#P6 Journal de la semaine dernière

Dimanche: Passé minuit, dans un vieux bar à cocktails de Madrid aux fauteuils de velour rouge et aux rideaux à pompons, il fait une chaleur inimaginable. Dans la salle du fond, cachées des autres, elles sont enlacées. Elles ont toutes les deux la même coupe de cheveux, un carré blond peroxydé. L’une a une perruque, l’autre pas. Elles s’embrassent à pleine Continuer la lecture#P6 Journal de la semaine dernière

#P5 ça craque dedans

ça craque dedans ! Dans le cœur ça résonne mal, ça palpite de travers, enfin pas droit, ou peut-être trop droit. Tu vois ça fait des ratés, ça provoque des suées thoraciques qui remontent la pente jusqu’au visage qui transmet l’alternatif à tout le crâne. Et là, plus moyen… de rien. Ni de penser, ni d’ouvrir la bouche, ni de Continuer la lecture#P5 ça craque dedans

#L2 Autour de la bulle

Sortir de ces sas bondé. Sortir de cette cage de poulets, de cet espace né de rien. Personne n’imaginait que tant d’infirmiers, médecins, marins pompiers, retraités, employés municipaux, jeunes en service civique, bénévoles puissent occuper ce terrain de jeu, ce Palais du Sport juste en face du grand stade, symbole de le Ville là où les supporteurs s’assemblent, s’affollanno, s’accalcano, Continuer la lecture#L2 Autour de la bulle

#P6 Petit journal

Mercredi : Réunion familiale, ils sont beaux tous, ils grandissent, beaucoup sont devenus adultes. On rit, on s’amuse, les anciens profitent de ce moment, ils se souviennent, ils racontent, les jeunes écoutent sagement leurs histoires. La soirée s’achève, les vieux vont au lit, les jeunes, vont faire la fête. Quelques nuages noirs rôdent dans le ciel. Mardi: La tête embrumée, Continuer la lecture#P6 Petit journal

#L5-Fugue

A l’aube, elle prenait toutes ses économies et fermait doucement la porte. Son regard balayait la chambre sans savoir quoi emporter dans son minuscule sac à dos. Elle ne pouvait plus rester. Elle descendit les escaliers, traversa le parc et rejoignit l’arrêt d’autobus. Elle ignorait à quelle heure il passait, mais était décidée à attendre. Elle longea l’immeuble d’en face, Continuer la lecture#L5-Fugue

#L6 Têtes mortes c’est le titre

Longtemps qu’il dort tout habillé. Parfois en manteau au-dessus du drap. On le dirait prêt à partir. Il ne ferme pas les volets. Ni les rideaux. Il dort par à coups ou par quart comme les marin. Sommeils entrecoupés d’éveils.  Et scruter l’obscurité. Il est aux aguets sans aucune volonté de l’être. Il a l’œil et l’ouïe et l’odorat d’une Continuer la lecture#L6 Têtes mortes c’est le titre

#L1 Injection

Marcher le long de l’allée de tilleuls en fruit, cette ombre reposante, évacuer le poids de la journée, le trop plein de la Ville, le trop plein de la vie, se laisser aller à l’ombre des tilleuls, à leur présence silencieuse, silencieusement encombrante. Se sentir encombré. Quelques rares micocouliers alternent les tilleuls dans cette allée. Arriver au fond de l’allée, Continuer la lecture#L1 Injection

#L5 / La vie rude

Il fallait en ce temps-là puiser très profond en soi pour garder un peu de soleil à l’intérieur. Peut-être développer une capacité à rire du monde et des autres. Surtout à rire de soi. Ca peut devenir un mode de vie de rire de soi. Humour décalé fait d’images drôlatiques. Irrévérencieuses. Réinventer le réel. Et hurler de rire. Même seule. Continuer la lecture#L5 / La vie rude

#L3 Trois voix

C’est là qu’elle se mettait pour regarder les barques, l’eau, les bateaux, et les immeubles en face, le long de la jetée : elle restait là longtemps, attendait l’arrivée, une femme le plus souvent, avec un bagage léger, une valise à roulettes, une femme ou bien deux, sœurs ou amies, avec des enfants parfois, qui suivaient, qui couraient derrière et sautillaient, Continuer la lecture#L3 Trois voix

#P5 – Feutre hiver

Le trou dans le ventre, nausée. Le feutre hiver glisse des mollets jusqu’aux oreilles. C’est être dans le corps et ne plus sentir que l’étau sombre qui se noue tout autour. Comme vide en un coup. Envolée la rivière. Même si debout, laminée face contre sol à l’intérieur. Défaite. Le venin qui rougeoie bien au dedans des veines, qui chemine. Continuer la lecture#P5 – Feutre hiver