P#7 Variations paysage

Haute crête entre l’Archat et le mont Barral. Invite à l’ascension ce matin de ciel clair. La couleur vert râpé, tondu du feutre de l’herbe et des rares rocs se coupe net de la couleur bleu roi uni, lisse de l’aplat du ciel et des très rares soupçons de nuées effilochées à l’angle droit du cadre. Seulement en haut et Continuer la lectureP#7 Variations paysage

Photos sans cadre

Ils sont deux sur la photo en noir et blanc, un petit garçon et une petite fille d’environ deux ans, assis à l’ombre, par terre, sur un immense tapis qui est en fait un carré de papier d’emballage, où sont éparpillés des jouets, une cuisinière en miniature avec deux petites casseroles dessus, un chariot, peut-être en bois, des pantins. La Continuer la lecturePhotos sans cadre

#L5

EXPANSION d’après Sentimenthèque En lisant les romans de Maylis de Kerangal, elle s’émerveille de ces listes d’adjectifs qui en agacent tant d’autres… elle prend des notes, vérifie le sens de ce vert céladon, de ce rouge andrinople …et qu’est-ce qu’une plante rudérale ?. Dictionnaire encore ; elle ne mémorise pourtant pas grand chose de tous ces termes que d’aucuns jugent abscons, et Continuer la lecture#L5

#L9 | La beauté de l’accumulation

Avec modération Il reste assis toute la journée dans un bureau aménagé en open space plongé dans la pénombre, éclairé par la seule lumière bleutée de l’écran de son ordinateur, dans un box étroit, à côté de ses collègues, installés tout comme lui dans leur box, effectuant les mêmes tâches répétitives. Ils ne se parlent que lors de nos pauses. Continuer la lecture#L9 | La beauté de l’accumulation

#P6 Journal

Mardi / J’ai lavé à la main les assiettes et les tasses hongroises que j’ai remontées de la cave dans la malle en osier. À Ozoir, à Férolles, je les lavais déjà à la main à cause des fleurs, de peur qu’elles ne s’effacent. J’ai lavé mes assiettes et mes tasses et je les ai rangées dans le placard, sauf Continuer la lecture#P6 Journal

De celle qui ne s’y reconnaît

Mais cette manière que tu as de tendre la main. Cheveux tirés fins à l’arrière de la tête, ta tête, plaqués au crâne, ta figure creusée par le temps : sorte de masque taillé à même les os, la peau drapeau en berne s’affaissant par endroit, les pommettes surtout, saillantes et la peau s’y tirant, puis retombant. Ton regard, ce Continuer la lectureDe celle qui ne s’y reconnaît

#P9 Lèvres fermées

Une photo sans cadre, une photo sans paroles, une photo de silence, lèvres fermées, regards perdus loin, tu es assise sur le vieux banc du jardin, il n’y a pas de vent, seul un air de mélancolie enveloppe, respire sous le grand chêne. Sur tes genoux, ce n’est pas une poupée, du tissu, une écharpe peut-être. Tu as glissé ta Continuer la lecture#P9 Lèvres fermées

#L9 Sept documents, zéro neutralité

1 – La Louisette en son café La Louisette a vieilli, certes, mais elle reste un repère pour tout le monde au village. D’abord son café n’a pas bougé, on y retrouve tout ce qui nous rassure dans un café français : les chaises en bois mal confortables mais qui nous font penser qu’on est toujours à Paris, même au Continuer la lecture#L9 Sept documents, zéro neutralité

P#6 : Brouillon de vie

Samedi 7 Août — Chez Meral jusqu’au repas du soir au Parc de la Mosquée. Le maître mot est le partage, de la nourriture et de la parole — nous nous retrouvons pour manger le kahvalti équivalent oriental d’un super petit déjeuner. Lorsqu’on a fini, les membres de la famille se séparent selon leur fonction. Les femmes les plus âgées rangent et Continuer la lectureP#6 : Brouillon de vie

#L8, œils-de-bœuf

Le cheval s’engage au pas dans l’allée bordée de roses trémières. Au fond du chemin herbeux se dresse la maison des Leroy, une bâtisse blanche avec un toit d’ardoises, brisé, typique des fermes picardes. Un cahot de la charrette tire Yvonne de sa torpeur. L’œil encore embué de sommeil, elle regarde la façade de cette maison qu’elle a quittée il Continuer la lecture#L8, œils-de-bœuf