriture pour que quelque chose sorte. Un peu comme ces boutons pleins de pu- satisfaction de l’éclatement par pression des ongles. Pression, dépression. Le coin pousse souterrainement la chair jusqu’à ce jaillissement pas plus beau qu’un furoncle percé. Oui, ce qu’il lui faut c’est un coin-bouton Continuer la lecture#été2023 #01| Presser la plume comme on presse un furoncle.

#été2023 #01 | j’écrivais

Traverser le jardin, gravir les marches dans l’obscurité. Parfois il pleut si fort qu’il faut courir. J’ai écrit dans un grenier où la neige en tombant devenait bleue, j’avais froid. Dans ce camion d’où je voyais la route et la fumée de la centrale je n’ai pas attrapé la mort; les chiens hurlaient — là-bas on les laisse attaché à des Continuer la lecture#été2023 #01 | j’écrivais

#été2023 #01 | bribes de l’auteur

Il faut de la ténacité, de la discipline, de la constance ! – Un lieu, une routine, ne pas tergiverser ne pas lâcher en cours de route, mais aussi ménager la chèvre et le chou, la vie avec les autres tout en préservant des espaces de travail : advienne que pourra. Nouvelle réitération. Chaleur déjà étouffante, ciel bleu, froissements d’ailes, croassements, dessous Continuer la lecture#été2023 #01 | bribes de l’auteur

#été2023 #01 | refuges

Chaque année, je m’offre une retraite d’écriture. Une semaine complète en solitude et variation géographique. Une chambre de bonne dans un château, all in, trop in, création ponctuée par les repas, isolement relatif quand les passants s’extasient de la beauté du saule dans la cour sous votre fenêtre. Escapade vélo, escapade cheval, escapade barque, escapade village. Retour à la chambre Continuer la lecture#été2023 #01 | refuges

#été2023 #01 | portrait de l’auteur en action

Pour écrire, il a renoncé à tout. Aux ombres errantes dans les couloirs, il vit seul désormais, dans l’appartement. Il se lève avec l’aube et marche d’un pas lourd jusqu’à sa table. Le café embaume la cuisine, il porte une tasse brûlante sur la table de bois. Dehors, le soleil commence sa course pour monter au plus haut, les oiseaux Continuer la lecture#été2023 #01 | portrait de l’auteur en action