#P5 Le pantin

Seule sur une pente glissante, remuer des bras, voir le pantin de chair, retourner sa peau. Être là, présent comme on ne l’a jamais été, ressentir dans chaque particule de sa peau le monde qui nous entoure, et pourtant être aspiré par un vide immense, un gouffre juste devant soi qui nous appelle, alors on fuit comme un animal fuit Continuer la lecture#P5 Le pantin

#P5 | Extraits des archives déclassifiées de la clinique du Docteur Pezner

Ni silence, ni parole. L’impossible expression paralyse tout, mobilise tout, fige le monde. Pas un vertige — pas une absence — le souffle qui ne sert plus à rien — la volonté impuissante — des soubresauts à l’oreille encore — langue, bouche et muscles qui cherchent en vain, impuissants, stériles, devenus inutiles — l’œil face à soi qui exclut — Continuer la lecture#P5 | Extraits des archives déclassifiées de la clinique du Docteur Pezner

#P5 | Débandade

Rebrancher la machine. Retrouver le sens de l’absurde et faire avec. Pas pleurer, surtout. « C’est ta parole contre la sienne » Il n’arrête pas de dire ces mots assassins. Et comment lui dire qu’à l’école, petite, déjà on ne me croyait pas ? J’ai un blanc. Impossible de me rappeler la chronologie des événements. Je suis à l’arrêt. Je ne sais plus Continuer la lecture#P5 | Débandade

#P5 | Index

Pesanteur vide et moite le tempo du sang qui tape sous la peau. Gonfler jusqu’à exploser, peut-être. Se couper des sens. Caresser la sensation persistante et y revenir. Là où l’on tente d’évanouir le réel dans une routine sur le fil. Le silence n’est pas le sommeil, ni la mer calme il est une enveloppe. Inutile, les ondes lointaines oscillent Continuer la lecture#P5 | Index

#P5 – Opacité des désolations intérieures

En quelques heures, mon océan intérieur se retirait complètement. Je voyais tous les sables brillants se dérober et s’engloutir aspirés par des bancs de vase immenses. Des reliefs inconnus, coupants, cuisants, apparaissaient sous l’effet de ce coefficient de marée maximum. Je courais à la catastrophe. Dans ce petit cabinet noir insignifiant à l’intérieur de mon corps mutilé de toute perception Continuer la lecture#P5 – Opacité des désolations intérieures

#P5 | hors-bord

quoi, la terre s’écartèle, le sol se creuse sous les genoux qui flanchent, un effondrement du corps, seul le cerveau observe. heureusement le fauteuil à distance inespérée. ça flagelle aussi dans la tête. ouvrir la fenêtre peut-être pour respirer. mais non. écarter la nausée, la balancer hors du corps, émousser la dague qui transperce les vertèbres dorsales, se réfugier dans Continuer la lecture#P5 | hors-bord