Hors-série #2 Ma sellette

pseudo rococo trop grande aux contours étonnants — tient encore sa place — toujours affublée de sa tête de pierre sculptée — dressée dans l’entrée de mon atelier — haute sur quatre jambes torses — mais régulièrement galbées — un peu fortes — quelque chose de trop élevé — passant la mesure — plante grasse qui aurait poussé plus qu’il ne faut — dès sa première apparition — pieds du lit de Little Nemo — cauchemar de disproportions — art nouveau mâtiné de Louis XV — bouge imperceptiblement — mais en Continuer la lectureHors-série #2 Ma sellette

#P8 nom de famille parent

Mains -Tu es là lorsque tes mains se posent l’une dans l’autre, paumes ouvertes et pouces en contact sur toute leur longueur. Les mains l’une dans l’autre, posées dans ton dos, tu marches, tu restes assise, les mains l’une dans l’autre posées sur le ventre, te tournant les pouces. Je ne crois pas à l’ennui, il y a sur ton Continuer la lecture#P8 nom de famille parent

#Hors série 2 | récits de l’objet / Le bac à sable

Un carré de plage dans le bitume de la cour de récré où s’égayent en piaillant des enfants libérés du carcan de la salle. Un carré de plage sans la mer, mais le souvenir du goût du sel, et la promesse de châteaux et où si l’on creuse assez longtemps on arrive de l’autre côté de la terre, vraiment, alors Continuer la lecture#Hors série 2 | récits de l’objet / Le bac à sable

#Hors-série 2- Vue trouble

Deux tiges de plastique brun, flanquées de carreaux de verre. Minimalistes et banales, les binocles, mais flexibles, robustes, toujours à portée de main. Tu les cherches en tâtonnant, tu les appelles au secours. Alors elles t’en font voir. Des lettres noires sur fond blanc. Le monde sort du brouillard. La bouillie grisâtre devant tes yeux devient texte. Les mots s’alignent Continuer la lecture#Hors-série 2- Vue trouble

#Hors-série 2 | Rien à voir (tablette braille)

Admettons quelques minutes que nos yeux ne fonctionnent pas, admettons quelques minutes que ce soit nos mains, nos doigts, nos oreilles, notre odorat qui nous conduisent, et nous guident : une odeur douce et acide à la fois, boisée et piquante, une rondeur chaude au creux des mains, et notre bouche mord sans hésitation dans une tomate mûre ; une sensation de Continuer la lecture#Hors-série 2 | Rien à voir (tablette braille)

#P8 | Ce matin là

Fraîcheur du matin, premiers rayons, l’eau étincelle sur le corps potelé de l’enfant assis dans la grande bassine rouge. L’enfant serre fort ses paupières, le savon ça pique, il pleure. Tu lui dis chut c’est fini, c’est fini. Tu verses l’eau sur le petit crâne rasé, tu rinces les yeux d’un mouvement du pouce légèrement appuyé. Tu es accroupie, les Continuer la lecture#P8 | Ce matin là

#Hors Série – Casse-noisette

Casse-noisette, je te cherche, ton nom résonne comme un ballet, tu chantes, tu casses parfois trop fort, parfois pas assez fort. La petite fille est émerveillée, il lui suffit d’un gros caillou pour casser les noisettes. Elle les aime quand elles ne sont pas encore tombées encore enveloppées dans leur petit nid douillet. Le noisetier est énorme, ses branches plient Continuer la lecture#Hors Série – Casse-noisette

#P9 Photos retrouvées

Image imprimée sur un papier blanc commun. Les dimensions sont plus grandes que le format d’une photo classique. Dans le fond on aperçoit plusieurs objets qui semblent avoir été captés par mégarde: une roue de voiture avec gente argentée et pare choc gris, le bas de l’arrière d’une machine à laver le linge, avec un fil blanc qui descend devant Continuer la lecture#P9 Photos retrouvées

#Hors série 2 | récits de l’objet / Le matelas

Pour le repos quotidien du corps vivant. Ring pour l’amour, la douleur et l’agonie. Pour les rêves, les cauchemars et les angoisses aussi. Mais pour le repos éternel du corps mort, plus besoin de son moelleux et de sa souplesse. Ce lapsus de l’écrire avec le « t » du matelot. Soi dormeur chahuté par la nuit. Le vieux Littré pour vérifier Continuer la lecture#Hors série 2 | récits de l’objet / Le matelas

#Hors Série – Les kaiserpanoramas

les Kaiserpanoramas sortes de premiers cinémas pour visions binoculaires où les esprits assis concentrés étaient bercés par les vues variées et la profondeur des images de peu d’écart spatial distanciées avaient permis de voyager d’aller voir ailleurs manèges visuels troncs d’acier à lunettes encastrées autour desquels étaient disposés les spectateurs les faisaient décoller immobiles de terres où ils étaient nés Continuer la lecture#Hors Série – Les kaiserpanoramas