#L8 | La forme que prennent les choses oubliées

Dans une vaste maison qui n’est pas la sienne, qu’elle a investie et dans laquelle elle vit depuis peu de manière illicite, en intruse, essayant de faire le moins de bruits possible pour ne pas attirer l’attention des voisins, ce qui oblige discrétion et chuchotement alors qu’il arrive au couple de plus en plus fréquemment de ne pas être d’accord, Continuer la lecture#L8 | La forme que prennent les choses oubliées

L#8 Fabrication

Moi, Poecilotheria metallica, plus communément mygale ornementale bleu saphir ou mygale de Gooty, originaire de l’Andhra Pradesh en Inde, résidant habituellement à Chennai, je vais faire ma toile et émettre un son subtil durant toute sa fabrication — froutch — Moi, araignée arboricole je ne me demande plus ce que je fais là, si loin de chez moi dans cette Continuer la lectureL#8 Fabrication

#L8 | Rien, le rivage

Rien n’indique qu’il s’agit d’une île et pourtant l’air épais ne claque ni n’étreint, pénètre les peaux sans plaisir, sans permission, enserre le moindre poumon, le moindre tympan, appelle la mer et les voilà qui s’étreignent, sassent et ressassent en boucle le même sel, le même ciel, les mêmes plaintes, les mêmes nuages à chaque fois de retour chargés des Continuer la lecture#L8 | Rien, le rivage

#P7 French Summer Tea

Cadre ouvert sur paysage strié flou derrière un rideau d’averse délugienne. En arrière-plan, les premiers arbres de la forêt, la rue qui monte. A gauche une maison fleurie de rouge. A droite une maison haute avec deux yeux de bœuf larmoyants de grisaille, volets et portes en bois, façade beige salie par les intempéries, deux lampadaires gris, plus près à Continuer la lecture#P7 French Summer Tea

#P6 C’était un lundi à écrire

C’était un lundi à faire des courses à Franprix. « J’ai bien le temps de mourir, mais je ne sais pas pourquoi je suis pressée » dit la dame aux cheveux clairs en entassant ses boites de conserves sur le tapis déroutant. Un lundi à payer par carte bancaire. C’était un mardi à boire un café au Bel air en discutant du monde qui coule sous les Continuer la lecture#P6 C’était un lundi à écrire

P8 – Chercheur d’absolu

Tu arpentes les quais de Cherbourg. Tu tires sur ta bouffarde tu bois le café-calva avec tes compagnons. Avec eux tu embarques sur les chalutiers pour de longs mois dans le froid les tempêtes. Tes mains sont calleuses crevassées de trop de sel de froid. Ta voix éraillée de trop de tabac de gros rouge de rires. Fils de pêcheur Continuer la lectureP8 – Chercheur d’absolu

#P8 bis – à tu tête

Tu crois l’entendre.  Bruits d’une foule  — non pas sa voix — dans la foule, derrière la voix qui, annone tu crois entendre son pas. Tu crois, c’est tout. Tu dis, je crois. Puis je me suis trompée.Tu portes toujours la même robe. Elle s’effiloche. Te montre dans ses jours ; que tu oublies de laver. Tu restes des jours sans Continuer la lecture#P8 bis – à tu tête

#L7 Connaître la solitude lumineuse

Connaitre la solitude lumineuse Connaître la furie et la tristesse Détacher un bout de monde et le mettre dans des mots Peupler sa mémoire d’un bout de monde Il n’y aurait pas d’histoire ou presque, rien à raconter ou presque ; étirer des temps ou les personnages : Luis Etel et les Autres (3) sont dans certains lieux. La sédimentation des temps. Continuer la lecture#L7 Connaître la solitude lumineuse

#L3, la femme qui pleure, le chien, la boulangère

Ça n’en finit plus, ça n’en finit jamais et ça recommence. Pourquoi ça recommence ? Pourquoi, je sais pas, je comprends jamais rien. Je vois bien que ça l’agace que je renifle mais ça coule tout seul, c’est pas de ma faute ça coule tout seul, après tout c’est dans l’ambiance, temps de merde, buée sur les lunettes buée sur Continuer la lecture#L3, la femme qui pleure, le chien, la boulangère

#L8/ Voix de la prose

Surtout ne pas traîner maintenant si près du but et puis cet air mauvais, vicié qui suit et pousse depuis le port, faut monter, monter et revenir, revenir enfin dans cette maison, ce qu’il en reste, ce qu’ils en ont fait, à l’époque on l’appelait la Demeure, toujours aussi sale cette ville et toute cette crasse humaine qui traîne et Continuer la lecture#L8/ Voix de la prose