L #1 — quelqu’un arrive quelque part

Épuisée — Mettre un pas dans un pas — Une chaussure devant l’autre — Épuisée par son trajet — Il fait encore chaud sur la place — Fourbue par ce voyage en train interminable — Des heures sont passées — Elle arrive sur la place — Le soleil rase de très près les montagnes — Endolorie — Douloureusement les derniers rayons — Mettre un pied encore devant l’autre — La ville est bien éloignée maintenant — Son mauvais sommeil — Elle a mal partout — Surtout au dos et aux Continuer la lectureL #1 — quelqu’un arrive quelque part

#P9 Au nom du père, du fils, du singe et du vélo.

A vue d’œil le format est de quatre centimètres sur six, ou peut-être un peu moins. Comme les photos qui sortent du Polaroid®, c’était possible, mais on ne peut pas sortir la photo pour vérifier la date et voir si cela coïncide avec ce qui est écrit sur Wikipédia à propos des Polaroid®, ni savoir quel serait le modèle de Continuer la lecture#P9 Au nom du père, du fils, du singe et du vélo.

L#8 continuité du meurtre

Il y en a qui vont au ski comme on tue des dames voyez-vous, des gens comme vous dans des occupations saines et des ventres mous, il y en a aussi qui ferment les portent, posent verrou et partent en vacances sur les routes, accumulent les étapes et les outrances, et finissent par rentrer il y en a qui sautent Continuer la lectureL#8 continuité du meurtre

P#8 Tes mollets

qui remontent la file des voitures, toujours. Et ton sourire. Et ceux qui se demandent, ce qu’il y a derrière, le sourire. Il y a mon retard du lundi, du mardi et du jeudi surement aussi. Tes enfants sur des pancartes en carton. Ton lieu là-bas, dans le quartier des chiens blanc et cette façon dont les autres doivent te Continuer la lectureP#8 Tes mollets

#P8 | Tu nais, tu vis, tu meurs

Tu nais chez toi, au troisième étage d’un coin dodu et vert d’Atlantique, pied à terre entre mer et rochers; après chaque virage proche ou lointain tu reviendras ici. Tu mourras ici. Tu as cinq ans, quelque chose gronde, tu le sens, ça ne t’intéresse pas. Du balcon tu observes le bal des engins dans le port et la gare Continuer la lecture#P8 | Tu nais, tu vis, tu meurs

Ça se palimpseste

Là, dans la bouche, s’immisce un fragment d’autre, un peu d’hétérogène, parfois davantage. Émerge une parole étrangère, un mot n’étant pas de nous. C’est vrai, nous disions-nous, d’où viennent-ils ces mots qui ne proviennent de nos organes, de notre trifouillis d’entrailles, de nos constrictions de tubes, de paquets huileux, de masses de sang, de fluides fluidifiant ou coagulant, pulsant ou Continuer la lectureÇa se palimpseste

L8 – traversée de la ville

Le ciel bleu l’accueille, l’air vif du matin la fouette, le parfum des lilas l’enchante, de jardin à jardin il accompagnera sa marche dans la petite ville. Une ville connue, inconnue, de toujours, de maintenant, différente, semblable. Devant elle, l’Archevêché — puissance d’autrefois des archevêques qui battaient monnaie en la ville, puissance disparue — , son jardin planté de marronniers, Continuer la lectureL8 – traversée de la ville

#L3 Sac plastique au dos

Il fait la manche dans le métro à Paris sur la ligne 4, Porte de Clignancourt – Mairie de Montrouge, ahuri, éthéré, éthylique, hors sol dans cette rame de métro maintenant allongée comme si l’on était dans un jeu de miroirs sans fin. Il porte des babouches en cuir, sales, talons craqués, un sari indien imprimé sur les hanches, et Continuer la lecture#L3 Sac plastique au dos

#P5 | C’est dans le nid

C’est dans le nid que débute la folie d’Elise, dans le joli petit berceau que l’on avait fait pour elle, un berceau en osier avec des fils de laine et d’électricité, beaucoup d’électricité, ça a même disjoncté par une nuit d’été, comme ça, en pleine journée, ou en pleine nuit. En tout cas il y avait de l’orage, beaucoup d’orage. Continuer la lecture#P5 | C’est dans le nid