#P5 Etats du corps

Se sentir disparaitre, s’effacer brutalement, se désagréger du monde tomber dans un puits sans fond, glisser sur les parois sans même essayer de retenir la chute — même les aliments ne rentrent plus dans ce corps qui s’efface, juste le liquide pour qu’il se liquéfie plus vite ? — cette transparence progressive qui s’opère chaque minute pour arriver à qui quoi Continuer la lecture#P5 Etats du corps

#P5 | Plafond de verre

Avec la force d’un météore, dans une farandole d’étoiles, je me pulvérise en des milliards d’éclats… Tocsin assourdissant dans les oreilles, tempes battantes au rythme d’un taiko endiablé, des torrents de sang dilatent les veines, les étirent et les compriment à l’infini, morcelé et brisé, je suis aspiré sans force dans l’ouragan qui s’engouffre du plafond fissuré…englué, vidé, comprimé…ruisselant, haletant…fétu Continuer la lecture#P5 | Plafond de verre

#P5 | Elle pleure

Sa tête est vide –  vide, vide avec juste un bruissement ,un bruissement faible, un bruissement avec des modulations presque imperceptibles, elle écoute, elle ne fait rien d’autre, elle écoute le bruissement de son oreille gauche, le bruissement se déplace,  vient maintenant de l’oreille droite, elle incline la tête, à gauche à droite, relève la tête, dessine un petit huit Continuer la lecture#P5 | Elle pleure

# P5 – Quand les neurones ont des ailes

Hallucinations Sur la rétine des impressions virtuelles. Les pupilles se dilatent, les paupières en ouverture maximale, le globe oculaire pétrifié, le cœur en mode TGV, les membres paralysés, les écoutilles aux aguets. L’image ne tient qu’au silence. Un son, un seul, et la bulle éclate. Vouloir fermer les yeux. Vouloir pousser un cri. Vouloir faire un geste. Vouloir mais ne Continuer la lecture# P5 – Quand les neurones ont des ailes

#P5 | Obsidienne

Avant-jour d’idée dans la masse noire d’obsidienne où glissent les tentatives de se regrouper. Obsession de faire corps… un trou noir à la place du cerveau avale chaque bribe de pensée, le cœur enfle jusqu’à déborder dans ses veines de confusion. Ça fait mal. Pas de mouvement possible, paralysie des membres, paralysie du mental, paralysie des émotions, je suis sur Continuer la lecture#P5 | Obsidienne

#P3 Mange ta main

Un jour de grande faim et de peu de patience, on lui a dit : « si tu as faim, mange ta main et garde l’autre pour demain ». Il n’y avait jamais pensé. C’est une bonne idée. Alors, tout seul dans sa chambre bien à l’abri, il a entrepris de s’exécuter. Il a commencé par le plus petit des doigts, le plus Continuer la lecture#P3 Mange ta main

#P5-Haut-bas

Haut-Bas, sol, toits. Regarder en haut, déglutir le blanc du plafond. Les tripes qui se tordent, hérissant les poils des avant-bras. La peau se recouvre de mille petites bosses. Le souffle.  Haut-Bas, réverbère, goudron. Joue contre terre, grumeaux dessinés sur la peau. La chair marquée de rouge. Les membres ankylosés disparaissent. Mains inarticulées. Salive salée qui s’échappe. Haut-Bas, lumière, ombre. Continuer la lecture#P5-Haut-bas

#comme | J’t’aime comme un rouleau de foin.

Comme des cheveux champêtres mis en chignons de scène. Comme des monades gardiennes du paysage estival. J’t’aime comme la cosmographie simple et complexe des rouleaux de foin. J’t’aime comme des rouleaux de foin s’écrivant en caractères lunaires. J’t’aime comme une confrérie sélénite de constellation terrestre. J’t’aime comme la mellifluence cachée sous le plastique rose ou amande des rouleaux de foin. Continuer la lecture#comme | J’t’aime comme un rouleau de foin.

#P5 Sens dessus dessous

Une parenthèse de videUn espace béant. Ne pas revoir le geste passé, la position du regard, le mouvement vif du poignet. Un effacement du temps. Ni confusion, ni fragment lointain. Le corps s’est mu de sa propre volonté pendant des minutes, frôlant l’heure pleine. La sensation d’avoir été abandonnée par soi-même, de ne plus avoir ressenti le réel. Mise à Continuer la lecture#P5 Sens dessus dessous

#P5 | dérèglements

Fonte du sang fait bleus au bidon ; s’effondrent dans fracas sourd jambes de plomb. Pas de passage, inscrit dans corps intérieur. Marées sans ordre. La tête qui brûle, empoisonnement naturel. Cycle des douleurs. Bougie rouge en bloc qui coule, brûle les membres lourds. Sensible papier de peau. Crispations. Sens s’agacent. Sang en trainées. Rien de tangible. Souffle rauque. Des contractions Continuer la lecture#P5 | dérèglements