#L3 Il est clair que le rêve n’ôte rien à la réalité

Tout ce bruit, les voitures la voix de l’enfant de l’autre côté ; je la vois parler à son crocodile vert, elle le tient à bout de bras devant son petit visage, tout entre dans mes oreilles, le rire du type, le rire de la femme et maintenant la petite au crocodile vert s’y met, elle me fixe avec sa bouche Continuer la lecture#L3 Il est clair que le rêve n’ôte rien à la réalité

#L3 De l’autre côté de la mangeoire

Une quarantaine d’années, des mains pour travailler dans des bureaux, pas ces crevasses, pas ce rêche, des ongles limés, des bras blancs, un homme de la ville, un étranger, un de ceux qui viennent chercher du lait et qui s’arrêtent avec les enfants pour regarder les veaux, mais celui-là n’a pas d’enfant, il a l’air perdu, il doit se dire Continuer la lecture#L3 De l’autre côté de la mangeoire

#L2 Elle marche, ce qu’elle ne sait pas

Elle marche sur l’asphalte blême d’une rue ensommeillée, plaçant un pied devant l’autre, mécaniquement. Elle regarde à droite puis à gauche, observe le ciel blanc comme s’il pouvait lui indiquer la bonne direction. Elle avance à l’instinct depuis plus d’une heure, entraînée par le bruissement des feuilles et le souvenir des ambiances qui vont et viennent du fond de sa Continuer la lecture#L2 Elle marche, ce qu’elle ne sait pas

L#3 | des monologues entre les langues et « le fait que »

rester sur ces rochers toujours pourquoi c’est pas possible vraiment je me demande pourquoi tout ça pas envie de continuer pas envie de travailler pas envie de me marier ma mère pas envie déjà y a moi puis des enfants les courses le travail non des problèmes j’en ai ma claque je suis fatigué j’ai pas envie j’pourrais juste me Continuer la lectureL#3 | des monologues entre les langues et « le fait que »

L#2 | Et puis le train est passé

À l’extérieur, la dalle humide gelée inerte. Dessous, les rails, la voie de chemin de fer recouverte de béton, et qui maintenant ne dit plus son nom. Les rails sont cachés, doublement scellés – direction Behobia. Simplement ce grondement sourd qui irrigue les vitrines des boutiques posées au-dessus, comme des cabines de poupées aux éclairages précieux et recherchés – et Continuer la lectureL#2 | Et puis le train est passé

#L2 | Une semaine sur deux

La porte découpée en forme de vague est toujours là. L’antivol à vélo qui relie la porte et le poteau également, mais maintenant il est vert, un vert de printemps anachronique au milieu des fougères du chemin, qui sont, elles, déjà passées à l’automne. Dans le jardin le petit arbre rabougri fait de l’ombre à un bac à sable. Seaux Continuer la lecture#L2 | Une semaine sur deux

#L3 | Deux minutes d’arrêt

C’est court deux minutes, attendre que ceux qui descendent descendent, que celles qui montent montent, attendre le coup de sifflet, le départ. C’est court mais suffisant pour voir une femme, immobile, sac à dos aux pieds, pivot des regards qui fixés sur elle semblent mettre le train en marche, elle devient celle autour de qui les trains tourneront toujours puis Continuer la lecture#L3 | Deux minutes d’arrêt

#Fabrique | Emmanuelle Cordoliani, des Pénélopes…

Sorties tout droit de l’anthologie d’une certaine dose de poésie Dans la lignée du soleil,Dans le sillage du vent,Là où la terre rejoint le ciel,Il chevauchera les mers d’argent,Il scindera les flots somptueux.Moi je m’assiérai dans mon canapéQuand le voisin sonnera, j’irai lui parler;Infuserai mon thé, couperai mon cotonEt blanchirai mon linge de maison.Et c’est lui qu’ils trouveront courageux. Dorothy Continuer la lecture#Fabrique | Emmanuelle Cordoliani, des Pénélopes…

#L3 | passer recommencer repasser

Tout ce qu’on demande c’est de vivre de paix, rien de tellement compliqué là-dedans : il a cette pensée en tout cas, il voit ce type pousser la porte et sortir de la gare, rester un moment en apesanteur devant les marches qui mènent à l’esplanade – ça n’a rien à voir mais quelle importance ? – la paix, c’est Continuer la lecture#L3 | passer recommencer repasser