#L9 | Écrire l’été III

UN OBJET QU’ON A DÉMONTÉ ET EN LE REMONTANT IL RESTE DES PIÈCES.
UN OBJET QU’ON A DÉMONTÉ ET EN LE REMONTANT IL MANQUE DES PIÈCES.
UN OBJET QU’ON A DÉMONTÉ ET EN LE REMONTANT DE NOUVELLES PIÈCES S’Y PROPOSENT.
VOILÀ CE QU’EST LE LIVRE.
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#L9 qui est plutôt un #P9 La maison silencieuse

C’est une petite maison de plain-pied en parpaing, comme il y en a dans toutes les zones pavillonnaires.  Elle est recouverte d’un enduit fatigué et grisâtre. Le portail blanc en PVC que j’ouvre est fendu. Je traverse une pelouse rase en marchant sur quelques pierres jaunâtres. Il n’y a pas de fleur, juste cette herbe clairsemée. Je cogne à la Continuer la lecture#L9 qui est plutôt un #P9 La maison silencieuse

#P5 Flèches du mental

Juste avant la parole. Dépassement du process du timide. Éternité en un micromouvement. Soulèvement sur le point de crever. Et ruisseler. Irrépressible rictus. Débords précédant des filets minces. Tremblant partout avant et dans l’instant de la voix. Du fond du plexus jusqu’au bord des lèvres. Gonflements de la cage thoracique et du ventre. Le flot de timidité envahit jusqu’au rouge. Continuer la lecture#P5 Flèches du mental

#L6 Attente

A l’heure du goûter, le café Burg est encore tranquille. Tout autour, les clients sont d’une autre génération. Il y a les vieilles dames habillées avec soin, assises droit sur les canapés rouges, toutes seules, chacune dans son coin, devant une tasse de café et l’éternel verre d’eau sur un plateau d’argent posés au centre de la petite table ronde, Continuer la lecture#L6 Attente

#L4 Une sentimenthèque

« J’habite ma propre maison, n’ai jamais imité personne et me suis moqué de tout maître qui ne s’est pas moqué de lui-même. »Nietzsche, Le Gai Savoir, 1888. 1 —  NietzscheLe Gai Savoir. Livre lu à quinze ans. Effroi de l’éternel retour du même. Cherché au cœur du bouquin les aphorismes qui en parlaient grâce à une émission de radio enregistrée sur cassette. Continuer la lecture#L4 Une sentimenthèque

#P8 Tu as élu vie dans des tableaux de paysages

Finalement, tu as eu 47 ans. Pour tout le monde, tu t’es arrêtée, vaincue, à 46. Dans le silence et dans l’absence, tu as poursuivi ta lutte contre la vie et tu as eu 47 ans. Tu as lutté contre la vie qui t’as été donnée, et dont décidément, tu ne voulais pas. Tu as décidé que non. Tu ne Continuer la lecture#P8 Tu as élu vie dans des tableaux de paysages

#P8 Tu m’as donné ton regard

Tu as toujours été là. À nous fixer du regard. Là, tout au-dessus d’une étagère recouverte de bibelots. Ton portrait, à côté de celui de ton mari. Vous ne figurez pas sur la même photo. Ce sont deux cadres identiques, du même format, mais séparés. Des photos en noir et blanc. Même si elle était en couleur, le noir et Continuer la lecture#P8 Tu m’as donné ton regard

#L9 | écorchés

Ce texte reprend et amplifie la #L8. Il ne comprend pas ce qu’il entend : comme une mélopée, une fleur de sons qui prend ses racines loin là-bas | il s’avance sur le débarcadère, le sac de matelot sur l’épaule, la fleur s’impose à lui avant même la chaleur | avant même les yeux noirs dardés sur la colonne de Continuer la lecture#L9 | écorchés

#L9 Sans titre

J’aime encore rêver que l’on peut arriver à la maison par le chemin. Comme à chacun de nos retours. La Viassà – C’est de ce mot patois qu’elle a toujours désignée – quelque chose comme la mauvaise voie, au sens de voie grossière, un mot péjoratif où de gros cailloux glissants s’accumulent. Impossible de mieux le traduire. On trouve encore Continuer la lecture#L9 Sans titre

#P7 Comme des images

À un frémissement, un léger choc contre les pierres, on les devine. À une soudaine modification des bruits contenus sous les arbres. Puis, plus rien. Un silence en attente, d’une qualité toute neuve.  Toutes deux inséparables. Dissimulées, immobiles encore sans doute, mais comme en équilibre. Un rien de trouble s’élève malgré tout dans l’épaisseur de midi. Quelque chose se prépare Continuer la lecture#P7 Comme des images