#P5 Vertige de colère

Ça tombe dessus, marteau-comète qui brise le crâne et fait perdre pied. Oscillations sables mouvants ventouse à ténèbres ou lévitation forceps arrache-pieds-sur-terre : ce contact douce voûte plantaire. Ça égratigne la patience, bouillonne le sang froid, nourrit le cri de la chorale des rejetons enfouis, couleuvres avalées, frustrations refoulées, colères enterrées sous la chape du plomb de la bienséance et Continuer la lecture#P5 Vertige de colère

# hors série : le journal

Pressé de sortir la nuit, sur papier recyclé en format word, enliassé et mis en pièce jointe, il est livré à tombeau ouvert, au chant du coq, dans les kiosques et les boîtes mail. Etrange destinée des journaux quotidiens n’ayant que des faits de société à raconter, vite submergés par la masse de nouvelles économiques absconses, d’encarts publicitaires tape à Continuer la lecture# hors série : le journal

Lire avec vous / sentimenthèque d’un été Tiers-Livre.

Je t’aime comme de l’eau Je t’aime comme de Kafka à Kafka Je t’aime comme l’écriture comme un couteau Ôter les masques Y penser toujours — « Je t’aime comme mouillette d’œuf coque et d’enfance, ou l’omelette de petite adulte dans son studio. » page 33 Merci Milène Tournier pour Je t’aime comme et Sébastien Bailly pour la proposition d’écriture et le tirage Continuer la lectureLire avec vous / sentimenthèque d’un été Tiers-Livre.

P6 Jour après jour, pas après pas

Premier jour, disons mardi Sortir. Changer d’air. Changer de décor. Marcher. Pour la santé, pour le moral. Aller au village. Chercher le journal. Descendre la colline, prendre à gauche, suivre la route, à l’abri derrière un muret. Sur l’asphalte gris de la route, les voitures filent, bruyamment, rapidement, m’empêchant de réfléchir. A ma gauche, herbes rêches qui résistent à la Continuer la lectureP6 Jour après jour, pas après pas

Hors série #2 Le briquet

Il y a de la pierre dans le briquet . Il garde la mémoire du fusil où se cache l’étincelle qui fera jaillir le feu. De cette origine préhistorique il est auréolé d’un prestige qu’on pourrait dire prométhéen. Qui s’en souvient au moment d’allumer la flamme ? De quelles profondeurs de l’inconscient parvient elle  jusqu’à nous ?Comme un mot ne saurait être Continuer la lectureHors série #2 Le briquet

#P9 Celles qu’on aurait voulu prendre

Le dernier instant Il n’y aurait pas de cadre, pas de fioritures, un peu « ni fleurs ni couronnes ». Le plan serait large sans pour autant tout montrer. Il y a deux rangées de bancs, presque tous sont occupés. Au fond une grande double porte en bois clair est fermée. La pièce doit être haute de plafond car on ne le Continuer la lecture#P9 Celles qu’on aurait voulu prendre

#L7, fantômes

#L1 Je ne suis jamais parti totalement en voyage, totalement c’est à dire seul. J’ai voyagé sac au dos, mais toujours dans un but, dans un groupe, dans une mission précise, un voyage avec d’autres. Je m’en rends compte à la lecture de ce premier document word dans lequel j’arrive enfin et que je suis encore le seul à lire. Continuer la lecture#L7, fantômes

#P8 De deuil et de granit

La silhouette de la CX break ambulance, fine, en pointe à l’avant, surélevée, massive à l’arrière. Elle t’emporte. Tu fais la course vers l’étage avec J., l’escalier sombre dont tu connais les marches irrégulières aux nez usés. Chut ! Arrêtez de courir ! Il se passe quelque chose. Du monde dans la maison, des visages sérieux. La chambre du premier étage à droite, Continuer la lecture#P8 De deuil et de granit

#L9 De l’escalier à la verrière en passant par les jardins

Elle pose le pied sur la première marche de l’escalier en bois dont une ligne de foulée se dessine sous l’écaille du vernis, dévoilant les montées et les descentes, le passage des pas voilés de fatigue ou tonitruants de légèreté, les cavalcades, les sauts et les frôlements, l’écho des chagrins et des baisers volés, les chutes et les confidences, un Continuer la lecture#L9 De l’escalier à la verrière en passant par les jardins

#L9 | Féérie perpétuelle 2

29/08 [MAL]Tu as tous les droits, sauf celui de te faire mal, dit-elle à l’enfant qui semble immédiatement comprendre l’ampleur de cette responsabilité.  **« C’est mal » s’écrit souvent : « c’est très vilain », en rose sucre, avec un petit sourire. Mais parfois, trop souvent, en lettres de honte sur mon visage durci par le scandale. *** Les mots vidés de leur contenu, la parole sans Continuer la lecture#L9 | Féérie perpétuelle 2