Qui dort ? Le lieu ou moi ?

Des mains sans visage esquissent un oreiller. Elles glissent quelque chose sous le drap housse pour former oreiller sous ma tête d’enfant. Du rose, un lit imposant, bois, très marron. Des mains. Une voix peut-être ? Un repli sans oreiller ? Pire que la pluie ? C’est l’humidité qui a gagné. L’eau est tombée sur le sommeil. Transformé en inconfort dans Continuer la lectureQui dort ? Le lieu ou moi ?

Et tant d’autres nuits…

Corps moite dans la cabine, par le hublot l’horizon tangue, vite gagner l’air sur le pont, la nuit vaste, s’engouffrer dans la voute noire, se bercer d’étoiles. Les nuits de Sirocco on s’allongeait sur le carrelage, on regagnait les draps humectés, on pouffait, chuchotait, s’esclaffait jusqu’à ce que le sommeil nous cueille malgré l’excitation, la joie. Tout là-haut l’énorme cheminée Continuer la lectureEt tant d’autres nuits…

Des chambres

ça devait être au Nord qu’était le lit bébé, la fenêtre grande ouverte, les autres enfants jouent dans le jardin météore dans le ciel gris par la fenêtre, papier peint aux fleurs roses – le mobilier en rotin de ma mère était déjà là, peut-être maman, un troupeau de bisons au galop sur le macadam, la couette dégringolée et le Continuer la lectureDes chambres

#P1 | Comme dans une grotte

L’alcôve sous les combles ne protège pas des prédateurs, il faut rapatrier une armée de poupées et d’ours et s’enfouir au milieu d’eux, visage rond figé parmi les joues de plastique et les yeux luisants des peluches en respirant sans bruit jusqu’à ce que le sommeil m’emporte. Ouvrir la fenêtre sur le grand fleuve et les verdures d’iles vierges jusqu’à Continuer la lecture#P1 | Comme dans une grotte

fragments

… fond de cale, odeur de vomi, de ferraille arrachée, mal de mer, larmes amères, et déjà sourd la nostalgie de l’autre rive … guetter la lumière de la salle de bains et le va-et-vient des parents en pleine nuit, ne dormir que d’un œil … hôtel du bout du monde, carreaux cassés, cloisons qui peinent à se hisser jusqu’au Continuer la lecturefragments

#P1 | éclats antichronologiques

Draps tièdes et peau glabre. Nausée. Un cheval piétine mes intestins. La soif me fait rêver de jus de fruits. Terreur, puis honte. On m’observe. Surprise de trouver ce bout de carton rembourré par l’amitié plus confortable que certains lits. Senteur sirupeuse du caoutchouc. C’est une fournaise sous la tente. Le matelas couine et colle à ma peau. Les étoiles Continuer la lecture#P1 | éclats antichronologiques

#P1 Se déployer

Le premier lieu où j’ai dormi est la clinique de la rue Albert 1er, grise et froide, bâtiment des années soixante à qui on a donné le nom d’un oiseau migrateur. Je n’en ai aucun souvenir. Peut-être celui d’un cri dans mes rêves enfouis ? Je ne vais plus que rarement dans la maison qui m’a vue grandir, je n’en ressens Continuer la lecture#P1 Se déployer

#P1 entrée en matière(s)

Peinture bleue au petit matin, découpe d’une petite main qui s’ouvre à peine sur des choses souples. Murs râpeux, poreux, mélodie des histoires du soir, narration de tendresse, musique des âmes qui se rejoignent et rassure. Lit humide, attente du petit matin, incorporer dans sa chair la matière mouillée pour ne plus la sentir, ne pas bouger, ne pas réveiller Continuer la lecture#P1 entrée en matière(s)

Couchettes, bannettes et autres couchages temporaires

Trop chaud. La fermeture éclair du duvet est coincée, pas moyen de résoudre le problème sans réveiller le 39 autres du dortoir. Sortir les bras aide un peu, mais sortir aussi les pieds moites de transpiration, ce serait tellement mieux ! Réveil en sursaut. On ne bouge plus dans le bon sens. L’angle entre le bateau et les vagues a changé. Continuer la lectureCouchettes, bannettes et autres couchages temporaires

Ce balancement du hamac

Ce balancement du hamac brodé aux ajours mis- clos me mêlait au décor alentour aux voix aux murs comme dans une peinture de Vuillard. Cette ombre douce grossissante jusqu’aux mains de satin qui auraient bordé mon lit, m’aurait fait miraculeusement sentir en apesanteur. Alors que je vous voyais dans cette chambre sous la lueur crépusculaire tournoyante sur les murs résonants Continuer la lectureCe balancement du hamac