#P5 Comme un serpent

Une sensation de mort qui survenait juste avant le sommeil, c’était récurrent, sans régularité particulière mais récurrent, c’était il y a longtemps, ça n’arrive plus. Déjà dormi ou pas quand ça survenait, comme un lent engourdissement, c’était à la fois lent et rapide, tout d’un coup ça saisissait la cage thoracique, montait, prenait à la gorge, s’emparait de la mâchoire Continuer la lecture#P5 Comme un serpent

#P5 / chair adverse

la chair adverse déchiquette ; en elle vacillent radicelles ; l’être l’os tressaille une plainte s’enfuit l’être l’os tressaille frémit dans la nuit fragmentée dénervée là dans la coulure elle sent que cela coule inévitablement   temps et choses deviennent liquides évanouis dans le flou .démembrement. toute eau retenue du corps tout liquide émotion rentrée désincarnée chancelante fragile roseau retourné tremblant dans Continuer la lecture#P5 / chair adverse

#P4 C’est moi

-C’est moi il a dit ça…-C’est moiComme si C’est moi était une piste…-C’est moi Une identité peut-ÊTRE ? Un indice…Un nom, un prénom… Rien, si n’est ce moi qui est lui qui n’est pas moi ou je ME pince, ME tape Cette voix grave, si méconnaissable, assurée dans l’interphone n’est pas mon double… -C’est toi ?Je dis…Ce MOI sans visage  n’est pas aussi Continuer la lecture#P4 C’est moi

#P5 | C’est pas moi

Tomber, dégringoler, se retourner de terreur, la mort juste en face. aplati, démembré, rien. Me retourner, regarder en arrière, la mort en face. Voir plus vite que penser. cerveau figé, gelé, subjugué. Les yeux vont plus vite que la tête, comment font-ils ? VOIR ! Ils entrainent le corps, sa torsion, sa tension. Les bras et les jambes se replient, Continuer la lecture#P5 | C’est pas moi

#P5 | tempête

plexus solaire dense, bloc de nerfs empêchés s’accumulant en un coussin replet, à la fois appui-tête et compression du diaphragme, petit plongeoir pour rejoindre les bas-fonds de l’âme chair noueuse éclate en mille cristaux de verre qui s’en vont lacérer le visage d’un autre miroir à briser. Voix qui gonfle et se gorge des rancœurs accumulés, le corps se fait Continuer la lecture#P5 | tempête

#P4 | Tu comprendras, plus tard

Alors que tu poursuis les détours d’une route qui n’en finit pas, la parole est suspendue, frappe l’arrêt brutal : tu comprendras plus tard. Répétition plus calme. Tu comprendras, plus tard. La parole est alors interdite. Aucune répartie possible. Dire pour empêcher l’autre. Sonne comme une insulte, comme une claque. Plus tard, c’est quand ? Ne fait pas l’imbécile, tu as très Continuer la lecture#P4 | Tu comprendras, plus tard

# P4 Tu le sais bien …

Si je pouvais en être conscient … Croyez-vous que je vous soumettrais la naïveté de mon étonnement ? Vous me regardez et confirmez collectivement ce que chacun pense croire (à mon égard) : que je le sais bien. Et puis toi, premièrement, dont les lèvres s’allongent insidieusement pour me le susurrer d’un air canaille. Toi, secondement, dont la lueur d’amusement laisse Continuer la lecture# P4 Tu le sais bien …

#P5 | Point corps.

Point effleuré. Point fleur. Point de soi. Pointe de soi. Lieu si minuscule qu’il n’existe pas sur les cartes corps. Passage permis, bref mais retentissant. Corps perdu retrouvé, ramassé, retendu, revenu, depuis l’unique point enfin remué. Doigts furtifs, déjà disparus, qui laissent après leur départ les traces du passage, appliqué et précis. Paradoxe de la durée. L’instant se fait écho Continuer la lecture#P5 | Point corps.