#P6 | Livre des jours.

Aujourd’hui. Deux ouvriers sont assis sur une montagne de gravats. Il y en a un qui fume une cigarette. L’autre regarde les gens – les femmes, peut-être. Avant, c’était un bâtiment. Maintenant, c’est de la poussière. Demain ce sera peut-être de nouveau un bâtiment, avec des enfants qui crient et des vieux qui s’ennuient. Tout ça grâce à leurs mains. Continuer la lecture#P6 | Livre des jours.

#L4 | Sentimenthèque

D’Alphonse Daudet : Le Secret de maître Cornille… puis la meule brise le plâtre et aussi sûrement nous brise le coeur. De Marcel Pagnol : La Gloire de mon pèreLes olives pleines de jus, la terre poudreuse, le ciel très bleu, les cigales, la sensualité inédite et troublante de cette Provence vivace et révolue qui réchauffait notre classe de CM2 Continuer la lecture#L4 | Sentimenthèque

#L7 – se demander ce qui pourrait….

1 – une femme arrive dans une gare, échange poli avec voisin et petit vertige devant le futur inconnu sur le quai. ce qui va en devenir je ne savais vraiment pas… commence à avoir cerné un peu plus d’un mois plus tard, et je sais que du voisin il ne sera plus question (même si un commentaire m’y invitais) Continuer la lecture#L7 – se demander ce qui pourrait….

#L6 | seul, avec la lune rousse

Réfugié dans la grange au bout du hameau, reclus, parce qu’il fallait fuir les questions qu’elle n’aurait pas manqué de lui poser à la vue de son visage gris, des tremblements de ses mains, les doigts animés par des nerfs incontrôlables, son être devenu un assemblage de chairs agitées qu’il ne parvenait plus à maîtriser, le cerveau à l’abandon, incapable Continuer la lecture#L6 | seul, avec la lune rousse

#P7/ Comment dire le vent sur la dune ?

Des nuages s’effilochent sur fond d’autres nuages, traînées évanescentes et pourtant très foncées, devant des formes rebondies de gris requin et de gris perle. Le troisième plan est un gris sans nom, tout lisse, aux bords duquel s’accroche du blanc lumière. Un morceau de bleu crève le décor, lui donne encore plus de profondeur, que le vent mouvement a tôt Continuer la lecture#P7/ Comment dire le vent sur la dune ?

#P6 | Lambeaux de juillet

Journal Face à moi, la lune ronde et blanche flottait au-dessus d’un bateau arrêté sur l’eau, qui n’était alors qu’une forme noire vers laquelle menait un passage dont des reflets hérissaient la surface. La nuit, l’astre lointain se charge de dessiner les trajectoires en semant des poussières d’argent. Pas d’autres bruits que le clapotis de l’eau provoqué par mes mouvements. Continuer la lecture#P6 | Lambeaux de juillet

# L6 Seule avec Kafka

Là au milieu des cigales, les oreilles pleines de bruit, chant ininterrompu qui commence d’un côté, au paroxysme du possible, les cigales si sfiatano, elles ne peuvent pas aller plus loin, rythme incessant, et puis nouveau départ plus loin, les deux foyers de chant se superposent et puis encore un autre puits qui s’active, les oreilles ne peuvent plus suivre, Continuer la lecture# L6 Seule avec Kafka

#L8 | la carrière

J’ai recherché dans les textes écrits depuis le commencement où le mot carrière a été utilisé pour la première fois. Ma maison est un peu à l’écart des autres, près de la carrière. Le mot naît dans la bouche du tailleur de pierre, un mot du genre féminin désignant un lieu qui a toujours appartenu aux hommes, un lieu transmis Continuer la lecture#L8 | la carrière

#P7 La petite table en fer

J’ai ouvert ma fenêtre sur une aube d’été. La promesse de l’amandier s’est réalisée en fruits oblongues d’un vert velouté et tendre qui se distinguent mal du feuillage mais que l’on devine aux courbures des branches par endroits. La colline éclairée se découpe sur un ciel luminescent sans tapage, d’un bleu pâle, que mes yeux peuplent de scintillements. Le grand Continuer la lecture#P7 La petite table en fer