#P4 Ça joue ?

Ça joue ? Ou bien. Ça joue ? De la clarinette, du bandonéon, du biniou. Ça joue ? Ça va le chalet ? T’as où les vaches ? Ça va le Valais ? T’as où les vignes ? Ça joue ? Ça joue au chibre, ça joue à l’élastique, ça joue à cache-cache. Ça joue ? Des coudes. Ça joue ou bien ? Ça joue bien. Ça joue, toi, t’es Continuer la lecture#P4 Ça joue ?

la fabrique | Roselyne Cazanave, Partage en forme de je me souviens

J’ai travaillé pendant une vingtaine d’années comme prof de français en collège tout en animant des ateliers d’écriture en médiathèque, à Firminy d’abord, puis à La Ricamarie, deux villes de la vallée minière ,qui jouxtent Saint Etienne et sont riches du passé de la mine et des arrivées de populations venues de plusieurs coins du monde. Je me souviens que Continuer la lecturela fabrique | Roselyne Cazanave, Partage en forme de je me souviens

#P4 A la base, et puis, quand même!

À la base, j’étais partie pour parler les yeux dans la peinture blanche. Et puis la peinture est tombée à l’eau, ça a fait du Picasso. Du Picasso ou du pique-assiette, on sait plus vraiment où on en est quand même. On en perdrait un peu la tête comme se retrouver au milieu de la ligne et ne plus savoir dans quel sens Continuer la lecture#P4 A la base, et puis, quand même!

#P3 | A Saïda enfant, comme un goût d’immortalité

A Saïda enfant – y en avait un dans la cuisine et un en haut de l’arbre… dans la chambre (oui bien sûr ouais) – ma mère faisait tout le temps des gâteaux toutes les occasions – hein c’est marrant elle aimait faire les gâteaux – et c’était des grandes plaques comme ça elle faisait des petits gâteaux elle appelait Continuer la lecture#P3 | A Saïda enfant, comme un goût d’immortalité

#P4 Ma pauvre… c’est incroyable !

Ma pauvre… Ma pauvre…? Tu t’adresses à qui ? D’abord, je ne suis pas pauvre et si je l’étais, je ne serais la pauvre de personne. Oui parce que ça veut dire quoi quand tu me parles de la sorte ? Sans doute m’exprimes-tu ta compassion, sentiment noble s’il en est, ou plutôt ta commisération. Puisque tu sais très bien que je Continuer la lecture#P4 Ma pauvre… c’est incroyable !

#P4 Ma chérie

Un bouquet soigneusement ébouriffé avance devant deux lèves étirées qui s’ouvrent pour un « Ma chérie » – le i strident monte en grand élan, dépassant la hampe du point d’exclamation qu’il remplace – et des yeux froids au dessus… prendre le bouquet avec un « merci chérie » calmement plat jusqu’à l’indifférence, se retourner vers une adolescente, lui tendre les fleurs, commencer à Continuer la lecture#P4 Ma chérie

#P4 | Tu m’étonnes

« Ce quartier, une vraie zone, c’est horrible, je me suis encore fait tiré mon téléphone. Tu m’étonnes ! » Ne pas être surpris. « Elle ne va vraiment pas bien, elle a encore fugué, tu te rends compte ? Elle est folle.  Tu m’étonnes… » Renoncer à rendre justice, à essayer de penser le comment, et le pourquoi elle en est arrivé là. « Si Continuer la lecture#P4 | Tu m’étonnes

#L4 | sédimentations (sentimenthèque)

Comment ça a commencé pour moi, le goût des mots ? Comment ça a commencé, les livres dans les mains, les pages tournées avec le doigt mouillé, les mots forts en train de rentrer dans la tête, dans le corps, y déposant des particules pareilles à des limons fertiles ? Peu de livres à la maison dans mon pays pauvre, donc Continuer la lecture#L4 | sédimentations (sentimenthèque)

#L3 / voix sur voies

Celle qui partCette fois-ci, le voyage n’est pas imaginaire. Le train part, et je suis dedans. Celle qui resteEst-ce que l’odeur des quais de gare change avec le temps ? Une odeur grise de gomme brûlée et de poussière rance, où flottaient dans mon enfance les relents du fioul des michelines. Je regarde le train. La voix…éloignez-vous de la bordure du Continuer la lecture#L3 / voix sur voies