#7 variations

Deux grandes fenêtres, 2 m 50 sur 1 m 30, comprenant chacune 8 vitres carrées voilées d’un rideau en lin. Entre les deux fenêtres, un pan de mur large d’un cinquantaine de centimètres, contre lequel est appuyé un miroir étroit entouré d’un cadre blanc, et dont les grands côtés sont à la verticale. Les murs sont blancs. De par l’inclinaison Continuer la lecture#7 variations

#6 Seule

Là où elle se trouve actuellement, à enfoncer du bout des doigts les lettres du clavier, des lettres choisies soigneusement dans le but de former des mots sur l’écran, mots qui s’inscrivent à l’instant même, ici même, en face d’elle, sur l’écran du laptop posé sur la nappe blanche brodée de fleurs jaunes et rouges, les jaunes plus grosses et Continuer la lecture#6 Seule

#6 sept jours

MERCREDI matin vers 8 h 30 – La camionnette. Un homme en combinaison blanche, cigarette au bec et sourcils froncés, déroule un tuyau près d’une camionnette blanche surmontée du panneau « travaux publics », garée sur le trottoir. Du véhicule sort du rap à fort volume. Je m’arrête pour écouter. Aussitôt, l’homme plonge à l’intérieur et coupe le son. Le regard coupable Continuer la lecture#6 sept jours

#.L8. ininterrompu

… ce matin ce matin qu’elle est venue, c’est tout juste l’été je crois alors c’est l’ivresse rouge, les chants d’oiseaux devenus fous à effacer la nuit ; c’est après l’usure longue de l’obscurité son poing entre mes omoplates, ses serres au bas de mon dos, alors c’est la fatigue brute, sourde, tassée jusque dans tous les recoins du corps alors Continuer la lecture#.L8. ininterrompu

Celle dont tu portes le nom

Je n’ai de toi que ce portrait sans rides, tu es morte bien avant de savoir que j’allais un jour exister, aucun sourire sur tes lèvres fines, les yeux sont cerclés de cernes profonds, les cheveux adroitement attachés en chignon sur ta nuque, un long collier de perles sur la robe noire, les mains délicates et blanches posées sur les Continuer la lectureCelle dont tu portes le nom

#L7 Cheminement dans le livre en devenir

Quelqu’un arrive quelque partElle cherche son chemin au petit matin, en colère et perdue. Elle cherche une maison qu’elle pense reconnaître aux couleurs de la façade et aux chuchotements de la rue. Elle y séjourne depuis peu. Elle la trouve enfin et décide de faire un détour et de passer par le petit portail du fond du jardin, celui qui Continuer la lecture#L7 Cheminement dans le livre en devenir

#P8 -TOI

Tu habites une jolie petite maison derrière une porte verte à la peinture écaillée, une porte de ferme que tu ne fermes d’ailleurs jamais et dont on peut apercevoir, lorsque l’on s’arrête devant ou quand on ne fait que passer, les premières pierres d’une grange, dans laquelle tes outils pendent aux murs dans l’attente d’être utilisés. Tes outils, qu’il semblerait, Continuer la lecture#P8 -TOI

#P7 | C’était à Vieux-Fort

S’apercevoir qu’on a ressassé un cadre, qu’on a posé régulièrement une fenêtre – visuelle, mentale puis photographique – sur un même petit bout du monde comme pour capturer la sensation de plénitude chaque fois étonnamment vive, tenter d’épuiser la beauté du lieu, en saisir les nuances, éveiller les souvenirs, ranimer le paysage quand le besoin s’en ferait ressentir et que Continuer la lecture#P7 | C’était à Vieux-Fort

#P8 Dans quoi tu te lances ?

Pause 1 — D’où parles-tu, toi ?De Vichy bien sûr, la reine des villes d’eau, la station thermale que Napoléon III a tant aimée ; celle où était en cure le futur gardien de Dreyfus quand il fut rappelé à Cayenne. De Vichy bien sûr où est né Valéry Larbaud dont le père possédait la source de St Yorre, qui fut l’ami de Louis Continuer la lecture#P8 Dans quoi tu te lances ?