#comme | Quand je t’évente…

Je t’évente comme la mouche bourdonne sur ma tartine de miel  Je t’évente en petit négrillon de porcelaine avec une palme en vraies plumes Je t’évente comme le mistral où s’envolent les parasols  Je t’évente comme la fenêtre ouverte dans la chambre close   Je t’évente en rythme binaire comme la queue du cheval  Je t’évente en sourdine comme le bruit Continuer la lecture#comme | Quand je t’évente…

#P5 | Extraits des archives déclassifiées de la clinique du Docteur Pezner

Ni silence, ni parole. L’impossible expression paralyse tout, mobilise tout, fige le monde. Pas un vertige — pas une absence — le souffle qui ne sert plus à rien — la volonté impuissante — des soubresauts à l’oreille encore — langue, bouche et muscles qui cherchent en vain, impuissants, stériles, devenus inutiles — l’œil face à soi qui exclut — Continuer la lecture#P5 | Extraits des archives déclassifiées de la clinique du Docteur Pezner

#P5 | Débandade

Rebrancher la machine. Retrouver le sens de l’absurde et faire avec. Pas pleurer, surtout. « C’est ta parole contre la sienne » Il n’arrête pas de dire ces mots assassins. Et comment lui dire qu’à l’école, petite, déjà on ne me croyait pas ? J’ai un blanc. Impossible de me rappeler la chronologie des événements. Je suis à l’arrêt. Je ne sais plus Continuer la lecture#P5 | Débandade

#P4 « ça va pour tout le monde ? » quelques minutes avec des élèves

Merde, j’ai pas pris les photocopies, bon j’enverrai Kenza ou Nestar si elle se tient tranquille, allez, on éteint les portables, y aura peut-être Nico en salle des p, hihi, allez, on se range, on est en silence, on avale les chewing gums et les langues, mais madame on va s’étouffer wesh, on discute pas- et le zeugme ?, c’est Continuer la lecture#P4 « ça va pour tout le monde ? » quelques minutes avec des élèves

#P5 | Index

Pesanteur vide et moite le tempo du sang qui tape sous la peau. Gonfler jusqu’à exploser, peut-être. Se couper des sens. Caresser la sensation persistante et y revenir. Là où l’on tente d’évanouir le réel dans une routine sur le fil. Le silence n’est pas le sommeil, ni la mer calme il est une enveloppe. Inutile, les ondes lointaines oscillent Continuer la lecture#P5 | Index

#P5 – Opacité des désolations intérieures

En quelques heures, mon océan intérieur se retirait complètement. Je voyais tous les sables brillants se dérober et s’engloutir aspirés par des bancs de vase immenses. Des reliefs inconnus, coupants, cuisants, apparaissaient sous l’effet de ce coefficient de marée maximum. Je courais à la catastrophe. Dans ce petit cabinet noir insignifiant à l’intérieur de mon corps mutilé de toute perception Continuer la lecture#P5 – Opacité des désolations intérieures

#P3 Les nuances de courge

La famille des courges

Au jardin Dans la maisonnée, le jardinier est souvent un cuisinier qui s’ignore. Choisir les graines, c’est choisir ce qu’on mangera. Courges, potimarrons, butternuts, concombres, melons, courgettes, citrouilles, potimarrons, patidou et patison, la famille est grande. L’erreur du débutant consiste à planter des courges de Nice, une variété qui produit des légumes obèses et aqueux. La culture est patiente, l’art Continuer la lecture#P3 Les nuances de courge

#P4 Comment dire…

Comment dire… ponctue mon discours. J’hésite… je tourne et retourne ma pensée comme ma langue dans ma bouche. Aurais-je oublié le mot et l’idée ? Comment ne pas me tromper, me ridiculiser ?Comment dire… Je ne sais pas, je ne sais plus. Vérité ou mensonge ? Comment ne pas te froisser ? Me cacher derrière un papier, une lettre, un essai, un discours, un Continuer la lecture#P4 Comment dire…

# j’aime-vis comme…

j’aime-je vis comme souffler dans les blancs sur les plages de Sorolla, j’aime-je vis comme garder sous un coude de dentelles une ribambelle de partitions à retricoter sous les pinceaux de Gainsborough, j’aime-je vis comme patiner dans un tableau de Brueghel le tout jeune, j’aime-je vis comme recevoir une lettre à lire dans un rai de soleil entre deux blocks Continuer la lecture# j’aime-vis comme…

P#4 – C’est que du bonheur

Les expressions toutes faites ont une certaine noblesse, celle d’entretenir une conversation plutôt que de ne dialoguer avec personne. C’est un acte désespéré que de parler de la pluie et du beau temps, une tentative louable d’avoir un échange verbal avec un congénère humain, d’oser la tentative de discussion. Profondément installé dans notre solitude on les aperçoit de loin, ces Continuer la lectureP#4 – C’est que du bonheur