#L5 I Broder d’or la poussière ou Le dytique

Partie III – Cacophonie (…) les bruits assourdis par l’eau, et parce que certains d’entre nous ne sont pas des hommes, mais bel et bien des saumons. Madame vous savez, cette porte n’a pas toujours grincé. C’est qu’autrefois, les gonds étaient huilés, soigneusement, par l’homme de la maison, l’homme aux chiens. Une huile collante, odorante, couleur garance. La main gardait Continuer la lecture#L5 I Broder d’or la poussière ou Le dytique

#L5 L’image déchirée que l’on a de soi-même

Inutile de dire que c’était un moment de folie, que les actes pratiqués appartenaient à un autre, parce que depuis longtemps les démons se pressaient contre les tempes, grouillaient dans les veines, s’emparaient du corps comme d’une charogne qui déjà transperçait la cuirasse de laine, gagnait sauvagement du terrain dans la fourmilière de l’inévitable. C’était pourtant un chemin qui paraissait Continuer la lecture#L5 L’image déchirée que l’on a de soi-même

#L5 Ma Lune à moi

Elle s’appelle Lune. Comme la lune, sauf que cette Lune-là, ma Lune à moi, elle habite sur terre. Elle n’est pas accrochée dans le ciel mais à mon bras, et j’en suis pas peu fier. La première fois qu’elle m’a dit son prénom, je ne l’ai pas crue. Lune, d’abord, c’est pas un prénom, c’est un nom. Pas un nom Continuer la lecture#L5 Ma Lune à moi

#L5. madame Lhure

– Oh vous alors. Et les impôts qu’est-ce que vous en faites ?– Moi ? Rien. J’en paie pas. Et j’ai tout mon temps. Au fait, je descends en ville. Les vacances tous les jours. Restée seule pour quelques instants dans sa boulangerie, madame Lerieste réfléchissait. Elle se trouvait bien embêtée. Elle aurait voulu lui clouer le bec à cette madame Lottre. Continuer la lecture#L5. madame Lhure

#comme | J’t’aime comme un rouleau de foin.

Comme des cheveux champêtres mis en chignons de scène. Comme des monades gardiennes du paysage estival. J’t’aime comme la cosmographie simple et complexe des rouleaux de foin. J’t’aime comme des rouleaux de foin s’écrivant en caractères lunaires. J’t’aime comme une confrérie sélénite de constellation terrestre. J’t’aime comme la mellifluence cachée sous le plastique rose ou amande des rouleaux de foin. Continuer la lecture#comme | J’t’aime comme un rouleau de foin.

#L3 – #L5 De proche en proche

Suite de #L2 Chemin blanc La croiser pour la première fois, en bas de ce chemin où je marche absent des champs environnants, partout des parcelles vertes, et d’autres en bandes étroites labourées profondément bordées de vignes plantées en rang, une succession de contrastes où circule ces couleurs exquises débordantes de vie, mes pieds entrainés par le chemin qui s’incline, Continuer la lecture#L3 – #L5 De proche en proche

#P5 Sens dessus dessous

Une parenthèse de videUn espace béant. Ne pas revoir le geste passé, la position du regard, le mouvement vif du poignet. Un effacement du temps. Ni confusion, ni fragment lointain. Le corps s’est mu de sa propre volonté pendant des minutes, frôlant l’heure pleine. La sensation d’avoir été abandonnée par soi-même, de ne plus avoir ressenti le réel. Mise à Continuer la lecture#P5 Sens dessus dessous

Campagne sélénite

Les bottes de foin cylindriques dans les champs simplifient l’été, du moins en apparence. Leur rotondité compacte, de haute densité, se dissémine, placide et débonnaire, réconfortante, stable. Parsemés sur les champs fauchés, des cheveux de foin mis en chignons mellifluents. Un pesant amarrage du cycle fertile terrien dont ils témoignent, évidents et réservés, toujours un peu en retrait. On les Continuer la lectureCampagne sélénite

#P5 | dérèglements

Fonte du sang fait bleus au bidon ; s’effondrent dans fracas sourd jambes de plomb. Pas de passage, inscrit dans corps intérieur. Marées sans ordre. La tête qui brûle, empoisonnement naturel. Cycle des douleurs. Bougie rouge en bloc qui coule, brûle les membres lourds. Sensible papier de peau. Crispations. Sens s’agacent. Sang en trainées. Rien de tangible. Souffle rauque. Des contractions Continuer la lecture#P5 | dérèglements

#L5 | Particules

Le soleil règne, indéboulonnable dans son royaume d’azur. Depuis tellement de jours que l’on ne sait plus vraiment à quoi ressemblerait le ciel autrement. Prenez quelque chose qui ne bouge pas beaucoup, comme une cabine téléphonique ou un muret bétonné, il serait possible de revenir tous les jours à la même heure et d’en tirer une série de photos identiques. Continuer la lecture#L5 | Particules