#P8 Histoire de Marie

Tu te refugies souvent sur la terrasse. La vue de Tunis à tes pieds apaise tes chagrins. A l’écart des chamailleries tu peux te livrer tout entière à la mélancolie. Quelque chose attire ton regard tout d’un coup, une petite boule grise remue dans l’ombre que fait le garde-corps. Une souris ?  Ou simplement un amas végétal qu’anime un courant d’air ? Continuer la lecture#P8 Histoire de Marie

#L3 | mots comme balles.

Tu parles à son visage. Tu t’entends. Ta voix te trahit en fin de phrases, altérée comme dissociée de toi. Tu t’entends découper les mots, les adresser au visage de ta mère, à la surface de son visage familier, étrange familiarité. À chaque retour, évidence et désarroi, c’est elle, ta maman. Tu lui envoies les mots comme des balles au Continuer la lecture#L3 | mots comme balles.

#L7 | les îlots dans tous leurs états

strate 1 _ il se passe quoi dans les îlots ? avant-hier Elle arrive quelque part, impose son propre mystère, garde sous silence une quête intérieure. Rien n’est vraiment révélé si ce n’est l’achat d’un billet d’avion, une arrivée à l’aéroport d’Haneda et un chauffeur qui l’attend pour la conduire dans une ancienne maison en bois située dans un quartier calme Continuer la lecture#L7 | les îlots dans tous leurs états

#L6 | Dans la nuit du 11 au 12

C’était l’an dernier, la nuit du désastre, du vide profond dans lequel son corps s’est fissuré, a rompu le rythme sécurisant dans lequel elle évoluait, elle s’est allongée et n’a plus voulu penser, elle s’est isolée du reste du monde comme si une bulle l’avait enveloppée, éloignée, écartée du reste du monde. Ne plus penser. Ne rien ressentir. Maintenant que Continuer la lecture#L6 | Dans la nuit du 11 au 12

#P8 | Tu cherches l’amour dans ses yeux

Tu es seule, assise par terre dans le jardin. Tu sembles manipuler un petit objet. Tes doigts sont un peu courts, maladroits, tu ne parviens pas à faire ce que tu voudrais mais tu ne t’énerves pas. Tu caresses l’objet, tu le lèches, tu le suces. Le temps n’existe pas pour toi en cet instant. Un monde familier t’entoure dans Continuer la lecture#P8 | Tu cherches l’amour dans ses yeux

#L8 | Vortex

Elle arrive     dans ce lieu       où d’autres avant elle     ont passé       et pose le pied            sur le sol         et sous ce sol… tant de strates, tant d’histoires, tant de pieds aussi avant elle, si bien que le mouvement de ce pied là       qu’elle pose Continuer la lecture#L8 | Vortex

#L3 | Alors elle a pensé que c’était oui

Papa dit que c’est une rose trémière, qu’elle se se ressème chaque année et qu’elle était plus foncée avant. Quand je serai grande, je mettrai des roses trémières partout, même dans des pots. Papa dit qu’elles ne vivront pas dans des pots, que c’est trop petit, qu’elles n’auront pas assez de place, qu’il leur faut de la pleine terre. Il Continuer la lecture#L3 | Alors elle a pensé que c’était oui

#L1 Suspension

Il avait beau chercher, il ne pouvait comprendre ce qui l’avait mené en ces parages. Quelques minutes encore auparavant, aussi sûr que le saut d’airain imprime à la cire la domination de son contour, il possédait une raison d’être, inscrite aux tréfonds de son âme. À présent qu’il venait de passer les murailles étincelantes de cuivre verré au parcours rotatif, Continuer la lecture#L1 Suspension

#L7 | carnet du 10 août 2021

10 août 2021 Ai commencé à rédiger l’arrivée de mon père-son-âge : la consigne #L8 (un bloc continu, lyrique) m’a lancé sur la piste musicale. Chant modal arabe de l’appel à la prière, l’adhân qui retentit quand les marins débarquent. Voilà l’idée. Trouvé un long glossaire de 28 pages de la Marine nationale : vraie machine à imaginaire que ces mots. Délicieux Continuer la lecture#L7 | carnet du 10 août 2021

#L8 CONSIDÉRATIONS SUR UNE GOUTTE ÉPAISSE, VERTE & PHOSPHORESCENTE (propos de Cha)

& ceci, dis-je, pointant du doigt la goutte épaisse (verte & épaisse) (phosphorescente) chue à l’instant (dix minutes à peine) du plafond & maculant la table à quinze centimètres (à peine) de Sat (de la tête de Sat) endormi tombant (lui) (d’un coup) (P_A_N !) sous les coups de butoir d’une fatigue intense lui faisant contre son gré fermer les Continuer la lecture#L8 CONSIDÉRATIONS SUR UNE GOUTTE ÉPAISSE, VERTE & PHOSPHORESCENTE (propos de Cha)