Sonore

… fouet lorsqu’elle s’écrase, féroce, sur le granit de la digue – bâton de pluie lorsque,  vaguelette, elle  reflue  sur  les galets, et en cela,  similaire à  l’ondée – roulement de tambour lorsqu’elle s’écroule de la falaise – bille de verre lorsqu’elle tombe mollement d’une gouttière éventrée dans une vielle cuve rouillée – claquement de langue lorsqu’elle clapote sur le Continuer la lectureSonore

La fontaine au fond du jardin

Marquer la page fermer les yeux, convoquer le chuintement clair de la vieille conduite, le filet transparent tout torsadé de lumière, les éclaboussures les bouillons les remous au centre de la vasque, penser l’hésitation des ridules avant qu’elles ne versent dans l’obscurité, entendre — et par bribes d’abord — la fontaine au fond du jardin, les glouglous les tressaillements les Continuer la lectureLa fontaine au fond du jardin

Le pas sage du 26ème

Un geste simple, impossible à faire. Remettre de l’eau dans la théière n’a pas été facile pour toi. Vingt-six jours t’ont été nécessaires. Vingt-six comme le parallèle le plus peuplé de la Terre. La théière vide était pleine de moi, de mes gestes, de ma présence, des herbes de la dernière infusion que nous avions partagée. Tu la conservais intacte, Continuer la lectureLe pas sage du 26ème

Eau d’oubli

…l’eau s’écoule c’est cool l’eau sec… sève..  s’évapore.. ou le .. où la … houle eau vive qui court sur les pierres se précipite s’étale s’enflent gonfle balaie porte envahit comble aplanit s’étale engloutit recouvre d’oubli puis miroite reflète apaise pèse d’attraction subie jamais voulue tout un monde de soumission une idée fixe une absence eau coulée sous les ponts Continuer la lectureEau d’oubli

Prologue⎜Mer(e)

La mer, la mienne. Méditerranée, une surface comme un désert aquatique au caractère indolent, à la poésie solaire. Pas de marée, ou si peu, pas de saute d’humeur. Ou juste une gueulante de temps à autre. Dessous, la pesanteur disparaît, le plongeur vole, le poisson se fait oiseau. La mère, la mienne. L’amour. Je suis devenu sous la peau de Continuer la lecturePrologue⎜Mer(e)

d’eau

Chuintements aveugles et humides – tracé délicat du pouce sur le front : la marque d’eau – au bout du sentier (ombres rampantes, griffes de ronces et herbes hautes) un frêle chuchotis : la rivière minuscule. Sa cascade méticuleuse délaisse le rectangle sombre du lavoir, peau d’eau fraîche livrée aux tatouages de savon. Les doigts glacés cerclaient les cuisses nues… Continuer la lectured’eau

Eau !

Eau, tu nourris les mers, lacs, étangs, fleuves, rivières et cascades, tu recouvres toujours plus les terres — tu participes à la délivrance, la naissance, juste après les rencontres cosmiques et sensuelles des corps — tu rends les yeux humides dans un corps déjà gorgé d’eau où tout flotte alourdissant parfois la démarche— tu es calme ou tumultueuse, tu définis Continuer la lectureEau !

A chaque fois l’eau

A chaque fois l’eau dira oui. Elle cachera encore quelque chose elle surgira du dessus ou du dessous d’un siphon d’une fente du vide à l’affût de l’étendue la plus sèche qui n’aura rien demandé. Elle n’aura pas de sens pas de bord pas de surface pas de vocabulaire. Elle crachera oui. Sans réserve elle emportera même son passage. Servile Continuer la lectureA chaque fois l’eau