#P4 comme qui dirait

parce que leurs regards ils sont, comme qui dirait, durs, ils sont sombres au-dehors, ça existe des regards sombres non, ça existe des visages comme qui dirait fermés, ça existe des gens comme qui dirait mauvais, qui vous veulent du mal, qui vous regardent comme qui dirait de travers, oui c’est à cause d’eux que j’ai besoin de mots en Continuer la lecture#P4 comme qui dirait

#P4 Sonotone

Quoi? Qu’est ce que tu dis? Approche toi donc! Tu sais il ne fait pas bon vieillir… je n’entend presque plus rien! Main ridée qui se saisit de l’accoudoir, comme pour se lever. Puis se ravise… Ah c’est donc cela… tu sais tu n’est pas obligée de venir me faire la conversation… qu’est ce que tu dis? Que c’est ta Continuer la lecture#P4 Sonotone

#P4 C’est n’importe quoi

tu vas à la boulangerie à 9h23 il reste 4 « tradition » et y a déjà plus une seule viennoiserie non mais à quelle heure faut y aller pour en avoir c’est n’importe quoi les vacanciers sont arrivés a dit la vendeuse tu parles … bon il avait pas plu aujourd’hui il a même fait soleil entre 15 et 16 et Continuer la lecture#P4 C’est n’importe quoi

#P3 | Sfax. Manger la ville

Brasser des idées, boire des paroles, manger des mots. La cantine. C’est depuis la cantine que j’ai visité Sfax, par l’intermédiaire d’Ahmed, qui m’a dit un jour être très impressionné par la capacité qu’ont les Français à parler d’autres plats que ceux qu’ils sont en train de manger. Comme si les plats de la cantine devenaient meilleurs à l’évocation du Continuer la lecture#P3 | Sfax. Manger la ville

#P4 Tout se perd

On est bien ici. Il y a la faïence, ébréchée. Il y a le velours, élimé. Les couleurs toutes passées d’avoir écouté le bar accoudé raconter la veille, les verres trinqués dire le petit dernier, les cendriers renversés chuchoter la nouvelle. Répandue la rumeur, de chaises bedonnantes en tables appuyées sur de petits bouts de papier où un enfant, ici Continuer la lecture#P4 Tout se perd

#P4 | prête à l’usage

Ça tombe à point nommé quand la langue fait défaut — du pain bénit pour l’aïeule qui vécut au village jusqu’à vingt ans, parlait une autre langue à la maison, avait appris à ne jamais s’apitoyer sur son sort, à toujours rentrer la peine au-dedans (ça s’échappait la nuit pendant son sommeil et ça donnait des lamentations effrayantes). Cette parole Continuer la lecture#P4 | prête à l’usage

#P4 Machin et caetera

Non, mais tu sais, je voulais absolument lui répondre, machin et caetera, parce que finalement, c’est pas clair son truc, qu’est-ce qu’elle attend, de moi, enfin j’veux dire voilà, oui, t’as entendu comment je me suis fait remettre à ma place et pourquoi, parce qu’elle dit que je n’ai rien fait machin et caetera mais comment veux-tu que j’avance avec Continuer la lecture#P4 Machin et caetera

#P4| Voilà, voilà quoi…

Dans la question informulée, dans la réponse inaudible, toujours, sans cesse, omniprésent…Voilà…Voilà,quoi… Voir rien… Là nulle part…Quoi on ne sait pas…‌ Voilà…Voilà,quoi… Ponctuation, chute, conclusion, résumé de ce que l’on a rien dit, pas réussi à dire, rien à dire,à dire rien… Voilà… Langage sans élément, éléments de non-gage…Voilà quoi… Verbe sans chair qui inonde tout, noie les poissons dans le marécage des mots vides des Continuer la lecture#P4| Voilà, voilà quoi…

#P4 À mon avis pour moi… (Codicille)

… bah oui, c’est quoi son paysage ? et puis c’est quoi son métier ?… ok-d’accord, c’est pas comme si… oui, mais non pas que, ‘nfin, si, un peu mais bon… ‘nfin non mais bon… et puis, à mon avis pour moi… j’ trouve ça fort quand même de l’écrire.. en fait, ‘nfin, l’écrire, c’est quoi l’écrire ?… l’écrire c’est Continuer la lecture#P4 À mon avis pour moi… (Codicille)

#P2 Des mots malgré moi

Il faut que je vous dise, que je vous écrive un mot, un mot sur les mots, je n’ai pas choisi, c’est eux, les mots, qui m’ont choisie, se sont imposés, insinués dans ma tête, n’en sont pas repartis, m’ont envahie et ont relégué les autres thèmes au fond d’un placard, j’en avais pourtant, des thèmes, je voulais vous parler Continuer la lecture#P2 Des mots malgré moi