#P4 Comment dire…

Comment dire… ponctue mon discours. J’hésite… je tourne et retourne ma pensée comme ma langue dans ma bouche. Aurais-je oublié le mot et l’idée ? Comment ne pas me tromper, me ridiculiser ?Comment dire… Je ne sais pas, je ne sais plus. Vérité ou mensonge ? Comment ne pas te froisser ? Me cacher derrière un papier, une lettre, un essai, un discours, un Continuer la lecture#P4 Comment dire…

#L4. N’en garder que dix. Sentimenthèque

De Pierre Boule, La Planète des singes. La dernière page. Je vois bien que c’est la dernière page, qu’il n’y a plus rien. Ce n’est pas possible, on ne peut pas me laisser là. Je panique, le souffle me manque, je suis terrorisée. De Jules Verne. Le Phare du bout du monde. Livre coupable, jamais rendu au CDI du collège. Continuer la lecture#L4. N’en garder que dix. Sentimenthèque

# j’aime-vis comme…

j’aime-je vis comme souffler dans les blancs sur les plages de Sorolla, j’aime-je vis comme garder sous un coude de dentelles une ribambelle de partitions à retricoter sous les pinceaux de Gainsborough, j’aime-je vis comme patiner dans un tableau de Brueghel le tout jeune, j’aime-je vis comme recevoir une lettre à lire dans un rai de soleil entre deux blocks Continuer la lecture# j’aime-vis comme…

P#4 – C’est que du bonheur

Les expressions toutes faites ont une certaine noblesse, celle d’entretenir une conversation plutôt que de ne dialoguer avec personne. C’est un acte désespéré que de parler de la pluie et du beau temps, une tentative louable d’avoir un échange verbal avec un congénère humain, d’oser la tentative de discussion. Profondément installé dans notre solitude on les aperçoit de loin, ces Continuer la lectureP#4 – C’est que du bonheur

#P4 – Tronçons

Enfin, tu vois c’que j’veux dire… c’est pas possible ça, inadmissible. On dirait qu’ils entendent plus rien. Ils écoutent même pas, c’est clair. On leur avait pourtant dit qu’il avaient pas le droit, que ça ne pouvait pas continuer comme ça, ces décisions brutales. L’autre jour, y’avait ce type là, celui avec la grande barbe.. Tu vois qui j’veux dire ? Continuer la lecture#P4 – Tronçons

#3 Hauts et bas

Ciel ouvert. Un chat se faufile entre les mailles du grillage vert. Il zone. Entre les bennes, il furète. Il vient réclamer sa pâtée après la fin du bal ; quand les hommes fluo sortent marron gris du vestiaire. De son museau pointu, il sent l’odeur de poisson qui imprègne tout le quartier. Les mouettes ne s’y trompent pas. Elles arrivent Continuer la lecture#3 Hauts et bas

#P6 | Passé proche, des voix

Mercredi On l’avait vue de loin. Sur le bord de la route, une tache blanche à la forme explosée, une sorte d’étoile. Plus on avançait, plus elle grossissait et lançait ses branches en tous sens. Elle penchait bizarrement. Sur un tas de gravier gris, une chèvre renversée avait été jetée, les pattes écartées, le ventre comme une outre gonflée à Continuer la lecture#P6 | Passé proche, des voix

Ma mer est un poisson

La mer est partie, c’est bientôt la marée basse. J’ai regardé le bateau rouge qui est arrivé hier soir se poser sur ses béquilles, ça m’a fait penser aux vacances, quand on partait avec maman à Chausey. Mais là, la marée elle m’embête, plus d’eau dans les fossés de mon super grand château fort. Ça m’énerve. Je crois qu’il reste Continuer la lectureMa mer est un poisson

GNAGNAGNA

Elle m’a…           Elle m’a dit …                     gnagnagna J’y crois pas Elle avait son air de peste, son air de celle qui dans les réunions disait –oui- alors qu’elle pensait –votre truc, je le ferai pas- Elle m’a dit gnagnagna Et ce gnagnagna m’a atteint de plein fouet comme la foudre fend un arbre en deux. Le ciel était Continuer la lectureGNAGNAGNA

# P3 Survie

Dans la bouche mâchant le pain et le pâté plus salé que l’année dernière Assaisonné au piment cette fois-ci Envisagé au thym à l’hiver prochain Peut-être plus gras que d’habitude Qui passe quand même mieux avec un verre de rouge À ne pas mélanger avec les tomates, ça donne un arrière goût acide Avec une note particulière sur du pain Continuer la lecture# P3 Survie