#P11 | Le silence est aussi un bruit

Les pas glissent sur les petits carreaux de grès. Leur chuchotis esseulé. Dans la maison endormie, paisible, les babils électriques des appareils électroménagers, ces bourdonnements ténus mais tenaces qu’on n’entend pas dans la journée, inaudibles, il suffit de cesser toute activité pour commencer à les percevoir enfin. Insectes qui stridulent cachés dans leur recoin. Le système d’aération de la maison Continuer la lecture#P11 | Le silence est aussi un bruit

P#10 Fileuse de mémoire

C’est ici que je l’ai vu… Augustine fixe le chêne accoté à la cabane, se retient au bras de Camille, insufflant une légère pression sur la peau. Autour d’elle, une pluie fine pointille les herbes. Amusée, Camille attend la suite de l’histoire, comme enfant elle attendait l’histoire avant de s’endormir. Là exactement… De son index elle indique les fougères alourdies Continuer la lectureP#10 Fileuse de mémoire

#L11 / Non pas

Non pas prendre le temps de monter au belvédère avec le funiculaire, sentir le frais s’engouffrer à travers les portes ouvertes par le guichetier puis sur la place, s’appuyer à la rambarde. Respirer le vif de l’océan. Plonger le regard dans la baie, le laisser glisser sur le bleu vert puis s’accrocher les yeux aux grues des docks et à Continuer la lecture#L11 / Non pas

la fabrique | une carte psychogéographique des Archéologies ferroviaires

Cette carte est née après la rédaction du livre Archéologies ferroviaires, et du besoin toujours pressant d’en revenir au graphisme, même sommaire. A rebours de la carte que l’on déplie en première intention pour se repérer, celle-ci ne fait que retrouver ce que, en écrivant, j’ai trouvé. On y verra, sans doute, l’influence de G. E. Debord, regardé de loin, Continuer la lecturela fabrique | une carte psychogéographique des Archéologies ferroviaires

#L11 | non pas alors simple volute pâle

non pas alors simple volute pâle sur le dais bleu du ciel, volatilisation du brun tabac en griserie éphémère, mais taie nictitante qui voile quelques secondes le paysage craint, le fait disparaître ou l’escamote, ou alors le trouble subtilement comme une vapeur, un tremblement mesmérien, qui installerait l’attente d’un autre paysage, non pas le djebel minéral en indentations et mamelons Continuer la lecture#L11 | non pas alors simple volute pâle

# L 11 La porte entre baillée

La porte de la maison est entre baillée, comme si elle te suppliait, entre donc, non pas en hésitant, mais comme tu le faisais arrivant autrefois dans ce lieu, joyeuse, non pas pour le visiter, mais pour la retrouver, ta grand-mère aimante, là maintenant retrouver, retrouver les souvenirs anciens cachés dans cette demeure, comme si le temps n’avait pas passé, Continuer la lecture# L 11 La porte entre baillée

#P10 | Un homme chez nous

Circonstances. Quand vraiment, tout est noir.La nuit me permet ce que le jour rougit sur mon visage.Comme il est d’usage dans ce monde : un noir d’encre. Alors je me glisse, une chandelle à la main, contempler les peintures de la galerie comme à mon habitude, mes cheveux chatouillent ma poitrine.Je dois rencontrer cette Diane dont l’âge commence un peu après Continuer la lecture#P10 | Un homme chez nous

#P10 L’agenda

La fille monte l’escalier extérieur jusqu’au balcon et entre par la porte-fenêtre dans l’appartement à l’étage de la maison pensé il y a plus de cinquante ans pour y vieillir, de plein pied, le minimum mais tout y est, petite cuisine sans même la place d’une table pourtant haut lieu de préparation pour des festins passés, petite chambre, petite salle Continuer la lecture#P10 L’agenda

#P10 Les herbes hautes

Il avance devant elle sur le sentier, passe les barbelés et s’arrête dans le champ traversé par un ruisselet. Il laisse aller sa tête à droite et à gauche : Il faudrait que je revienne au printemps. Au printemps. Voir quand le vent fait onduler les hautes herbes, dit-il le bras qui balaye l’horizon. Je croyais que tu n’aimais pas la Continuer la lecture#P10 Les herbes hautes