#L5 | Expansion (1)

(en travail) particules pareilles à des limons Là où l’outil attaque, frappe, fend, rabote, écorche, cisaille, des particules se détachent de la masse compacte du rocher, constituant une sorte de poussière. À l’œil nu, ça a vraiment l’air d’une poussière mais à observer la roche-mère au microscope polarisant, ça pourrait bien se transformer en un ballet de cristaux colorés, fibres Continuer la lecture#L5 | Expansion (1)

L#5 Images

[Les frottements mouillés des lettres les unes collées aux autres] les roues mordant avec précaution l’herbe grasse… le véhicule se garait lentement et tu n’en as conservé aucune image précise (dans ton esprit c’est simplement une voiture qui passe au ralenti, dont on ne distingue pas le conducteur, son ombre est seulement visible au travers du pare-brise arrière, une ombre Continuer la lectureL#5 Images

#P5 |Trembleur comme une flamme

La lanière qui claque, s’enfonce et glisse, le picotement et la brûlure, la lueur jaune, incandescente, rouge puis jaune et la fonte enfin, du corps et des entrailles au beau milieu d’un seau, un seau plein d’un métal crémeux comme du miel. Espace entre haut et bas, entre air et peau, entre passé et présent, entre identité et univers, entre Continuer la lecture#P5 |Trembleur comme une flamme

#P2 | Tas de tas

Et pendant ce temps des tas de lignes d’eau de pluie, des robes à glamourrr à Cannes et à Avignon (on dit pas « à » on dit « en » sinon ça fait prolo), des gilets de sauvetage pour rejouer l’Odyssée entre potes sur des canots depuis la Libye, des collections de coquilles d’escargots qui se vendent aux enchères, des motifs reine des Continuer la lecture#P2 | Tas de tas

#P5 Débris

Le cri est silencieux. Qu’y a t’il de plus sonore que ce cri silencieux? Je . Est ce moi? Je ne sais pas … l’ai je jamais su? Ce cri me larsen, me strie, me vibre, me déchire. Feuille de papier saisie entre le pouce et l’index que deux mains imprudentes ont écartelée. Pas plus bruyant qu’un bruissement de cellulose. Continuer la lecture#P5 Débris

#L4 – Les absents. reprendre préciser

Les porter. Comme porter ses morts. En soi ( juste repliés dans l’oubli ) et parfois ils chuchotent, repassent en songe ces livres. Comme des morts. À cette différence qu’ils peuvent revivre indéfiniment sous le regard: ces livres… Sophie, Copperfield, Vendredi, Karenine, Muichkine, Macha, Juliette, Marguerite, Meaulne, Eden, Ismael, Queequeg, Lola Valéry Stein, Aline, Lenz, Karl… me souvenir que je Continuer la lecture#L4 – Les absents. reprendre préciser

#L4 the clear vowels rise like balloons*

Je les ai dévorés, je les ai lus avec frénésie. Je les ai entassés au fond de ma caverne comme des trésors que je chassais clandestinement. Ils m’ont guidée et je m’y suis aussi enivrée, il arrive aujourd’hui que leurs mots et leurs histoires se mélangent. Mais ils sont tous là. Ils ont comblé le trou noir et forment le Continuer la lecture#L4 the clear vowels rise like balloons*

#P5 Vous dormiez ?

Battement temporal sourd – Sifflement dedans loin – Bradycinésie oculaire – Larmoiement: comme du sable – Paupière clignement – Tête  sac de pierres Ça oscille. Ça hoche. Ça bascule pas ad hoc (c’est le propos) : te porte-à-faux. Ça disjoncte : Attention tu plonges. De sommeil ça vacille. Furtif, assez pour envoyer dans le décor (pour ne plus dormir il faudrait  Continuer la lecture#P5 Vous dormiez ?

#P5 | l’obscurité n’y peut rien

tempes battent jusque derrière la nuque l’obscurité n’y peut rien. pensées rongées. mâchoire durcie. le temps s’étale. voix blanche — on ne peut pas répéter ça n’a plus de sens. les dents claquent, le corps lourd pourtant tremble jusqu’au flou. les yeux figés le regard se vide. sous les dents, la tendresse de l’intérieur des joues. lèvres brûlées de salive Continuer la lecture#P5 | l’obscurité n’y peut rien