#P7 L’arbre à confiture a de la conversation

Elle n’est pas vraiment vue. Elle a des murs. Est-ce que les murs ça contrarie la notion de vue ? Elle n’est pas vraiment vue… Et s’il y a à voir, est-ce que ça change la réponse ? A voir ? Un merle, deux merles. Merle et merlette à l’aise dans leur garde-manger : un laurier généreux en baies, grosses baies de juillet. De Continuer la lecture#P7 L’arbre à confiture a de la conversation

#P4 Comment dirais-je ?

« Il te faut me décrocher les rideaux de, comment dirais-je, de la chambre du milieu. » Elle ne se souvient plus très bien de, comment dirais-je, de la chambre. Mais laquelle ? Tiens, une, comment dirais-je, chambre ! Elle semble ne pas se souvenir bien de ce qu’elle veut, comment dirais-je, dire. Ou plutôt, comment dirais-je, comment. Ça doit être quelque chose comme Continuer la lecture#P4 Comment dirais-je ?

Clovis Hugues statufié

J’ai voulu en savoir plus sur Clovis Hugues que j’ai rencontré, statufié, à Embrun dans les jardins de l’Archevêché. Clovis Hugues (1851-1907), son monument a été érigé en 1909 : il est dédié au félibre, au poète, au grand-père. Près de lui, ses petits-enfants figés pour l’éternité en une lecture silencieuse de ses poèmes, souvenir d’un passé révolu, du temps Continuer la lectureClovis Hugues statufié

#L9 – Les mots pour remplir l’abîme

Abîme Nom masculin du latin populaire abismus, du latin ecclesiastique abyssus, du grec abussos, sans fond. Gouffre naturel, cavité, précipice d’une profondeur insondable, ou lieu, espace qui n’a pas de limites assignables.  Synonyme : abysse L’abîme peut également être une division, un désaccord profond entre des personnes, une différence importante, une distance considérable entre des choses. (Cette rivalité a creusé un abîme entre eux.) Synonymes : Barrière – Continuer la lecture#L9 – Les mots pour remplir l’abîme

#L8 Au croisement des paliers

Augustine entraîne Camille vers l’escalier. Le garde-corps à la peinture écaillée s’ébranche lorsqu’elle pose la main sur la rampe de bois, il semble tenir par un subtil équilibre, libre de tout attachement, une adaptation des rouilles aux frôlements délicats des doigts d’Augustine plus appuyés à mesure de la montée, devenu si fragile qu’il ne pourrait parer une chute mais elle Continuer la lecture#L8 Au croisement des paliers

L#9. De l’écologie aux nanotechnologies.

Ha! Les chaussures! Ils allaient en chaussures de marche, celles toutes neuves aux lacets impeccables et à tenue rigide des jeunes retraités, et celles qui avaient marché longtemps sur les chemins de campagne ou les sentes des montagnes. Choisies soigneusement pour l’occasion et couleur accordée aux autres vêtements elles désignaient vite les tranquilles les pas pressés ceux qui marchaient rarement, Continuer la lectureL#9. De l’écologie aux nanotechnologies.

#L8 Plaidoyer

Je suis la voix. La voix de la raison ou bien de la déraison? Peut importe. Ceci ne compte pas. La question qu’il convient de se poser est de quelle voix s’agit-il ? Le protagoniste, le migraineux, le grand noir, la fille du premier, le clochard, la vieille femme, l’enfant, le policier? L’auteur n’a pas jugé utile de leur donner Continuer la lecture#L8 Plaidoyer

#P8 Solitaire force 10

Au tout début de ta vie tu étais terrienne. Très vite tes lectures t’ont menée vers des aventures où le vent claquait dans les voiles. La mer était ton horizon secret. Tu as vite appris à manœuvrer sur ton vaurien d’enfance. Rien ne valait les embruns qui fouettaient ton visage grave et heureux. Exister sur l’eau, voilà ce que tu Continuer la lecture#P8 Solitaire force 10

#P8 | Louis (mon doux fantôme 1/2)

Un portrait en noir et blanc. Tu es allé chez le photographe ce jour-là. Tu es très élégant. Vrai, on dirait un acteur de cinéma. Veste, chemise blanche, cravate. Front haut et dégagé. Tu as soigneusement peigné, lissé tes cheveux vers l’arrière. Mais ce qui frappe à bien te regarder, c’est l’ombre. Tu ne poses pas tout à fait de Continuer la lecture#P8 | Louis (mon doux fantôme 1/2)

#P9 | Les indéfectibles

C’est une photo de l’album. Une petite photo en noir et blanc qu’on a eu la bizarrerie de glisser dans un cadre, un cadre qui la bouffe, qui la rend comique. Le cadre a une forme inhabituelle, qui donne des impressions de retour à la petite école. Il s’agit d’un cadre découpé comme un soleil ovale. On dirait une explosion Continuer la lecture#P9 | Les indéfectibles