#P2 | Au bord du pré

La rivière, le Loir, le lavoir. Le frêne, la bardane, le chardon. L’herbe que l’on coupe, le frêne que l’on débite après la mini-tornade, le tracteur, le traceur, les traces. Les haies, le charme, le béton qui tombe. Les marches, le Loir, comment ne pas tomber. Les pieds dans la rivière, le tambour de la machine à laver, les anguilles Continuer la lecture#P2 | Au bord du pré

#P8 Le nu assis sur un sac poubelle

Tu es nu, la tête penchée, les yeux ouverts, assis sur un sac poubelle, coincé entre deux containers. Au début tu habites Bordeaux où tu y fais tes études de médecine. Tu te spécialises en chirurgie cardiaque. Pendant tes études tu es sérieux et relativement apprécié par tes confrères. Tu déménages un jour, presque soudainement. Tu brouilles un peu les Continuer la lecture#P8 Le nu assis sur un sac poubelle

P #1 | Dans la caravane

C’était la seule pièce fermée de la caravane, avec la mini-salle de bains et les toilettes. La caravane ? Une Dragoner des années 80 pour cinq personnes, blanche avec un liséré marron, jaune, orange. Cinq personnes, cinq couchages dont une chambrette réservée. Une toute petite chambre, un petit rectangle à l’arrière de la Dragoner dont l’immense fenêtre se refermait toujours sur Continuer la lectureP #1 | Dans la caravane

#P9 Au nom du père, du fils, du singe et du vélo.

A vue d’œil le format est de quatre centimètres sur six, ou peut-être un peu moins. Comme les photos qui sortent du Polaroid®, c’était possible, mais on ne peut pas sortir la photo pour vérifier la date et voir si cela coïncide avec ce qui est écrit sur Wikipédia à propos des Polaroid®, ni savoir quel serait le modèle de Continuer la lecture#P9 Au nom du père, du fils, du singe et du vélo.

P#8 Tes mollets

qui remontent la file des voitures, toujours. Et ton sourire. Et ceux qui se demandent, ce qu’il y a derrière, le sourire. Il y a mon retard du lundi, du mardi et du jeudi surement aussi. Tes enfants sur des pancartes en carton. Ton lieu là-bas, dans le quartier des chiens blanc et cette façon dont les autres doivent te Continuer la lectureP#8 Tes mollets

#P8 | Tu nais, tu vis, tu meurs

Tu nais chez toi, au troisième étage d’un coin dodu et vert d’Atlantique, pied à terre entre mer et rochers; après chaque virage proche ou lointain tu reviendras ici. Tu mourras ici. Tu as cinq ans, quelque chose gronde, tu le sens, ça ne t’intéresse pas. Du balcon tu observes le bal des engins dans le port et la gare Continuer la lecture#P8 | Tu nais, tu vis, tu meurs

Ça se palimpseste

Là, dans la bouche, s’immisce un fragment d’autre, un peu d’hétérogène, parfois davantage. Émerge une parole étrangère, un mot n’étant pas de nous. C’est vrai, nous disions-nous, d’où viennent-ils ces mots qui ne proviennent de nos organes, de notre trifouillis d’entrailles, de nos constrictions de tubes, de paquets huileux, de masses de sang, de fluides fluidifiant ou coagulant, pulsant ou Continuer la lectureÇa se palimpseste

#P5 | C’est dans le nid

C’est dans le nid que débute la folie d’Elise, dans le joli petit berceau que l’on avait fait pour elle, un berceau en osier avec des fils de laine et d’électricité, beaucoup d’électricité, ça a même disjoncté par une nuit d’été, comme ça, en pleine journée, ou en pleine nuit. En tout cas il y avait de l’orage, beaucoup d’orage. Continuer la lecture#P5 | C’est dans le nid

#P8-Ode à l’imprésentable

Tu avais pleuré, promis qu’il n’y aurait pas de prochaine fois. Mais elle était restée de marbre, insensible à tes suppliques. Quand tu avais trouvé l’armoire débarrassée de ses nippes et le gamin embarqué dans cette équipée, ton sang n’avait fait qu’un tour. Tes poings avaient cogné la porte de bois, cogné jusqu’à l’ébrécher et laisser tes mains et ton Continuer la lecture#P8-Ode à l’imprésentable