#P11 | scène d’orage

Le tonnerre gronde, roule et se répète, roule et se répète dans la vallée de chênes verts, rebondit sur la colline d’en face. L’ancienne magnanerie ne bouge pas d’une pierre, dehors ça claque. Une alarme s’allume, siffle en pointillés, se tait. Depuis la terrasse couverte, en retrait, protégée, des bruits de voix font clameur, un chien aboie, la pluie descend, Continuer la lecture#P11 | scène d’orage

#P12 | les trois

1 – Le vent fait courir une nappe sur la lande. Quelques nuages ballottent dans un bleu presque délavé par un soleil omniprésent. La falaise surplombe la mer dans un à-pic vertigineux. Par endroit une rambarde, mais pas toujours. Combien de morts leur faut-il ? 2 – Ils arrivent par la mer sur leur bateau cabine, s’amarrent et montent sur le Continuer la lecture#P12 | les trois

la fabrique | Écrire l’automne II

Lundi J’ai complètement oublié le rendez-vous du Tiers-Livre. J’écrivais la voix esquissée lundi dernier et tout le contexte est venu avec, non comme un fil tiré qui défait un pull, mais plutôt comme une herbe qu’on arrache montre une énorme racine qui embarque avec elle tout une vie du dessous et une partie du mur du jardin. Je me suis Continuer la lecturela fabrique | Écrire l’automne II

#L12 | d’un bloc

Seulement gorges langue dévalant claires d’un bloc d’un seul trait ou avec des pauses faites de silences ou bien en échos lointains d’ailleurs une matière un bloc de matière à modeler par épisodes à retrouver déplacer dans le texte d’ailleurs une idée de mouvement dans le statique la terre le corps immobile charriant sur le feuillet des voies selon quelles Continuer la lecture#L12 | d’un bloc

hors-série #voix | l’amie prodigieuse

Je l’aime pour bien des raisons, mais sa voix a certainement été l’invisible vibration qui a domestiqué l’animal sauvage au-dedans. C’en est une toujours accorte, sans heurt, sans grande amplitude entre aigus et graves, une voix médiane, à la saturation moyenne, pas celle du gris tourterelle, non, plutôt l’oranger de la feuille d’automne, c’est cela oui, un soleil d’automne sort Continuer la lecturehors-série #voix | l’amie prodigieuse

#P10 | sons

Moi qui écoute. Moi-silence dans lequel naviguent des sons : une fréquence basse, grondement, rumeur continue, la mer pense-t-il, anneau sonore, couronne d’épines vibrantes, tiens : un choeur de derviches, une cloche de quatre coups une cloche ? Oui oui, une cloche, pense-t-il. À l’école française chez les soeurs, le dimanche tout le monde se lavait dans des grands baquets et les cloches Continuer la lecture#P10 | sons

#L12 | qu’est-ce-qu’une phrase ?

Qu’est-ce-que cette phrase : « Le caleçon de coton noir, l’étoffe lâche, détendue, glisse, la rouler à la taille et faire un noeud sur le devant comme un pagne. », on pourrait aussi bien écrire : « L’étoffe lâche, détendue, du caleçon de coton noir, glisse, la rouler à la taille et faire un noeud sur le devant comme un pagne. » Mais placer le syntagme Continuer la lecture#L12 | qu’est-ce-qu’une phrase ?

#P12 | Laville

1. Augustana se veut humble. Chaque jour, elle change de nom afin de se rappeler que nul ne peut nommer les choses définitivement ; aujourd’hui Augustana, demain autre nom. Entre chien et loup, il est admis de l’appeler Laville. 2. De nombreux canaux enserrent la cité et la protègent. Ils ont la particularité de s’émanciper une fois l’an. Leurs berges s’ouvrent Continuer la lecture#P12 | Laville

P#10P#11 Le réveil

Et le rêve est interrompu brusquement par la sonnerie stridente, impromptue du réveil. Je me remémore ou du moins j’essaie de rattraper quelques bribes du sommeil parlant. Il est question de maison, de nourriture, d’une voiture dont le moteur a de fortes ratées ça secoue et ça bute sur les vvvv aussi d’une mobylette qui crachote car elle ne veut Continuer la lectureP#10P#11 Le réveil