L#11 Non pas cela

Non pas un doux passage sur des flots — Calmes — Lentement aérés — Glisser sur une eau presque étale — Rythme de croisière — Molle harmonie proportionnée — Avec agitation insensible — Laisser se bercer tout bouleversement — Beau fixe sur un tumulte impassible — Peut-être ne jamais se trouver seul — Logé dans la stabilité de la compagnie — Laisser tarir la rumination — Dans une douce traversée sans ressassement — Échange — Connivences — Désirs complices sans précipitation Non pas un quiet et satisfait sommeil de veille — Rêverie Continuer la lectureL#11 Non pas cela

#L11 La faire tenir dans tes mots

Il y a des mots dans lesquels tu la fais tenir. Cendres. La contiennent. Non pas cette matière impalpable et sèche de lettres, restes d’un feu de la veille, résidu de combustions plus ou moins vives, plus ou moins lentes, dépôts finement calcinés de papier et de bois, mais les pulvérulences encore tièdes, les rougeoiements d’éclats rubis auxquels accorder son Continuer la lecture#L11 La faire tenir dans tes mots

#P11acousmatique

4h12 tu te tournes vers le réveil de voyage posé loin du lit. Sous la fenêtre de l’hôtel — gare de Bourges— l’alarme. Nappes sonores, matières fondues à ta peau amoureuse, aux myrtilles grosses comme le poing qui éclatent sous ta langue et ce bruit de succion. Sirènes au levant. Prières d’aube d’été. Échos. Démembrement de la ville. Cacophonies. Silence! Continuer la lecture#P11acousmatique

#P9 – Patriarcale focale

On ne peut pas prendre les clichés en main, apprécier l’épaisseur du papier, les retourner, lire une date, un nom. De papiers photosensibles trempés dans les bains de révélateur, ils sont devenus immatériels. Les images se superposent, glissent, disparaissent sous la fenêtre du traitement de texte, dans le va-et-vient entre les applications. Retrouvées dans les méandres de l’arborescence des dossiers Continuer la lecture#P9 – Patriarcale focale

#P11 | pimpon

Tacatacatac la planche à roulettes descend la rampe du parking. Elle fait raisonner chaque rainure oblique installée là pour détourner l’eau de pluie dans les rigoles latérales. Sur la bande médiane lisse, le bruit serait plus régulier mais autant amplifié par la caisse de résonance des immeubles. Une rainure, deux tacs. Fin novembre 2015, un matin, une voix douce raconte Continuer la lecture#P11 | pimpon

#L11- Venice_by

non pas cet unique envers noir  étrange des figures de l’expressionnisme allemand ni par ailleurs ces transparences des visages d’ange rédempteurs sauveurs d’un ordre vertical supérieur dans les lumières à rejoindre au milieu des hauts plafonds d’ églises offrant  des scènes parfaitement agencées magistrales de théâtre aux décors uniformes fixes visions unilatérales de figures spatiales en trompe l’œil sans un Continuer la lecture#L11- Venice_by

#P10 Tu dors?

De temps à autre, on entend une voiture glisser sur la chaussée humide. C’est le seul bruit qui leur parvienne en dehors de leurs souffles. Elles respirent en cadence, comme les couples qui marchent au même rythme. Tu dors ? Non, je ne dors pas. T’as pas sommeil ? Si, pourtant, mais je n’arrive pas à m’endormir. Je pense à demain. Moi Continuer la lecture#P10 Tu dors?

#P11 – En chemin

… le bruit mat de la canne sur les marches de pierre, faible bruissement d’un petit éboulement de terre, des voix jeunes viennent de la rue des Grottes, molles, avalant les syllabes, le glissement chuintant d’une roue de vélo qui prend en dérapant le virage vers la descente de la rue Saint Etienne, ronflement sourd d’un moteur à l’arrêt face Continuer la lecture#P11 – En chemin

#P11 BRUITS

Ils disent que le corps est une véritable machine. Une usine qui fonctionne vingt-quatre heures sur vingt-quatre, qui vit… et qui fait du bruit. Ils disent que le corps ne veut rien dire, qu’il se contente de brouiller le signal, qu’il fait obstacle à la réception de l’information. Et cela sans raison aucune : parce qu’il est une machine, un agencement Continuer la lecture#P11 BRUITS

#P11 | Trois tableaux sonores

Scène #1 :102 063 ans av. JC, journée après la saison chaude et sèche, fin de matinée20° 23’ 60.054’’ S, 24°41’60.644’’ E, en bordure du grand lac de Makgadikgadi (aujourd’hui désert de sel, nord du Bostwana, Afrique)Durée : 1 minute 18 secondes Sifflement du vent dans les branches, les feuilles sèches bruissent d’un son métallique (bruit continu, peu d’amplitude, niveau Continuer la lecture#P11 | Trois tableaux sonores