#P7 | depuis la terrasse

Chaque matin la même lumière, le même éblouissement, le même feu. C’est l’aube d’été ouverte par les chants d’oiseaux — le bruit inouï qu’ils peuvent faire quand le ciel est encore sombre, marine, d’encre — l’horizon s’éclaire à l’est par un élan du jour. Au sud la nuit résiste, la terre est toute petite. Un ruban rouge s’épaissit au ras Continuer la lecture#P7 | depuis la terrasse

#P7 – les Augustins

Le ciel s’affirme en son absence, ou plutôt en cette indétermination entre bleu et gris qui repousse toute saisie par les mots et peut-être la pensée, reste ce mélange indistinct mais vivant qui nous rend la vision de l’air, ses infimes variations, cet imperceptible aura qui entoure, le clocher des Augustins ni bleu, ni gris, ni blanc, mais tout cela Continuer la lecture#P7 – les Augustins

#P7 | Marines

Promontoire de Montbeau. Ouverture du champ panoramique : 140 degrés environ. Orientation Est-Ouest. Les escarpements rocheux au premier plan donnent l’accès au paysage comme en contre-plongée. Au matin, la clarté s’en vient depuis l’arrière du pays et glisse par-dessus la mer, gommant peu à peu le mystère nocturne. La surface de la mer occupe la majeure partie du champ visuel Continuer la lecture#P7 | Marines

#P7 | Un rien d’île

Invisible au lever du soleil — rien d’elle n’existe à l’horizon, là où ciel et mer s’attouchent, se pénètrent parfois, se confondent souvent — rien d’elle, rien d’île, à l’exception de ces jours rares où le soleil se lève au 110 et la projette alors un court instant — un mirage — bref miracle Absente encore, longtemps dans la journée Continuer la lecture#P7 | Un rien d’île

#P5 – Perdre pied.

Vacillement certain au creux de l’estomac, Incompréhension dans les limbes du cerveau, les mots peinent à transmettre, quelque chose les arrête, ne veut pas les entendre, ne les a pas bien compris ou plutôt si, mais refuse – Refuse – Le coeur se broie, comme un étau – La respiration s’arrête, l’espace d’un instant mais quel espace dans cet instant, Continuer la lecture#P5 – Perdre pied.

#P7 sur ville(s)

1) la première je ne l’ai jamais vue (rue de Marseille); 2) la seconde, je ne m’en souviens plus très bien – on vivait à l’étage,oui – celle de la cuisine, Filipo (le peintre qui sifflotait) avait posé l’échelle pour chauler les murs, j’étais monté, je fus rattrapé par la patrouille et ça a chauffé… c’était « là-bas » – 3) celle Continuer la lecture#P7 sur ville(s)

#P7 Entre chien et loup

Les couleurs sont franches. Elles ne mentent jamais. Le rose et l’orange dominent, donnent le tempo. Le changement est d’abord discret, presque invisible. La ligne de l’horizon est la première à se modifier. Elle se durcie comme tracée à la règle par un crayon taillé, presque trop affûté. Alors les couleurs s’affichent. Franches. Elle ne mentent pas. Le rose et Continuer la lecture#P7 Entre chien et loup

#P7 Habiter un paysage

Codicille: comment reconnaître un paysage qui compte lorsque l’on vit avec la sensation de n’avoir encore jamais habité quelque part ? Alors on choisit à défaut un paysage que l’on connaît, sans qu’il ne porte la moindre gravité, sans qu’il ne porte la moindre trace d’intime mais que l’on peut parcourir aux heures du jour et de la nuit aisément, où Continuer la lecture#P7 Habiter un paysage

#P6 Douce sauvagerie des coquelicots

Lundi 2 août 2021 Aborder le mois du lion dans l’ankylose. Effacer ce jour dans une somnolence subie. Conscience aiguë de l’immobilisme, de l’infécond qui fait long le jour du début. Préfigure du demain ? Qui vient, qui vient, sous l’œil du rien présent. Dimanche 1er août Où soulager cette vessie en toute confidentialité ? Marché animé, entre deux averses, spectacle imminent, Continuer la lecture#P6 Douce sauvagerie des coquelicots

#P7 | l’eau, l’air, le feu, la terre et une fenêtre

Rare journée de pluie sur l’échancrure — le port industriel, l’autoroute, la mer, les ferries, les collines, tout disparaît. Aujourd’hui le vent peine à s’infiltrer entre les gouttes. La tour de Jean Nouvel et sa compagne — deux fantômes qui soupirent — seront bientôt avalées par la poussière de l’eau. Les yeux de la Friche fixent droit devant, plus pour Continuer la lecture#P7 | l’eau, l’air, le feu, la terre et une fenêtre