Ce qu’elle ne saura jamais?

Marie, Je ne t’écris pas, bien sûr. J’écris pour moi, en désespoir de cause. Ce sera ma dernière lettre que j’ajouterai à toutes celles que j’ai déjà écrites. Puis je repartirai, si cela m’est possible, vers d’autres horizons. Irrespirables cet endroit, cette ville, cet appartement. J’ai marché sur tes pas pendant trop longtemps, j’ai essayé en vain de comprendre, ai Continuer la lectureCe qu’elle ne saura jamais?

solstice (1 et 2)

Solstice Elle attend. Elle a froid. Elle déteste le solstice d’hiver… Jour le plus court , nuit la plus longue. Elle attend. Elle a froid. C’est ici qu’elle doit attendre. Le gel fige la fontaine monumentale sur la place gigantesque. C’est joli, pense-t-elle, un peu rococo peut-être. Elle frissonne encore. Il est si tôt qu’elle pourrait se croire seule dans Continuer la lecturesolstice (1 et 2)

#L2 VIREVOLTANT

Les immeubles de ce coté-ci n’appartiennent pas à la même famille que de ce coté là. Du coté de la banque de France. De la rue du tribunal. Quelqu’un arrive dans la rue principale avec une urgence dans le corps. La Fnac. La naissance du produit culturel. Il se peut que quelqu’un circule dans les rayons, avise les vinyles, en Continuer la lecture#L2 VIREVOLTANT

#L1 De l’autre côté de la porte

Il est debout devant l’immense porte. Il cherche à déchiffrer : bois rongé, fresques à la craie, personnages sans bras aux yeux écarquillés, deux manivelles rouillées, un câble coupé, une ouverture pour y glisser l’œil. Tout est noir là-dedans. Contre la porte, des cordes pendent à des crochets. Rouillés aussi, les crochets ; élimées, les cordes ; délabrée, la porte, prête à s’écrouler. Continuer la lecture#L1 De l’autre côté de la porte

#L2 | Le ciel est de cuivre sans lueur aucune

Partie I : Le presque rien La porte est de bois. Un bois dur, un bois ancien, un bois verni sillonné de veines, veinules… Un bois de chêne. Un bois issu des forêts plus au Nord où musardaient les porcs et les sangliers, où le pas de l’homme s’enfonçait parfois, dans la mousse. Par endroit l’eau sinuait en filets ténus. Continuer la lecture#L2 | Le ciel est de cuivre sans lueur aucune

eau de boue

là-bas. pluie. pluie fine. pluie forte. plic. ploc. port. plots de béton. ça pleut des jours entiers. peut-être vingts plots, ou alors quinze. ça pleut. de part et d’autre de la cale du port. entre, des traits de fer rouillé où s’accrochent balances à pibales, laisse du chien sans le chien, mort depuis. s’y accrochent les mains de la drôlesse Continuer la lectureeau de boue

3 – L’épaule d’agneau confite

Lire avant : 2 – L’homme gris sur gris L’homme, un morceau de pain à la croûte brune entre deux doigts, éponge avec application les dernières traces du jus de cuisson. Rien ne reste de la viande fondante et des gousses d’ail en chemise. C’était exactement, au fumet de romarin près, le goût de ce plat de l’enfance et c’est Continuer la lecture3 – L’épaule d’agneau confite

#L2 Trois points d’ombre

Sur un plan viscéral, c’est un mort qui marche. Il ne passera pas le voyage. Pourquoi lui dire puisqu’il n’y a rien que la médecine puisse faire pour lui ? Il a trompé la douleur et la progression du mal avec toutes sortes de substances que lui procuraient les chameliers. Certaines réservées d’ordinaire aux animaux. Mais le retour à la ville Continuer la lecture#L2 Trois points d’ombre