#L3 Si Pierre Michon a raison…

… s’il faut en finir avec nos morts, s’il faut de leur cimetière refermer discrètement la grille pour qu’ils se retrouvent enfin, si faire acte d’écrire n’est autre que technique de célébration, qu’il faut en passer par là, éclabousser l’écran de nos nuits sans sommeil, noircir des carnets jusqu’à ce que la main s’épuise, s’il faut, pour qu’ils vivent leur Continuer la lecture#L3 Si Pierre Michon a raison…

#L3 | Au port, les voix intérieures

(note : notre personnage est sur le quai d’un port. Dans un premier chapitre, il a vu, il a entendu, il a senti, il a imaginé. Dans le deuxième, on a découvert quelques autres qui sont autour de lui, dans le paysage au centre duquel il se trouve. Et puis là… Non, je ne vous dis rien. Lisez !) Pourquoi Continuer la lecture#L3 | Au port, les voix intérieures

#L1 | 21 heures de vol, 37 heures d’escales

Ce jour-là elle arrive. Elle arrive dans le petit matin. 21 heures de vol, 37 heures d’escales. 1h37 de train et 23 minutes de bus. Et la voilà. Elle a quitté ses 37 degrés et arrive sous un crachin d’automne. 16 degrés mais avec le vent, sensation qu’il en fait 11. C’est la première fois qu’elle revient. Elle est dejà Continuer la lecture#L1 | 21 heures de vol, 37 heures d’escales

Prologue 2 – Eau qui sépare

Eau qui sépare. Qui me sépare. Moi qui vit sur une île. De mon ancienne vie. C’est des paquebots des avions de fer qu’il faut pour quitter ce pays. Ce pays brûlant. Dont le centre est un désert. Des gens y vivaient presque nus. Mangeant mouches et larves. Sous un soleil de plomb. Chantant à leurs pieds où aller. Je Continuer la lecturePrologue 2 – Eau qui sépare

Prologue 1 – On dit une ville sans eau il manque quelque chose

On dit une ville sans eau sans fleuve il manque quelque chose. Mais là elle y est l’eau. Pas un fleuve non une rivière. Mais si peu profonde si grise. Et puis canalisée. Des berges hautes en pierre bleue. Des berges raides droites. C’est triste une rivière qui coule entre des berges de pierre. On la dirait morte. Ou emprisonnée Continuer la lecturePrologue 1 – On dit une ville sans eau il manque quelque chose

#L3 | Les étoiles ont parlé

Conspiration végétale On t’a senti arriver de loin. C’est le vent dans les feuilles qui nous a alertés. Avant même d’entendre le bruit de tes semelles affolées, de ton souffle saccadé, de ton cœur paniqué dans sa cage thoracique comprimée. On t’a senti toi, toi et ton odeur d’homme, ton odeur de mâle, mêlée de musc, de certitude et de Continuer la lecture#L3 | Les étoiles ont parlé

#P2 | Téléfonce

Il est dans sa chambre, il ne dort pas, ce n’est pas l’heure, pour sa mère il est l’heure, pour son grand-père il est plus que l’heure, pour son petit frère il est largement l’heure mais pour lui, il n’est pas l’heure, pas l’heure de dormir, d’ailleurs qui a décrété qu’il y avait une heure pour dormir, une heure pour Continuer la lecture#P2 | Téléfonce

#L3 | Traces

L’enfant vient d’avoir quatorze ans. C’est une fille. Pas très à l’aise dans ce corps qui l’affirme de plus en plus femme. Elle se cache derrière de longs cheveux bruns et des vêtements plutôt amples. L’odeur de la bise marine lui donne envie de pleurer. Aussi loin que ses souvenirs remontent, ils sont toujours venus ici en famille, commencer les Continuer la lecture#L3 | Traces

#L3 | Heureux comme un galet en pleine tendresse

La vague a l’arrêt, laisse de la mer figée, là, à mes pieds, le temps n’est plus à l’œuvre et les galets ne chantent plus. Ma peau encore humide, encore salée. La mer s’est figée, mais les gouttes d’elle se parlent. Le sel demeure intact, mais des cristaux murmurent entre eux. La plage de galet ne chante plus au rythme Continuer la lecture#L3 | Heureux comme un galet en pleine tendresse

#L3 | sous les pavés

En v’là un autre avec son bac à illusions sous le bras on le voit à son allure j’avais la même il y a deux ans de ça quand c’est moi qui me pointais en câlinant les orties il y en avait à l’époque je caressais les feuilles pour frimer le genre même pas mal pour épater qui on se demande Continuer la lecture#L3 | sous les pavés