#P7 Sous bois

C’est une étroite bande de terrain délimité par deux murs : d’un côté des silex assemblés à la chaux et de l’autre un mur de parpaings,. Cette différence de matériau tient évidemment aux conditions historiques de la constitution de cet espace : contrairement à ce qu’on pourrait croire c’est le mur de parpaings qui est le plus ancien (des parpaings pas encore Continuer la lecture#P7 Sous bois

#P8 Le passé compliqué

Il a fallu que tu fusses bien malchanceux à la loterie de l’éducation ou que tu déplusses en haut lieu pour mériter un tel sort. Tu arrivas par un triste jour d’hiver dans cette classe bon enfant, nonchalant, les yeux rieurs d’un bleu azur qui mirent un peu de couleur à cette ambiance morose. Tu fus à tu et à Continuer la lecture#P8 Le passé compliqué

#P8 Histoire de Marie

Tu te refugies souvent sur la terrasse. La vue de Tunis à tes pieds apaise tes chagrins. A l’écart des chamailleries tu peux te livrer tout entière à la mélancolie. Quelque chose attire ton regard tout d’un coup, une petite boule grise remue dans l’ombre que fait le garde-corps. Une souris ?  Ou simplement un amas végétal qu’anime un courant d’air ? Continuer la lecture#P8 Histoire de Marie

#P8 | Tu cherches l’amour dans ses yeux

Tu es seule, assise par terre dans le jardin. Tu sembles manipuler un petit objet. Tes doigts sont un peu courts, maladroits, tu ne parviens pas à faire ce que tu voudrais mais tu ne t’énerves pas. Tu caresses l’objet, tu le lèches, tu le suces. Le temps n’existe pas pour toi en cet instant. Un monde familier t’entoure dans Continuer la lecture#P8 | Tu cherches l’amour dans ses yeux

#P8 E.W.H : Report of the death of an american citizen

Tu nais en Amérique un 29 juillet 1892. Tu meurs un 6 janvier 1930 d’une hémorragie cérébrale à l’Hôpital civil d’Ixelles: 61 rue du cygne en Belgique.Tu as 37 ans et 5 mois. Le sang envahit ta tête. « decedent was indigent at the time of is death and left nothing but a few warm clothes » Le défunt était indigent au Continuer la lecture#P8 E.W.H : Report of the death of an american citizen

#P4 | Fais ce que tu veux…

Fais ce que tu veux, oui, tu as bien entendu, fais ce que tu veux, puisqu’il semble évident que tu feras uniquement ce que tu veux et non ce que je veux moi, c’est entendu, je lâche l’ancre. Vois-tu mon drapeau blanc ? Ok fais ce que tu veux. Reconnais que je suis tolérante, je te laisse libre, tu as les coudées franches, Continuer la lecture#P4 | Fais ce que tu veux…

#P6 | Plus personne

On m’a offert il y a deux ans un carnet. Un journal. Pour « faire de sa vie un roman. » « Parce que tu aimes écrire! » Est-ce qu’on offre des peintures à lettres aux gens qui aiment peindre ? Et des boîtes de capotes à ceux qui aiment baiser ? J’ai dit merci, je crois. Tous les jours une question était posée. Continuer la lecture#P6 | Plus personne

#P6 | Livre des jours.

Aujourd’hui. Deux ouvriers sont assis sur une montagne de gravats. Il y en a un qui fume une cigarette. L’autre regarde les gens – les femmes, peut-être. Avant, c’était un bâtiment. Maintenant, c’est de la poussière. Demain ce sera peut-être de nouveau un bâtiment, avec des enfants qui crient et des vieux qui s’ennuient. Tout ça grâce à leurs mains. Continuer la lecture#P6 | Livre des jours.

#P7/ Comment dire le vent sur la dune ?

Des nuages s’effilochent sur fond d’autres nuages, traînées évanescentes et pourtant très foncées, devant des formes rebondies de gris requin et de gris perle. Le troisième plan est un gris sans nom, tout lisse, aux bords duquel s’accroche du blanc lumière. Un morceau de bleu crève le décor, lui donne encore plus de profondeur, que le vent mouvement a tôt Continuer la lecture#P7/ Comment dire le vent sur la dune ?

#P6 | Lambeaux de juillet

Journal Face à moi, la lune ronde et blanche flottait au-dessus d’un bateau arrêté sur l’eau, qui n’était alors qu’une forme noire vers laquelle menait un passage dont des reflets hérissaient la surface. La nuit, l’astre lointain se charge de dessiner les trajectoires en semant des poussières d’argent. Pas d’autres bruits que le clapotis de l’eau provoqué par mes mouvements. Continuer la lecture#P6 | Lambeaux de juillet