#P7 se déploie la vallée

De la baie qui ouvre sur la vallée, effectuer un plan large sur celle-ci, un peu en plongée. Elle se déploie en une étoile qui suit les cassures des cours d’eau. Failles invisibles à l’œil, mais présentes, qui se laissent deviner par un mouvement de terrain, une élévation soudaine, un creux imperceptible, une ligne d’arbres ou une barrière de roches. Continuer la lecture#P7 se déploie la vallée

#P7 | Le marais

La conche présente un tracé rectiligne. De-ci delà, de petites ondulations discrètes animent la surface de l’eau. La lumière se fragmente et se déplace au gré du vent. Les troncs noirs, puis bruns s’éclaircissent sur le côté, là où la lumière, pénètre à travers les branches pour frapper l’eau. Frapper ? Non : oindre. Par endroit, un mélange d’huile et Continuer la lecture#P7 | Le marais

#P7 là-bas

La porte en bois ouvre sur la grosse pierre de seuil, large et lisse d’usure. En face, à quatre pas, le jardin potager et son grillage. Le sentier étroit, sur la gauche, caresse le flanc du jardin en longeant le muret de pierres sèches. Blanches avec leurs fines barbes de mousses foncées et les taches de lichen jaune clair, petits Continuer la lecture#P7 là-bas

#P5 | A bas bruit

Les murs métalliques vibrent, fondent et s’enfoncent dans le sol, ce sol qui s’ouvre et va m’aspirer. Si, il va m’aspirer. Il arrive à bas bruits, s’immisce, s’impose. Et alors le souffle se coupe, les mains deviennent moites. Le ventre se vrille, se tord, se retourne, rétrécit, il n’y a plus de ventre. Un point aigu et minuscule, une aiguille Continuer la lecture#P5 | A bas bruit

#P7 Le port de la Madelon

C’est le bout du monde. L’eau est à des centaines de mètres, au-delà de la lande. Elle arrivera ici tout à l’heure en remplissant l’étroit chenal, en bout de parcours. Deux bateaux attendent que la marée monte. Un canot à moteur, marqué OVNI en lettres bleues est presque couché. Un minuscule voilier lui fait face, de l’autre côté du Fliers. Continuer la lecture#P7 Le port de la Madelon

#P6 Jenniesque

Lundi  Il n’y a pas de tofu soyeux à la superette du centre de vacances. Le régime végétarien commence mal. Toutes les recettes lues -ou presque- vantent les mérites du tofu soyeux. Il faut dire que son nom fait sa réclame. Les gants que le saisonnier enfile pour servir le pain aux graines étonnent – est-ce cela le monde d’après ? Continuer la lecture#P6 Jenniesque

#P7 alalu

C’est une maison en bordure de route avec un très grand jardin un peu livré à lui-même mais pas tout à fait. Sous le toit, au deuxième étage, des petites fenêtres en meurtrière dans lesquelles on s’encastre pour regarder dehors et contempler. Au loin un tilleul déjà majestueux dépasse l’auvent du bassin. Il est rempli de fleurs blanches et on Continuer la lecture#P7 alalu

#P8 le pendu

Tu étais mort à cause de la mine. Pas plus de détails. Histoire de famille bien concave. Alors l’envie de creuser, pioches, pelles, pics, lampes à huile. Connaître ton corps d’aïeul, ce corps d’ailleurs, jamais connu, juste pendu. Salle des pendus, ironie du sort. Vestiaires de ta vie. Il ne reste qu’une immuable photo sur le meuble Mado. Jamais un Continuer la lecture#P8 le pendu

#P7 | Promenade intérieure

Le temps comme arrêté, il n’existe pas encore de mouvement, il est encore tôt. Le vent fait claquer les portes. Les feuilles s’agitent, prisonnières. Le sac en osier rempli de papiers journaux aux dates brouillées. Les courants d’air qui sifflent dans les oreilles. Il y a de la vaisselle qui se casse. Bourdon envahissant. Dans le cadre embrumé la promenade Continuer la lecture#P7 | Promenade intérieure

#P7 Orgasme céleste

Emménagement dans cet appartement sous les toits et immédiatement le choc, une fenêtre à double battant s’ouvre sur la capitale, offrant au regard ses toits en zinc et quelques uns de ses monuments les plus illustres. Et en ce soir d’hiver, le soleil joue les funambules sur les toits, le voilà qui s’approche du dôme de la Bourse du commerce, Continuer la lecture#P7 Orgasme céleste