#P4/ Alors comment te dire

A l’assaut                 Un petit groupe d’amis dans le parc, ou bien une réunion entre collègues, autour de la grande table de l’open space… Il ou elle a sans doute commencé par J’ai pensé que … . a, nous l’imaginons, pris de nombreuses précautions, J’ai pensé que, peut-être… , Enfin je me suis dit, que peut-être, on pourrait . Et tout d’un coup… a Continuer la lecture#P4/ Alors comment te dire

#P4 / « et j’te raconte pas… »

— Merci— Pas de souciChaque fois que je dis merci pour un café servi en terrasse, une porte retenue, un paquet remis, j’ai la même réponse : « pas de souci ». Certains osent même le « no souçaye », plus anglophone. Comme si je me faisais du souci quant au service rendu. Ou alors ce « pas de souci », ou sa version anglaise, remplace feu Continuer la lecture#P4 / « et j’te raconte pas… »

#L3 | Chemise blanche

Voisine.
Sa chemise est repassée. Je me demande si c’est lui qui repasse ses chemises. Oui ça se fait. Des hommes. Maintenant. On aurait pas eu idée. Impeccablement. Méticuleusement. De la même façon qu’en ouvrant le verrou, comme pour ne pas l’abimer. Venir ici en chemise blanche repassée, boutons de manchettes et tout. On n’aurait pas idée. J’ai mal aux jambes, l’infirmier doit passer, nouveaux bas de contention. Bien longtemps que je n’ai plus rien repassé. A quoi bon ?
 
Plâtrier peintre.
J’ai repeins sans poser de questions, ça se voit qu’ils ne sont pas manuels ici, m’appeler pour un mur, un seul. Oui il y avait ces tâches. J’en vois tous les jours des murs, de si près que les grosses tâches ne m’abiment plus les yeux, je reste fixé sur le grain, rouleau, pinceau, c’était rien à faire. Payé double pour un mur si petit. Sont pas bien doués, se salissent pas les mains, endimanchés tous les jours. Même ici. Mais tant qu’y a à faire, moi c’est pas mon problème. 
 
Elle.
Il ne m’a pas écouté, toujours trop pressé. Mais qu’est-ce qu’il croit ? Ah oui, Monsieur a étudié, Monsieur est plus malin que tout le monde, Monsieur ose y aller…Avoir une clé ne fait pas tout. Tu l’as eu ta clé, tu es rentré. Débrouille-toi. Habille-toi, je t’avais dit non pas comme ça.. Ces lieux endormis ne collent pas avec ton assurance. Je le sais, mais tu ne veux pas entendre les voix souterraines, les boulevards bien évidents rythment ta vie, tu t’y perds. Il ne faut pas entrer par la grande porte. C’est trop tard maintenant.
 
Bûcheron. BègueMais il pense sans heurts
 Eux… Jamais payé le bois de l’hiver dernier. Mourir d’accord, mais les autres ? Famille, héritage, je ne sais pas, va falloir que j’y aille voir.  Il ne m’a pas remarqué, c’est toujours comme ça, je sais que je me camoufle. Les bois, ça me va bien. Mais une stère est une stère. L’air trop citadin celui-là avec ses souliers vernis, sa chemise blanche et son sac en bandoulière, pas lui qui rentrerait le bois, pour sûr. 

#P4 | on ne les entend pas

c’est bien simple, les filles, on ne les entend pas ! et les filles, l’aînée surtout, de sourire et de rougir… ce qu’elles sont sages ! c’est incroyable ! et les adultes de sourire en retour à ces sourires si sages, si muets, si reposants d’enfants modèles…une main que l’on passe sur les cheveux…des regards entendus et satisfaits… et l’ainée de goûter à Continuer la lecture#P4 | on ne les entend pas

#P4 Tu vois c’que je veux dire ?

La discussion était agréable et puis tout à coup ce Tu vois c’que je veux dire ? … Est-ce qu’il est en train de me tester ? … Est-ce qu’il cherche mon empathie ? … Un oui timide de ma part relance son discours … ah finalement ce petit oui suffit, pas la peine de développer, faire rebondir la discussion, inutile de lui Continuer la lecture#P4 Tu vois c’que je veux dire ?

#L4 « Selon la vie qu’on a, le vers lui emboîte le pas »

Vers d’Alexandre O’Neill, un poète portugais. On pourrait d’abord penser en lisant ses poèmes qu’il porte un regard particulier sur la ville, mais c’est de tout autre chose qu’il parle. C’est un rire en ricochet, poésie en trompe l’œil. Plus on lit, plus on lit autrement (« Défais-toi de ces rimes qui si bien terminent, brioches des sots, tords-leur le Continuer la lecture#L4 « Selon la vie qu’on a, le vers lui emboîte le pas »

#comme | Je te dévore comme…

Je te dévore comme un secret partagé comme ton livre préféré je te dévore comme j’ai faim je te dévore comme la dentelle d’un matin d’été avec la transparence et les jambes nues et la chaleur entre les cuisses cette faim c’est toi qui me la donnes, attends tu vas aimer je te dévore comme un envol de cris des Continuer la lecture#comme | Je te dévore comme…

#L4 | Flânerie, fadeur et farfadets

Des Mille et unes nuits : le foisonnement, le merveilleux, la cassure, l’enchevêtrement, la continuité, et le tissage, laissant en soi pour la suite le rythme et la trace du conte. D’Hoffmann, l’Homme aux sables, les Mines de Falun : parce que le marchand de sable n’est jamais celui que vous croyez et pour l’amertume, la lumière et l’obscurité au Continuer la lecture#L4 | Flânerie, fadeur et farfadets

#P2 | Sécurité Sociale

A la sécurité sociale. Bip bip .On va à la sécurité sociale ! Mets tes gants, ton bonnet, ton écharpe, il fait froid dehors. Il fait froid, à la sécurité sociale. Le roussi, ici, ca sent aussi. Des papiers à remplir. Des cases à cocher. Des croix à faire. La croix et la bannière. Prenez un ticket, attendez dans le couloir. Continuer la lecture#P2 | Sécurité Sociale