#P5

Extension du domaine de la note S’étendre, étendre, retendre, tendre. Étirement du temps, de l’espace, corps rigide, comme se solidifiant peu à peu, plier, déplier, replier. Verticale possible, passage depuis l’horizontal impossible. Terre, sol, support, se fier à un équilibre évanescent ? Compter comme sur une chance de tenir. Stabilité incertaine, doute éclatant. Aller vers, les autres, les ailleurs, les autres Continuer la lecture#P5

#P4 )o(

Tu arrives face à un inconnu et « … » foin de péroraison « … » rien à dire « … » rien à dire qui vaille le coup « … » instant suspendu « … » attente fébrile « … » tu persistes dans ton mutisme « … » il va se passer quelque chose « … » quoi ? « … » n’est-ce pas pourtant une forme d’entregent ? « … » on n’est jamais tout à fait muet, insignifiant Continuer la lecture#P4 )o(

#P5 / Niagara

jetée dans l’inconnu d’un tourbillon sans retenue intérieur tremblement – dehors n’est plus dedans – le vertige surgit de la gueule du vide – un absurde espace en mouvement submerge les barrages – entre ici et l’envers – absorbe l’être et régurgite – l’écume solide de la bile jaillit en geyser – sourd – un cataclysme intime – le temps Continuer la lecture#P5 / Niagara

P#5| Etat(s) de cris(es)

Savoir que cela va arriver n’aide pas.On est pris au dépourvu malgré cela.On sent les bruits qui s’étouffent, s’assourdissenton se sent seul au milieu de la foule.en priant pour ne pas tomber, ne pas s’écroulermême si à l’intérieur de soi tout se délite _ on ne sait pas combien de temps durera la crise cette fois-ci _ Trouver le moyen Continuer la lectureP#5| Etat(s) de cris(es)

P3 Uisge beatha

Tord-boyaux infâme à ses débuts, rangé dans le tiroir des remèdes avec l’huile de foie de morue, le whisky a évolué jusqu’à devenir une boisson allant de l’apéritif agressif jusqu’au subtil et au raffiné des salons enfumés ornés de boiseries sombres. Tout comme le vin qui s’étire en sinuant de la piquette de table jusqu’aux grands crus classés. La recette Continuer la lectureP3 Uisge beatha

#P5 Vrille

Inspirer, expirer. Se décaler, se décoller.Pulsation d’un canon subi qui visse au déchirement. Rester immobile. Bander les muscles des bras, oublier le reste du corps. Inspirer : premier décalage. Expirer : premier regard. Inspirer encore : pulsation. Expirer encore : confusion. Chaque inspiration requiert toute l’attention, toute l’intention disponibles. Chaque expiration tire un cri sans soulager. Seul mouvement : les Continuer la lecture#P5 Vrille

#P2 les mêmes images

ozoir, rue des pensées, portraits de famille dans les escaliers, icônes, cadres dorés, paysages de neige, fenêtre sur le jardin, étang et grand cygne blanc, pain surprise à noël, baignoire dans le bureau, près de la table avec machine à écrire, rame de papier, mains fines, crème de huit heures, elisabeth arden, produits de beauté, poudre de soleil, huile pour la peau et parfum, articles pour le journal, tasse de café, tartine briochée, dimanche promenade en forêt, parc du manoir, hache ou marteau on sait jamais, des légendes des Continuer la lecture#P2 les mêmes images

#P5 |  Où se trouve le lieu de la vérité ?

Au pied d’un grand arbre, vision de JE* partout, dans tout être et non-être. Aperception, conscience pénétrant derrière la scène du monde, au delà du panorama, des objets vus. Certitude, vécu intime, aucune autre vérité n’a lieu : JE n’est pas pensée d’esprit dans un corps mortel. JE est à l’intérieur de chaque cellule de matière, JE est vivant dans Continuer la lecture#P5 |  Où se trouve le lieu de la vérité ?

#P5 Au bord du corps

Assis au bord du corps, bien loin de ce qui fait équilibre, sans être assis, mais à peine posé sur le bord de ce qui fait corps, au vent battu. Décomposer ce qui est geste/ Tendre le bras/ Voir la main et les doigts/ Tourner la main/ Les lignes de la paume se plissent/ Se déplissent à plusieurs reprises/ Les Continuer la lecture#P5 Au bord du corps

#P5 | Sombre trouée

Une onde froide. Un frisson intérieur qui chuchote à l’oreille sourde. Les yeux écarquillés ne voient pas, ou par saccades – très lentes – désaccouplées du silence ouaté. L’air est compact, solide. La gorge brûle. Les poumons anhèlent dans un râle inaudible. La bouche bée, incrédule. Tout est en suspens, pulsation vide. Le temps faseye, songeur. L’oreille s’ouvre. Mais la Continuer la lecture#P5 | Sombre trouée