#L11 | Renouveau

Non pas regretter, ça ne sert à rien, c’est trop tard, pas pleurer non plus, ça peut soulager, mais c’est inutile, non pas ruminer, ressasser, râler, l’estomac noué, la tête comme prise dans un étau, non pas s’écouter, mais rebondir. Non pas chercher la foule pour s’y cacher, la tête enfouie dans un sable imaginaire, ni se cacher dans les Continuer la lecture#L11 | Renouveau

hors-série #voix | au doigt et à l’oeil.

Reconnaissable entre toute il la fait entendre sans puissance excessive.Elle est assez chantante – plutôt douce – raisonnablement aigüe pour un homme du fait même qu’elle s’adresse essentiellement à des enfants – elle ne traine pas pour autant, elle est concrète sans sur articulation, elle est informative et calibrée dans des fréquences répertoriées. Lui, si exigeant et appliqué, se laisse Continuer la lecturehors-série #voix | au doigt et à l’oeil.

#L11 | envie

Anonymes, certains le sont restés, d’autres identifiés, Joseph Eckner, Joe Curtis, le troisième en partant de la droite… Aller sur place, voir les buildings, prendre un ascenseur, au 69éme étage, mesurer le vide, la raison y renonce, la vie s’inscrit autrement, pas le budget, pas l’anglais qu’il faut pour ne pas être ridicule, et l’énergie … l’énergie, elle rétropédale. Il Continuer la lecture#L11 | envie

#L11 | le livre que je serais incapable d’écrire

réunirait tout ce que, par manque d’imagination, je n’arrive pas à concevoir, l’insolite que l’habitude dérobe, une inimaginable forme de vie. Il serait écrit distraitement entre deux conversations. Rédigé à partir d’une position inconfortable, sur une balançoire qui grince ou un tabouret bancal, tout en sachant que dans l’appui qui fait défaut réside son arme secrète. Il deviendrait une pensée Continuer la lecture#L11 | le livre que je serais incapable d’écrire

#L11 | l’esquive

Regarde comme c’est curieux… quelqu’un dont on sait rien, ni le nom, ni d’où il vient. Pas son âge non plus, pas son travail, pas ses amis. Rien sinon qu’il marche à petits pas pressés dans la ville irisée. Grise de ses immeubles, de son goudron, de son bruit sourd et continu, de ses lumières qui givrent l’oeil. Regarde le Continuer la lecture#L11 | l’esquive

#L12 | les traces

Je veux que quelqu’un garde la mémoire. Mémoire passée, mémoire présente. Individuelle et collective. Ni j’aimerais, ou je souhaiterais mais je veux. Il n’y a pas de place pour le non, le demi-tour, la volte-face. L’injonction est posée au deuxième personnage. Je veux que quelqu’un garde la mémoire, la prenne entre ses mains, la dépose dans un bocal, sur une Continuer la lecture#L12 | les traces

#L12 | la nuit bue quand il nuit

pensez à une chose, une phrase du texte que vous l’ayez ou non écrite , enfouissez-là sous la terre, attachez la chienne qu’elle n’ aille pas aussitôt la déterrer — qu’elle prenne la phrase pour un os est une probabilité —, fermez les yeux puis laissez le soleil descendant caresser votre joue. Ne pensez pas qu’il est trop tard… il Continuer la lecture#L12 | la nuit bue quand il nuit

#L12 | une, celle-là

Je ne sais plus où se trouve cette phrase dans le gros manuscrit. D’ailleurs je ne savais plus comment choisir celle-ci ou celle-là parmi les 220 pages, quand toutes demandent à cor et à cri d’être relues, retravaillées, réexaminées, remodelées, rhabillées pour l’hiver, mises au goût de la saison… J’ai demandé à une âme charitable, mais qui préfèrera sans doute le Continuer la lecture#L12 | une, celle-là

#L10 | une belle vie toute lisse

La voilà à nouveau dans ce café qu’elle aime. Ambiance chaleureuse, feutrée, du calme, du rouge, du velours, odeur de café…elle sera tranquille pour réfléchir. C’est ce qu’elle pense, mais non. Elle n’est pas tranquille, elle s’en veut, elle est en colère contre lui, pour sa trahison, contre elle, pour n’avoir rien vu, rien compris. Pas sensible, pas consciente du Continuer la lecture#L10 | une belle vie toute lisse

#L12 | regards

Regarde comme c’est curieux… Toute première phrase inaugurale, tous premiers mots gommés depuis, toute première adresse avec points de suspension. Adresse à qui ? A moi qui écrit, qui m’apprête à écrire quelque chose sans savoir quoi ni comment. Pourquoi cette phrase ? Regarde comme c’est curieux… c’est que la démarche même est insolite. Combler un vide ou l’agrandir encore ? Les mots Continuer la lecture#L12 | regards