#L4-Lectures au long cours

Lire, c’était renoncer à dormir, s’installer contre l’ordre établi et entrer dans la clandestinité. Ce n’était pourtant que la Comtesse de Ségur, Gripari, les contes de la rue Mouffetard. Puis Bazin, Mauriac et Christiane F. Lire, c’était enchaîner tous les titres en rayon à la bibliothèque municipale. Tentative d’exhaustivité inatteignable, mais quel plaisir. De Blazac à Zola, des écrivains à Continuer la lecture#L4-Lectures au long cours

#L4 Sentimenthèque

Il n’y a pas d’ordre dans cette liste, du plus important au moins ou inversement, c’est plutôt comme une sorte de constellation. De Dickens : David Copperfield, pour l’enfance, son absolu dénuement et sa rédemption du monde. De Dostoïevski : L’idiot, pour les mêmes raisons mais une toute autre forme. De Passilinna : Le lièvre de Vatanen, pour mon attachement à cette Finlande Continuer la lecture#L4 Sentimenthèque

#L4 | Eux par ordre alphabétique. Parmi tant d’autres, choix impossible, presque de hasard

Édith Azam, je l’ai rencontrée dans un atelier de Terres d’encre, elle m’a subjuguée par sa jeunesse, sa folie, sa façon à elle de creuser le langage, à la recherche du sens de la vie, de la mort, de l’amour… Écrire, pour faire barrage aux violences du monde, poser des mots sur l’incompréhensible, inventer une ligne d’horizon, de fuite, ou Continuer la lecture#L4 | Eux par ordre alphabétique. Parmi tant d’autres, choix impossible, presque de hasard

#L4 | Mes inséparables

De Stefen Zweig, le joueur d’échecs, 24 heures de la vie d’une femme, échapper à la folie, au désastre du total isolement, à l’addiction. Une traversée puissante du mental. De Sylvie Germain, nuit d’ambre, Opéra Muet, densité, violence des états d’âme, densité, contact charnel avec la nature, limites repoussées, démolitions intérieures. De Nancy Huston, dolce agonia, instruments des ténèbres, champs Continuer la lecture#L4 | Mes inséparables

#L2 Dont on ne sait

La première chose que l’on voit à la sortie du port, ce sont les bateaux qui s’entre-cognent, légers clapotis contre les barques colorées alignées comme jouets dans la baignoire ou bien sardines en boîte, dont on ne sait ni à qui elles sont ni à quoi elles servent, sauf à saluer, souhaiter la bienvenue. De l’autre côté de l’eau, elle se poste derrière la barrière pour attendre l’arrivée des visiteuses qui viennent encore la voir, patiente sentinelle avec ses cheveux gris au carré flou, jupe Continuer la lecture#L2 Dont on ne sait

#L3 Il ne vient jamais personne

Il a frappé à sa porte, elle l’a invité à entrer, à boire le thé. Jamais elle n’aurait dû lui ouvrir. Son seul souhait, être tranquille, un vrai besoin de solitude. Depuis qu’elle a son sujet, sa seule envie est de commencer. Mais voilà, il est arrivé. Après le thé, l’apéro, l’eau-de-vie. Enfourchez une tige de violette et laissez-vous emporter Continuer la lecture#L3 Il ne vient jamais personne

#L2 | Elle

De la paroi en pin douglas résonne la voix de celle qui demeurait à quarante ans d’ici. Dévolue à ce territoire en prise avec les vents de sable charriant les complaintes bestiales et humaines de l’autrefois. Elle y était, pleinement dans les gestes recueillis de sa tante, elle-même témoignante de sa mère. C’est elle qui a maintenu le malingre en Continuer la lecture#L2 | Elle

#L4 Matrices

De Dumas, Alexandre : échevelé par le souffle narratif, le démontage minutieux des ressorts humains (Le Comte de Monte-Cristo), le récit vite comme un cheval au galop, halètements de la lecture nocturne à la lampe de poche De Sebald Winfried Georg : le compagnon mélancolique, l’arpenteur infatigable, qui fait réapparaitre les fantômes. Ses talismans sont des photographies, des tickets, des étiquettes, des Continuer la lecture#L4 Matrices

#L4 | Les livres dont je me souviens et les autres que j’oublie sont dans les blancs

Il y a d’abord les livres qu’on dévore comme une vie par procuration, comme une fenêtre vers le rêve et l’aventure, il y a ensuite les livres programmés qu’on doit lire, il y a les livres qu’on doit expliquer parce qu’il faut transmettre puis enfin les livres qui se glissent dans les interstices d’une vie trop pressée et toujours les Continuer la lecture#L4 | Les livres dont je me souviens et les autres que j’oublie sont dans les blancs

#L4 / Mais ce que je me demande. Est-ce que l’art est fait pour qu’on s’en souvienne ?

Comment moi je sais si peu parler des mots, des livres des autres. Parce que est-ce que je me souviens vraiment des mots, de la langue, du chant, de la ponctuation, de la longueur des phrases ? Mais ce que je me demande. Est-ce que l’art est fait pour qu’on s’en souvienne ? je veux dire par là. Est-ce que ça fait Continuer la lecture#L4 / Mais ce que je me demande. Est-ce que l’art est fait pour qu’on s’en souvienne ?